Chapitre 9 : Le petit vieux

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Dans le village, les habitants semblaient heureux et aucun signe louche ou inhabituel ne sauta aux yeux du duo de loups.

— C'est sympa que tu m'accompagnes, Kuku.

— Ne m'appelle pas comme ça.

— Pourquoi ?

— Parce que.

— Ah oui ? Et je t'appelle comment alors ? Roro ?

— Tu m'appelles pas.

Ignorant la réponse, Juliet continua de parler de tout et n'importe quoi. Non sans s'être arrêtée une dizaine de fois devant chaque boutique qui lui plaisait. Heureusement, Kuroi était là et la rappelait à l'ordre à chaque fois. Cela commençait à agacé fortement le loup jusqu'à ce qu'ils arrivèrent devant un magasin pour le moins étrange. La devanture était neutre, pas une décoration. Rien. Juste une pancarte indiquant « boutique de magie et autre ». Très subjectif. La vitrine ne montrait pas grand-chose non plus, juste quelques bibelots par-ci par-là. Outre l'aspect plutôt étrange de l'échoppe, elle semblait récente et donnait envie d'y entrer. Juliet entra, toute souriante.

L'intérieur était... très différent, oui très loin de l'aspect que donnait l'extérieur de la boutique. On avait plus envie d'y sortir maintenant, en courant. Ils purent voir de vieux outils divers et variés accrochés au mur, quelques fioles sur une étagère derrière le comptoir et des animaux empaillés accrochés au mur et au plafond. Aussi, en plus de l'aspect de la boutique, une odeur plus que désagréable vint chatouiller l'odorat des deux loups. Très charmant. Un vieil homme, le vendeur sûrement, s'affairait à nettoyer une fiole vide sur son comptoir.

— Beurk. Ça pue ici, fit remarquer Kuroi.

— Non mais dis donc, vous, là-bas ! les interpella le vendeur, qui certes était très âgé mais possédait encore des oreilles.

— Bah quoi ? J'ai l'odorat sensible, grimaça Kuroi.

Juliet s'avança.

— Bonjour !

— Oh bonjour mademoiselle, en quoi puis-je vous aider ?

— Nous cherchons une... (Elle fit signe à Kuroi.) On cherche quoi déjà ?

— Une potion pour nous aider à déplacer l'épée, répondit-il en soupirant.

— D'accord ! (La louve se retourna vers le vendeur.) Nous cherchons un moyen de déplacer une épée démoniaque sans la toucher.

— Ça va, donne-lui les détails tant que tu y es, chuchota Kuroi en donnant un coup de coude à Juliet.

— Aïe ! Nan mais ça va pas. Il est vieux, il n'est pas dangereux.

— Et alors ? Apprends à tenir ta langue.

— Une épée... Intéressant. (Le vieil homme réfléchit quelques instants.) J'ai peut-être ce qu'il vous faut !

Il partit dans la réserve située derrière une porte, derrière le comptoir. Juliet en profita pour tirer la langue à Kuroi.

— Il ne faut pas faire confiance aux gens, imagine qu'il veuille voler l'épée ? la prévint-il.

— Mais il serait aspiré dans les ténèbres.

Kuroi n'eut pas le temps de répondre que le vendeur revenait. Il déposa sur le comptoir ce qui ressemblait plus ou moins à des gants.

— Regardez-moi cette merveille, ces gants permettent de déplacer des objets à distance sans les toucher !

— C'est parfait ! s'exclama Juliet. Kuroi ?

La fabuleuse épopée d'une bande de bouletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant