The 100 : Un jour nous serons réunis (Bellarke)

Chapitre 9 : Continuer à vivre / Retour au point de départ - Jour n°2295

                  

Mon sang est toujours le même dans mes veines, il me protégera j'en suis certaine. C'est décidé, demain matin je me lance ! Si je ne t'écris pas demain soir tu sauras pourquoi... Mais ne t'inquiètes pas je suis sûre que cette lettre n'est pas la dernière que je t'écris, enfin j'espère...

Clarke

Plus de quatre années avaient passé depuis que Clarke avait rédigé ces mots. Elle était sortie, elle avait de nouveau senti les rayons du soleil caresser son visage à travers la vitre de sa combinaison antiradiation qu'elle avait mis par sécurité. Elle avait fermé les yeux et avait profité du petit moment de bonheur auquel elle avait droit, ils se faisaient de plus en plus rares. Mais après quelques secondes elle dû affronter la réalité et regarder autour d'elle. Et là, le rêve se transforma en cauchemar. Ce n'était plus la Terre qu'elle avait sous les pieds mais une représentation de l'enfer. Pendant quelques secondes, elle se demanda même si les radiations ne l'avaient pas tué instantanément et qu'elle s'était retrouvée dans cet endroit afin d'expié ses crimes. Heureusement ou malheureusement, elle était toujours bien vivante. Et ce qu'elle avait devant les yeux c'était ce qu'il restait de la Terre. Un tas de cendres, un cimetière, elle ne savait pas trop comment qualifier ce qu'elle avait sous les yeux.

Après le premier choc de la découverte passé, elle avança doucement afin de faire l'état des lieux des environs. Elle constata alors avec désarroi que le Primafaya n'avait rien laissé sur son passage. Tout n'était que ruines, cendres et désert. Elle pensait que cette sortie allait être son nouveau départ mais elle devint finalement le boulet qui l'attirait de plus en plus en profondeur dans la solitude. Elle explora les environs à la recherche d'un peu d'espoir. Mais il n'y avait rien auquel elle pouvait se rattacher. Elle repéra un rocher au loin et avança vers lui afin de s'y adosser. Elle avait très peu craqué depuis ce jour maudit où elle s'était retrouvée seule, mais s'en fût trop pour elle. Elle avait mis tant d'espoir dans ce retour à la liberté que la chute était trop brutale. Elle fondit en larmes dans sa combinaison et perdit peu à peu le contrôle d'elle-même. Ses pieds commencèrent à frapper le sol ce qui eut pour effet de créer un nuage de cendres autour d'elle.

Les cendres retombèrent lentement autour d'elle. C'est là qu'elle apparut. La lueur d'espoir qu'elle cherchait. Un minuscule brin d'herbe. Le Phoenix qui renaissait de ces cendres. Tout n'était peut-être pas perdu finalement. Si on laissait le temps à la Terre, elle survivrait à cette épreuve. Ses larmes de désespoir se transformèrent en larmes de joie et un sourire illumina le visage de Clarke. Pris dans un élan de bonheur, elle en voulait plus. Elle voulait respirer l'air extérieur. Malheureusement, à en vouloir trop, Clarke allait amèrement le regretter.

La situation bascula alors vers le chaos lorsqu'elle décida qu'elle avait besoin de respirer l'air frais extérieur. Tout doucement, elle enleva son casque de protection. Elle ferma les yeux et inspira doucement, senti le doux vent sur son visage. Mais ce n'était pas suffisant. Elle enleva alors ses gants afin d'apprécier au mieux toutes ses sensations perdues depuis bien trop longtemps. Mais quelque chose n'allait pas, elle commença à suffoquer et à paniquer. Elle réalisa alors qu'elle avait été bien trop gourmande et inconsciente. Elle eut l'impression que des milliers de minuscules aiguilles attaquaient la moindre parcelle de peau non protégée.

-       Qu'est-ce-que j'ai fais...

Elle se mit à tousser et sans réfléchir tenta de rejoindre le bunker au plus vite. Elle ne s'était pas rendu compte qu'elle s'était autant éloigné. Ce fût la course la plus longue qu'elle n'avait jamais dû faire. Elle senti le feu se répandre sur sa peau, gagnant un peu plus de terrain à chaque seconde. Elle avait prévenu Bellamy qu'elle risquait de ne pas lui écrire de lettre ce soir-là, et effectivement elle n'en écrit pas. Sa dernière pensée alla vers lui avant qu'elle ne tombe inconsciente dans le sas d'entrée du bunker.