If the ground is falling through, I won't be scared if I'm with you

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Victoire s'éveilla lorsque les premiers rayons du soleil vinrent chatouiller le bout de ses orteils. Aussitôt, les souvenirs de la veille défilèrent devant ses yeux et elle se redressa vivement sur le matelas. Un coup d'œil suffit : le hibou d'Adam qu'elle avait envoyé à son oncle n'était pas revenu et cette information la frustra. Outre la curiosité mal placée qu'elle culpabilisait un peu de ressentir, elle imagina Percy reclus dans un coin de l'appartement Londonien, seul avec la blessure qu'une rupture aurait pu provoquer. Le connaissant, il n'en aurait d'autant plus parlé à personne de lui-même... Elle songea également à Audrey qu'elle aimait tant et à l'appréhension de participer à des réunions de famille sans elle, et surtout à leurs deux petites filles qui allaient être déchirées entre leurs parents. Victoire fronça les lèvres en se convainquant que c'était encore trop tôt pour alerter la tribu Weasley. Peut être se trompait-elle. Peut-être la photo qu'elle avait vue n'était qu'une photo moldue truquée...

Son regard se tourna immédiatement vers Adam qui prenait, comme toujours, les trois quarts du lit. Ronflant paisiblement, sa tête avait glissé de son oreiller à lui et il bavait allègrement sur son oreiller à elle. Pouffant, elle se laissa tomber sur le matelas et jubila en le sentant agripper sa taille et se glisser contre elle, encore profondément endormi. Les yeux grands ouverts, elle détailla le crépi du plafond.

Aujourd'hui était un jour spécial. Elle avait dix-sept ans.

Le 2 mai. C'était une date très spéciale... Dix-huit ans plus tôt, la Bataille de Poudlard mettait fin à la guerre dans un dernier coup de poignard porté à la société sorcière de Grande-Bretagne. Dix-huit ans plus tôt, elle avait perdu un oncle, Teddy s'était retrouvé orphelin, tant de jeunes de son âge avaient succombés, tant de blessés... Victoire avait commencé à songer à cet aspect de son anniversaire relativement tard, l'égoïsme infantile plaqué en œillères de chaque côté du visage, et depuis quatre ou cinq ans, elle se réveillait avec un pincement au cœur, en se disant qu'elle était horrible de se réjouir.

Mais ce matin-là, Victoire avait dix-sept ans.

Elle souhaitait redevenir égoïste à nouveau et fêter son anniversaire comme si le 2 mai n'était pas synonyme de douleur, comme ce qu'il représentait : la majorité, l'entrée dans la vie adulte... A partir de ce jour, si elle le souhaitait, elle pouvait arrêter ses études sans se soucier de l'accord de ses parents et rester dans ce lit douillet, avec Adam. Elle se tourna sur le côté, la tête appuyée sur la paume de sa main et observa son petit-ami assoupi. Il fallait être honnête : il perdait toute classe lorsqu'il dormait. Victoire avait trouvé le pire homme avec qui elle pouvait partager un lit... S'il ne ronflait pas, il grinçait des dents ; s'il ne prenait pas toute la couette, il la collait à outrance. Et Victoire était certaine que s'il avait cherché à devenir animagus, il aurait été soit un dragon, soit un radiateur. Plusieurs fois dans la nuit, elle avait dû le pousser pour récupérer une place suffisante pour dormir car elle était sur le point de glisser sur le sol. Elle avait une envie grandissante de se venger...

Et lui faire une bonne blague serait un excellent premier acte de magie pour commencer sa vie d'adulte.

Discrètement, elle se pencha pour attraper sa baguette sur le sol, la pointa sur le visage d'Adam... qui ouvrit les yeux.

« Qu'est-ce que tu...

- Aguamenti ! »

Adam sauta hors du lit, jurant sans gêne, trempé jusqu'aux os. Il adressa un regard assassin à Victoire qui pour toute réponse se leva sur le lit un sourire éclatant barrant son visage.

« Je suis majeure ! hurla-t-elle sans gêne.

- Tu te fiches de moi ?

- Non. »

You belong with me and I can't go without youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant