Chapitre 5 : Adraqui... Mais qui est-il ?

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Le soleil commençait à éclairer l'entrée de la grotte lorsque le groupe émergea de son sommeil. Kiarras se cacha de la lumière grâce à ses ailes. Juliet, elle, avait sa tête enfouie dans sa queue. Seule Doodle se leva. Elle se frotta les yeux.

— Bonjour, dit Adraqui, qui lui, n'avait pas bougé d'un poil depuis la veille.

— Ah ! Encore toi ?

Juliette se réveilla en maugréant.

— Putain, toujours du bruit !

— Mais taisez-vous, y en a qui dorment ! rajouta Kiarras.

Adraqui s'avança vers la sortie de la grotte.

— Debout, tout le monde ! dit-il d'une voix forte.

Bien sûr, il y eut des protestations. Voyez-vous, quand on est habitué à faire la grasse matinée, il est difficile de changer ses habitudes. Du coup, Juliet lança la première chose qui lui tomba sous la main, espérant faire cesser le tapage. En l'occurrence, c'était un caillou. Malheureusement, le démon évita aisément le projectile.

— À ce que j'ai compris, vous avez une mission à accomplir ! Alors, arrêtez vos enfantillages et suivez-moi ! s'énerva-t-il.

— T'es moche, donc, on veut pas te suivre, dit Kiarras, se levant enfin.

Alors, le démon posa une main sur une paroi de la grotte qui explosa en morceaux.

Gros blanc...

— Pouloulou, il veut nous faire peur ! s'exclama enfin la sirène.

— Argh ! C'est toi qui as fait ça ? s'étrangla Juliet.

Et c'est sans accro que le petit groupe sortit. Ils marchèrent tranquillement sur un sentier qui traversait la forêt. Le soleil était au rendez-vous et une légère brise soufflait. Au bout de quelques minutes, Kiarras, qui s'était approchée d'Adraqui, essaya d'entamer la conversation :

— Sinon, monsieur l'Archange, pourquoi tu nous aides ?

Réponse à laquelle, elle n'eut que le regard inexpressif du démon. Vexée de n'avoir aucune réponse Kiarras s'envola bruyamment au-dessus du groupe.

— Et le piaf, fais gaffe. N'attire pas l'attention sur nous, lui rappela Adraqui.

— Ta gueule, la torche.

Le silence revint, ne résonnaient plus que les gémissements de Juliet qui se plaignait d'avoir mal aux jambes.

Yoru, elle, dormait paisiblement sur la tête de Doodle sous sa forme de chat au beau pelage noir. Celle-ci 'avança à son tour vers démon.

— On fait quoi ?

— Nous allons chercher ce pourquoi vous êtes venues. Qui de vous le morceau carte ?

— Je sais pas... C'est toi qui as la carte, Kiarras ? hurla-t-elle pour qu'elle l'entende.

Fouillant dans ces poches, la sirène secoua négativement la tête.

— Dans tous les cas, l'endroit où nous sommes n'est pas dessus.

— Redescends ! lui intima Adraqui.

— Non.

— Alors évite de te faire repérer, soupira-t-il.

Ils marchèrent encore un peu et Doodle reprit la conversation :

— Dis Aqui', comment t'es au courant pour la carte ? Tu connais des tours de magie ou quoi ?

— Oui... et toi ?

— Aucun. Tu veux bien m'en montrer un ? Pleeeaaase !

Adraqui réfléchit, s'arrêta, puis posa la main sur un arbre. Il ferma les yeux. L'arbre explosa dans un silence étonnant. Ne restait que la souche. Soudain, celle-ci se mit à repousser en quelques secondes. Il fleurit sous les yeux ébahis de l'elfe qui n'en revenait pas.

— Partout où tu apporteras la mort, la vie retrouvera toujours le chemin, fit l'Archange, philosophe.

— Oui mais ça, c'est ton pouvoir... C'est de la triche...

— Oh, je n'ai plus autant de pouvoir qu'avant... (Il fit une pause.) En y repensant, les Archanges et les Démons sont similaires, ils ne font juste pas le même travail. En l'occurrence, moi, j'effectue les deux, souffla-t-il pour lui-même.

Il se retourna et posa sa main sur le fourreau de son épée.

— Tu veux t'amuser un peu ?

— Non merci... T'es bien trop fort pour moi ! Bien que ça puisse être marrant, dit-elle en parlant de la manière la plus détachée possible.

— Un duel sans mort ? Et dans le pire des cas, je pourrai te redonner vie, ironisa-t-il.

— Je sais pas trop... Je pense que si je meurs, je n'aimerai pas que l'on me redonne vie...

— Je ne te tuerai pas, qu'en penses-tu ?

Mal à l'aise, l'elfe changea de sujet. Elle pencha la tête.

— Sinon, pourquoi t'enlèves jamais ta capuche ?

— Eh bien... le visage d'un archange est un mystère pour beaucoup... Une légende raconte même que ceux qui voient les yeux d'un archange voient également leurs derniers jours arriver. A contrario, ceux qui aperçoivent son sourire reçoivent sa protection éternelle.

Il regarda Doodle.

— Un jour, je veux voir ton visage ! J'espère que tu l'enlèveras, cette capuche !

— Si un jour je l'enlève, c'est que les temps seront graves, répondit-il sérieusement.

Il se mit à réfléchir silencieusement. Juliet vint les interrompre :

— Hé ! C'est quand qu'on arrive ?

— Dans quelque temps encore.

— Mais je suis fatiguée...

— C'est long... mais faut pas abandonner ! l'encouragea Doodle.

— C'est encore le matin et nous voyons encore la grotte d'ici, fit remarquer Adraqui.

— Et alors ? J'ai faim, j'ai mal au pied, on marche depuis l'aube !

— Vous croyez que nous avons le temps de faire une pause ? dit Adraqui, agacé.

— Oui, une pause ! s'exclama Doodle en s'asseyant.

— Bien, je crois que je n'ai plus le choix, souffla-t-il, désespéré par ces éternelles flemmardes.

— Bien sûr ! La relique de notre « grand roi bien aimé » pourra attendre encore quelques jours, rit Juliet.

— Quelques mois même, rajouta Doodle en s'esclaffant.

— Sûrement pas ! intervint Adraqui.

— Pourquoi donc ?

— C'est bien plus complexe que tout ce que vous pouvez imaginer !

Sur ces paroles, le démon alla s'asseoir contre un arbre. Kiarras se posa sur la terre ferme, elle avait faim.

— Au fait, j'ai percuté ce truc tout à l'heure, dit-elle en sortant un rouleau de sa poche.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Adraqui.

— Bah, j'sais pas, c'est mal écrit.

— C'est surtout que tu sais pas lire, ria Doodle.

— Aussi.

Mais effectivement, le papier contenait un petit texte illisible. Même Adraqui ne réussit pas à le déchiffrer. Il fut convenu faire un feu avec le parchemin.

Juliet, qui était allée chercher à manger dans la forêt, revint avec quelques fruits. La petite équipe put enfin manger chaud.

La fabuleuse épopée d'une bande de bouletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant