Chapitre 3

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8h du matin. Je n'ai pas dormi, lui dort encore. J'ai beau essayer de me retenir depuis que je suis avec lui, cette fois-ci je n'en peux plus. Je me dirige vers mon sac à dos qui ne me quitte jamais, posé pas loin du lit. Merde. Vide. Je fouille, dans la petite poche, au fond, il y a un joint déjà roulé. Magnifique. Je vais entrouvrir la fenêtre et je l'allume. Je le fume, le plus lentement possible, m'infligeant une torture délicieuse. Alors que j'arrive au bout, je sens deux mains s'accrocher à mes reins. Ça ne me surprend même pas, j'ai l'habitude.

-Tu fumes quoi ?

-En temps normal, j'aurais répondu ton frère, sache-le.

-Qu'est-ce qui me vaut ce traitement de faveur ?

-Tu vas m'accompagner en acheter, tout à l'heure.

-Tu peux pas le faire tout seul ?

-Je connais pas les dealers de ton quartier, faut que je les travaille avant qu'ils m'en filent. La flemme, et comme j'ai pas d'argent...

-Tu veux pas aller dans un tabac plutôt ?

-Tu comprends le principe de "pas de thune" ?

-Alors, tu vas arrêter de fumer.

Je me retourne.

-Tu te fous de ma gueule ?

-Pas de drogue ici, ni nulle part à partir de maintenant.

-Je vais te défoncer, ma parole.

Je me masse les sourcils. Il faut que je me calme. Mais il continue :

-Écoute, tiens toute la journée sans. Si t'y arrive pas, je t'en achèterais peut-être, ok ?

D'un coup, je l'attrape et je le plaque par le cou. Sa veine jugulaire interne, elle est si apparente... Chut. Concentre-toi.

Je le lâche.

-Ok, dis-je en me détournant.

Il se masse le cou.

-T'es un peu sanguin, quand même.

-Et toi, tu sais exactement comment m'énerver, c'est cool.

-Il me reste plus qu'à apprendre à te calmer.

Je hausse les épaules.

Avant qu'on parte, il faut aller faire les courses, le strict minimum. Pendant qu'il arrête la voiture. je me demande pourquoi j'ai fait ça. Si j'arrive à rester sur la même idée pendant plus d'une semaine, ça sera la plus grande relation que j'aie eue. Tandis qu'il introduit la pièce dans le caddie (qui n'est d'ailleurs pas utile pour les petites courses qu'on doit faire), je continue de réfléchir. La pièce ne rentre pas : il n'a pas vu que le caddie de devant bloque de l'autre côté. Je le laisse s'en rendre compte et je l'observe. Il se mord la lèvre, puis il sort le caddie de son emplacement. Il se dirige vers le magasin sans faire attention à moi. Je vais y remédier, mais d'abord, je me concentre pour visualiser son corps. Beau et svelte, il est néanmoins passe partout. Je l'ai bien choisi, à voir pour la suite. Je le rattrape et rapidement, je me hisse dans le caddie. Il sourit, amusé.

-T'es pas si léger que ça, en fait.

Je tire la langue. Gamin. Quand on rentre, j'entends une petite fille demander à sa mère si elle peut faire pareil que moi, mais sa mère n'a pas de caddie. Dommage.

Je descends. Fini de jouer. Je tire le caddie vers le premier rayon qui m'intéresse : maquillage. Je sais où sont placées les caméras, je les ai vues en entrant et rapidement, je chope un rouge à lèvres Rihanna et un crayon Chanel. Ouais, j'aime la marque. Hop, disparus dans mon gilet.

Gentlemen (BxB) -En pauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant