Chapitre 2

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PDV Ikari:

Eh merde. Voilà que du sourcil s'est ramené ! Je ne peux rien faire, en réalité je suis même gênée de la situation. Entre Cendrillon qui me parle de "ménage" et mono-sourcil qui est TRÈS proche de mon visage, je suis servie ! Je détourne le regard et remarquant mon malaise, il enlève ses mains. Mais il garde son air supérieur. Il réitère sa question et je ne peux plus faire semblant de ne pas avoir entendu.

- Je.. prépare mes habits pour demain. Le caporal-chef ne m'a donnée qu'une tenue alors je me suis permise de vous emprunter une chemise. Je suis désolée, je n'aurais pas dû.

Et pour améliorer la qualité de mon mensonge, je baisse les yeux me mord la lèvre. J'aurais vraiment du faire du théâtre.
Le major se gratte la tête. Il a désormais l'air plus embarrassé qu'autre chose devant ma mine désolée. Bingo.

- Si tu m'avais directement demandé, je t'aurais dit oui. N'hésite pas à demander si tu as besoin de quelque chose. Je suis à ta disposition, affirme-t-il en se retournant.

Comment ce type peut-il changer d'humeur en si peu de temps ? Il est vraiment bizarre. Enfin bref, je ne vais pas pouvoir déguerpir cette nuit. J'attrape un des deux oreillers décorant les draps de soie ainsi qu'une couverture que j'avais aperçue dans le placard et m'allonge au sol. Surpris de mon geste, Erwin me regarde perplexe, avant d'ajouter:

- Prends le lit. Je vais dormir par terre, il ordonne en se décalant.

Je suis méchante, mais je ne vais quand même pas le priver de son lit ! Un lit, c'est sacré !
Je refuse alors poliment et me retourne, faisant mine de dormir. Il n'ajoute rien et nous nous endormons après ça.

(Ellipse de la nuit)

Je me réveille tranquillement avec tout de même un affreux mal de dos et me lève. Je me prépare et je remarque que le major n'est plus là. Je suppose qu'il est à son bureau.
Je cherche mon bracelet que j'avais pris bien soin de ranger dans mon pantalon, mais rien à faire ! Il est complètement perdu. Je ne le trouve pas dans la chambre, pas dans la bibliothèque et encore moins autour de mon poignet ! Je me dirige totalement désespérée vers le réfectoire en traînant presque des pieds. C'était le dernier souvenir qui me restait de ma nourrice. Tout le reste a été ravagé par les titans. L'idée de ce souvenir me donne la nausée et je mets ma main sur ma bouche pour m'empêcher de vomir. Je déglutis et fourre rapidement cette époque dans un coin de ma tête. Je ne suis pas à plaindre après tout. Je suis le mouvement du self comme lorsque j'étais au collège et prends du beurre sur mon plateau. Je n'oublie bien évidemment pas les tartines grillées et attrape une brique de jus de pomme et cherche une table où m'asseoir.
Je marche délicatement dans l'allée centrale du réfectoire en cherchant une place tranquille. Lorsque j'en aperçois une qui me semble adéquat, j'accélère le pas et m'assois aussi discrètement que possible à côté d'un groupe d'amis. Ils me remarquent à peine et continuent leur petite discussion sans me prêter attention. Ils sont huit. Tous font très certainement parti du bataillon d'exploration, puisque c'est ici le QG. Ils ont tous ou presque l'air plus jeune que moi d'au moins deux ans, certains plus. Il y a quatre filles et quatre garçons. Deux d'entre elles discutent: une petite blonde avec de beaux yeux bleus et une grande châtain avec des tâches de rousseur, un air sévère collé au visage. Tout le contraire de l'autre, qui affiche un grand sourire. Je ne peux pas entendre leur conversation à cause du fait qu'elles sont à l'autre bout de la table. Un peu plus près, une fille dévorant littéralement ses morceaux de pains écoute d'une oreille un garçon au crâne rasé qui, manifestement, se plaint de l'estomac de celle-ci. Juste à côté, une fille avec une écharpe rouge mange en silence en écoutant la conversation animée de deux garçons. L'un est à côté de moi et semble insulter le garçon en face de "tête de cheval" qui ne se gêne pas pour appeler son interlocuteur "L'idiot suicidaire". Un petit blond semble essayer de les calmer en vain. Je les regarde chacun un par un et remarque à quel point ils ont l'air heureux. Sauf que, après cette petite réflexion interne, "l'idiot suicidaire", qui est assis à côté de moi, s'arrête de parler pour me regarder et me faire un grand sourire.

Je ne suis pas celle que tu crois ~ Ikari Diaz ~ SnKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant