Chapitre 1

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- Thank you for welcoming a new student.

Toutes les paires d'yeux se braquent sur moi. Ouais, j'sais que j'suis beau.

- Introduce yourself.

Qu'est-ce qu'il chante lui ? Ma bouche se tord, signe d'incompréhension. Le prof soupire et se prend la tête dans les mains.

- Présentes-toi, m'ordonne-t-il dans ma langue.

- Wesh wesh, j'suis Jacky Sparrow et je viens de l'Antarctique, là où vivent les pingouins, souris-je comme un crétin.

Les filles me dévorent littéralement des yeux tandis que les garçons ont un rictus narquois. Je suis déjà aimé ! Ça ne m'étonne même pas. A Chamonix aussi, j'avais cet effet sur les gens.

- Tu ne parles pas anglais ?

Je secoue la tête, toujours armé de mon sourire.

- Va t'asseoir à côté de Cole.

A l'entente de ce que je suppose être son prénom, le mec en question me fait signe.

- You're crazy, Mr Jardins is the worst of all teachers ! But he's a French teacher, you're lucky. Me sourit-il.

Sur toute sa phrase, je n'ai compris que « Mr Jardins ». Le gars s'appelle vraiment comme ça ? J'éclate d'un rire sonore ce qui fait se retourner les têtes en ma direction. Même mon rire est beau.

- My name is Cole, and you ?

OH PUTAIN J'AI COMPRIS CE QU'IL A DIT ! Je fais un bond sur ma chaise ce qui me vaut le regard noir du professeur.

- Genre tu t'appelles vraiment Cole ? Chaud, ou plutôt froid ! T'imagines on rajoute un D à la fin ça fait Cold PTDR t'es froid mec, me marré-je tout seul.

Il me regarde d'un air perdu.

- Shit, what did he say?

- Leave it Kase, it's a moron. In fact, you are made to hear yourself.

Cole et moi se retournons vers l'endroit d'où provient la voix. Cole prend la parole :

- What do you want?

Tiens, c'est la blonde d'hier. QUELLE COÏNCIDENCE !

- Eh Blondie, t'as vraiment pas été cool pour mon île flottante ! La réprimandé-je.

- C'n'est pas de ma faute, c'est comme ça les îles flottantes ici, me nargue-t-elle.

Décidément, elle parle bien français la blonde. Soudain, un bruit strident retentit. Le doux bruit de la libération ! En fait, je n'avais même pas remarqué que le prof avait commencé son cours. On s'en fou, de toute façon.

Je sors de la classe, suivi par Cold. Cole, pardon. Je sens que je vais bien m'amusez avec ce mec. Il a franchement l'air cool.

- Hum... What's her name ? Demandé-je maladroitement en désignant Blondie d'un coup de tête.

Je viens de parler en anglais. J'AI REUISSI A FAIRE UNE PHRASE EN ANGLAIS LES GARS !

- Hope, Hope Smith.

Hope... Ca n'est pas censé signifier un truc ça ? Je sors mon cellulaire dernier cri et me dirige vers Google Traduction. "Espoir". Son prénom signifie "espoir". Qu'est-ce que c'est que cette connerie ?

Attendez. Il a bien dit... Smith ? Est-ce que... Non. C'est impossible. Smith est un nom de famille commun. De toute façon, il n'avait pas de sœur. Ni même de cousine ou... rien de toutes ces conneries. Elle ne peut pas avoir un quelconque lien avec lui. Jake. Je frissonne à la simple pensée de lui errant dans sa tombe, six pieds sous terre. Je chasse ces horribles pensées d'un coup de tête.

- Are you ok ?

Je ne m'assure même pas d'avoir compris ses dires et l'entraine sans préambules vers le "Smoking Area". J'ai besoin de fumer. Mes souvenirs sont en trains de refaire surface et ce n'est pas bon. Pas bon du tout.

- T'en veux une ? Proposé-je en lui tendant mon paquet de clopes.

Il me regard, sceptique, pour finalement accepter ma proposition.

***

Je passe les grandes portes, signalant ma liberté. Liberté de courte durée, puisque je dois me rendre à des putain de cours particuliers. JE NE SUIS PAS UN ATTARDE MENTAL PUTAIN ! Je souffle d'exaspération en me rendant à l'adresse indiquée par ma mère. Mes parents ne sont pas le genre de personnes à s'occuper de leurs enfants. En fait, c'est plutôt tout le contraire. Pour eux, je suis la honte de la famille, le "petit con". Je les détestent mais je suis forcé de faire ce qu'ils me disent et là, je dois aller prendre des putain de cours particuliers en anglais. Même si dans le fond, je sais que j'en ai gravement besoin, mais ça m'écorcherais la bouche de l'avouer.

J'avais une sœur. Elle s'appelait Mélodie. Elle était tellement... parfaite. Elle le devait. J'adorais ma sœur mais ils me l'ont enlevée. Ils m'ont tout pris. Elle portait trop de pression sur ses frêles épaules. Elle n'était pas assez forte et ils le savaient. Pourtant, ils continuaient de la commander. Ma sœur était trop gentille. Elle est morte. Elle s'est... suicidée. So much pain for someone so young.

MiamiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant