Take a sad song and make it better

164 8 1
                                    

Victoire avait prétexté une migraine pour ne pas se rendre au terrier. Elle savait que Teddy y serait, et même si ça la chagrinait de sacrifier du temps avec ses cousins, ses oncles et ses tantes, il était encore trop tôt pour qu'elle le revoit. Elle jeta un coup d'œil vers le coin de son bureau ou reposait encore la lettre qu'il lui avait envoyé le jour même de leur départ de Beauxbâtons.

Tu ne devineras jamais ce que j'ai découvert en rentrant ! Et il faut qu'on parle...
Florian Fortarôme à 16h ?

Cinq jours plus tard, Victoire ne lui avait toujours pas répondu. Et elle ne l'avait pas rejoint non plus... S'était-il pointé sur leur lieu de rendez-vous préféré, se retrouvant seul ? Son cœur s'emballa et elle se sentit idiote de le laisser ainsi, sans réponse... Ils se connaissaient depuis si longtemps. Comment pouvait-elle lui faire ça ? Ce n'était pas de la faute de Teddy si elle ressentait pour lui plus qu'elle n'aurait dû... Elle se montrait si injuste...

« Mais il n'était pas obligé de t'embrasser comme ça ! C'est lui l'enculé dans l'histoire ! »

Victoire secoua la tête, confuse, et resserra les pans de son gilet de laine contre sa poitrine. Mais le vide était toujours là, pulsant en elle, inlassable. Il lui manquait tellement... elle l'aimait tellement...

Elle s'était tout de même levée dès que sa famille avait passé la cheminée pour sortir se promener. Le sol rocheux était complètement gelé et elle remerciait ses parents d'avoir jeté un sort antiglisse sur ses après-skis. Elle aurait été certaine de se rompre le cou si ça n'avait pas été le cas. Si le vent était toujours violent, le ciel dégagé lui donnait une vue imprenable sur l'ile et la mer. Elle rentra au bout de deux heures et demi, le ventre criant famine. Sa mère lui avait laissé un reste emballé dans le frigo avec une petite étiquette « Pour ma fille préférée » qui la fit sourire. Elle le savoura en déballant les courriers de ses amis. Raphaël ne cessait de parler de sa cavalière de bal et Victoire se réjouit d'avoir refusé son invitation au bal. Blanche avait rejoint sa famille du côté de sa mère, où elle était la seule adolescente, et s'ennuyait comme un rat mort. Thomas ne lui avait répondu qu'un « Joyeux Noël Poulette ! » à la longue lettre qu'elle lui avait envoyé en arrivant chez ses parents. Et enfin, Junie lui racontait sur trois parchemins complet ses vacances avec ses parents et son frère en Espagne.

Une fois son repas fini, elle remonta dans sa chambre et ouvrit son livre d'Histoire de la Magie Germanique, avant de le refermer en soupirant. Fouillant dans sa valise à la recherche d'un sujet plus intéressant, elle tomba sur le papier que lui avait donné Adam, avant leur séparation trois jours plus tôt.

Avec une pointe d'excitation, elle déchira un morceau de parchemin.

Bonjour Adam ! Que fais-tu aujourd'hui ?

Victoire

Sa chouette revint rapidement avec la réponse de son nouvel ami.

Je voulais aller visiter une ruine sur une petite ile. Je viens te chercher ?

Victoire se pressa d'écrire son adresse au dos du parchemin et descendit dans le salon pour attendre Adam, qui ne devrait pas tarder à sortir de la cheminée.

Mais Adam se laissa désirer.

Si bien que Victoire sentit monter l'agacement en elle et se prépara un thé pour patienter. C'est à cet instant, environ une trentaine de minutes après que son hibou soit revenu, qu'on toqua à la porte. Adam l'attendait tout sourire, son balai à la main. Bouche bée, elle le fit entrer et lui proposa un plaid et son thé.

« Tu es venu de Portree en balai ?! Mais tu es fou ?!

- J'aime l'air frais et ce n'est pas si loin ! Arrête avec tes bêtises, le thé c'est pour les filles ! On y va ?

You belong with me and I can't go without youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant