Chapitre 3 : Curieuse rencontre

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Comme Doodle avait sommeil, elle partit dormir. Dans son trou, évidemment.

Le silence régnait dans les bois. Le soleil disparaissait entre les arbres. La sirène et la louve n'entendaient que le doux souffle du vent et le chant des quelques oiseaux qui persistait. Le duo essayait d'avancer en silence, mais bon, quand on n'est pas douée...

— Putain Kiarras ! Fais moins de bruit, on dirait un éléphant ! Les sirènes sont gracieuses à ce que je sache.

— Les sirènes mi-femme mi-poisson, pas les autres ! Et en particulier moi.

— On n'est pas sorties de l'auberge...

Elles continuèrent de s'enfoncer dans la forêt quand elles réentendirent le grognement. Juliet grogna :

— Kiarras...

— C'est pas moi !

— Euh si ce n'est pas toi, c'est qui ?

— J'en sais rien. Mais c'est pas moi.

Le grondement se fit à nouveau entendre. Elles se sentaient observées.

— Là, j'ai pas bougé et y a eu du bruit ! Preuve que ce n'est pas moi ! lança Kiarras.

Elle regarda autour d'elle.

— Y a une drôle d'ambiance.

— Ouais et ça me plaît moyen, renchérit Juliet.

Elle posa instinctivement une main sur l'épée attachée à sa ceinture.

— Décidément, j'aime de moins en moins ces bois...

— Ça te dit de retourner près de la charrette ? proposa Kiarras.

— Non. Il y a une grosse bestiole qui se cache quelque part et j'ai grave faim.

Les filles restèrent tout de même aux aguets. Quand Juliet s'arrêta net.

— Ben quoi ? s'étonna Kiarras.

— J'ai entendu quelque chose bouger.

— T'es parano...

Crack !

Elles firent volte-face. Quelque chose venait de tomber d'un arbre. Juliet fit les gros yeux.

– Tu vois, c'est toi qui es sourde.

Elles s'approchèrent. La « chose » se révéla être une mignonne petite fille vêtue d'une salopette et de collants rayés. Elle se massait la tête.

— Ouille...

Kiarras et Juliet se regardèrent. La louve fit la moue.

— Je m'attendais à une bestiole d'une taille... différente.

— C'est quoi ça ? fit Kiarras.

Un peu sonnée, la petite fille regarda autour d'elle et recula, apeurée.

— Bonjour ? dit-elle, passant la main dans ses longs cheveux blonds.

— C'est une humaine, remarqua Juliet.

— C'est pas les choses inutiles et faibles ça ?

— Tu parles de toi ?

— Non, j'parle des humains.

— Hum, je vois.

Elle lui lança un regard accusateur.

La petite fille se racla la gorge.

— Hum, je n'ai pas l'air d'être la bienvenue. Et... excusez-moi, mais d'un côté vous avez faux. (Elle sourit.) Il ne faut pas faire des cas une généralité. C'est vrai qu'ils sont des personnages ignobles, mais ont-ils choisi d'être nés ainsi ? Non, dit-elle en haussant les épaules.

La fabuleuse épopée d'une bande de bouletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant