Chapitre VIII : Souffrances et apaisement (corrigé)

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Je venais de rentrer chez moi, l'ambiance ne s'était guère améliorée. Enfin... maintenant nous nous disions un « bonjour » et un « bonne nuit » lorsque nous nous croisions.

Je me trouvais ce soir-là dans ma salle de bain, devant le miroir, entrain de désinfecter ma lèvre ouverte, dont le sang coulait encore un peu. Puis je m'appliquai de la crème sur les hématomes qui recouvraient une bonne partie de mon torse. J'avais mal, mais je ne disais rien. J'en parlais le moins possible avec Lexie, ne voulant pas l'inquiéter plus que ce n'était déjà le cas. J'étais rassurée par le fait qu'elle ne se faisait pas frapper, Maxence y veillait.

Je lui avais demandé de la raccompagner le soir pour qu'il ne lui arrive rien. Malgré toutes ces catastrophes, j'étais quand même parvenue à trouver un point positif à toute cette histoire. Nous n'avions plus à nous cacher pour nous aimer. À cette pensée un petit sourire se forma sur mes lèvres... et le sang s'était remis à couler. Puis fatiguée je partis directement me coucher.

Le lendemain je me levai douloureusement mais bien décidée à tous les envoyer valser.

Après avoir avalé mon petit-déjeuner et m'être habillée, je pris le chemin du lycée. Arrivée près du lycée, je rejoignis notre petit groupe, pris Lexie par la taille et l'embrassai tendrement. Après un instant de surprise, elle me rendit mon baiser. Tout ceci évidement devant la quasi-totalité des lycéens. Un groupe de garçons nous insulta et je leur répondis par un magnifique doigt d'honneur, avant de partir main dans la main avec mon ange vers notre salle de cours.

Maxence m'avait lancé en rigolant un :

«Alors comme ça la petite se rebelle !?

-Oui ! J'ai décidé d'envoyer valser tous ceux qui nous chercheront des poux !

-Fais quand même attention je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelques chose. S'inquiétait la jeune rousse.

-Promis je ferai attention ! »

Durant toute la journée j'avais remballé plusieurs groupes de lycéens qui faisaient des remarques sur notre passage. Dans ces groupes se trouvaient d'ailleurs le groupe de garçons du début de la journée. Le fait que je me défendais semblait les déstabiliser, les énerver, particulièrement celui qui semblait être le « leader ». Il m'avait lancé un regard de tueur, qui m'avait fait froid dans le dos, mais j'avais fait comme si de rien n'était.

J'ai regretté une grande partie de mes actes de la journée le soir venu. Plus précisément lorsque je me suis séparée de Lexie, après un dernier baiser, et que je suis rentrée chez moi. La bande de garçons m'était tombé dessus. J'avais voulu m'enfuir mais pour mon plus grand malheur, je m'étais fait encercler. Le « leader » avait toujours son regard de tueur, mais avait également un sourire malsain collé au visage. J'en avais des sueurs froides, qui décuplèrent lorsque ses trois potes m'attrapèrent et m'empêchèrent de bouger.

Le grand brun qui continuait de me regarder de la même manière, me cracha quelques insultes en commençant à me frapper au ventre. Il continua, encore et encore. J'avais mal, très mal, mais la seule chose qui occupait mon esprit était ma promesse du matin à Lexie que je n'avais pas réussi à tenir. Je tombai au sol après un dernier coup de poing, qui m'a fait cracher du sang. Le peu de répit que j'eus s'envola aussi vite qu'il était apparu. Désormais mon agresseur principal me rouait de coups de pied, pendant que les trois autres lançaient toutes sortes d'insultes ou donnaient un coup de pied de temps en temps.

Ma vue et mon ouïe commençaient à se troubler, je voyais flou et comprenais de moins en moins les insultes qu'ils déblatéraient. Quelques mots s'échappèrent de ma bouche dans un murmure presque imperceptible :

«Je... Suis désolée... Lexie... Je t'aime... »

Plus le temps passait, plus je voyais sombre et n'entendais plus. Très vite, je me retrouvai comme dans un autre monde rempli de ténèbres et de silence. Mais je sentais toujours les violents coups que me donnaient mes agresseurs, je sentais également de l'humidité sur mes joues. Je pleurais. Il s'agissait de larmes de douleur mais aussi de peur. J'avais peur de ne jamais revoir Lexie, peur de la laisser seule dans ce monde cruel, peur de ce qui pourrait lui arriver. Oui, j'étais terrifiée.

Soudain les coups cessèrent, la douleur était encore vive mais les coups ne venaient plus. Quelques instants plus tard, je fus surprise lorsque je sentis mon corps être soulevé et déposé dans ce qui semblait être un lit.

Le temps passa, je me trouvai toujours dans le silence total et les ténèbres, mais une chose m'inquiétait. Plus le temps passait et moins je ressentais la douleur. Je savais que c'était mauvais signe mais au fond de moi, je ne pouvais qu'aimer cette sensation, d'autant qu'un froid glacial s'était ajouté à la douleur et que lorsque celle-ci se dissipait une douce mais lointaine chaleur me réchauffait légèrement.

Plus le temps passait, plus une sorte d'obsession pour cette chaleur lointaine se créait en moi. Dans mon esprit une sorte de guerre se livrait entre cette obsession pour cette chaleur et Lexie, mon ange de feu. Seules ces deux choses étaient présentes dans mon esprit et se battaient pour savoir laquelle occuperait le plus de place. J'étais épuisée, cette douleur, cette guerre dans mon esprit, le froid environnant. Tout, tout m'épuisait mais pour une raison que j'ignorais je ne parvenais pas à trouver le sommeil, alors je restais là, dans le noir à subir chaque assaut de cette obsession et de l'image de Lexie, sans compter le froid qui m'envahissait.

J'ignorais depuis combien de temps je me trouvais là, dans le noir. Depuis quand cette obsession était née en moi. Depuis combien de temps cette guerre avait éclaté dans mon esprit. Depuis combien de temps j'avais perdu la notion du temps, mais je savais une chose. Je n'en pouvais plus. Je présentais mille excuses silencieuses à Lexie. Je l'aimais, je ne voulais pas l'abandonner mais cette chaleur m'attirait de plus en plus. Et je sentais les battements de mon cœur ralentir. Puis je ne ressentis plus aucune douleur, le froid avait disparu et la chaleur qui, avant, était si lointaine, avait désormais envahie la totalité de mon corps ainsi qu'un bien-être incomparable.


Et puis je disparus, je partis à jamais. Toute marche arrière était impossible.



Amor, À mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant