Gentlemen (BxB) -En pause

Chapitre 7

Il m'explique le programme, maintenant qu'on sait qu'on est capables de voler une télé, rien ne va nous arrêter. On ne payera que les hôtels, on en changera après chaque vrai vol et sinon, minimum deux fois par mois. Pour tout le reste, eh ben...

-Je veux pas me lancer dans des faux billets ou quelque chose dans le genre, d'accord ? Que de l'arnaque pure et dure, qu'ils l'aie tous dans le cul à chaque fois.

Il hoche la tête.

-Et je ne veux pas qu'on fasse toujours les mêmes coups. On se réinvente, toujours plus grand, plus fort, plus osé, risqué, nouveau.

Il hoche à nouveau la tête. Je ris, il accepte toutes mes conditions sans broncher.

-On va devenir riches !

-Je t'achèterais un palais, dit-il.

-Je t'achèterais un gode à mon effigie, je réponds.

-Je t'ai déjà toi...

-Je vais arrêter de fumer, je murmure.

***

Trois jours que j'ai arrêté de fumer, il a été obligé de payer la bouffe parce que je n'arrivais pas à me concentrer.. Mais là, ça va mieux. Je vais reprendre, cette après-midi même parce qu'on va vite être à cours.

-T'as trouvé un bon bar gay?

-Rappelle-moi pourquoi un bar gay ?

-Les gays sont plus généreux que les beaufs.

-Beauf n'est pas synonyme d'hétéro.

-Je suis pas hétérophobe, j'ai déjà eu un ami hétéro, je ricane.

-J'ai trouvé le job parfait pour une jeune serveuse dans un bar très huppé, un bar ''classique''.

Je le regarde, parce que je sais ce qu'il entend par là. J'y réfléchis 19 secondes.

-Je ressemble beaucoup à un homme, quand même.

-T'aimes pas les défis ? Et puis, tu t'es épilé hier...

- Et toi ?

- Moi ? Je reste un homme, je vais leur interpréter du Gainsbourg.

- Dommage, j'aurais bien voulu être lesbienne juste une soirée...

On passe le reste de l'après-midi à me préparer. Et j'avoue que j'adore ça. Du maquillage, rouge à lèvres Rihanna que je préfère définitivement, un peu de fond de teint, de l'eye-liner pour des yeux de chat et du crayon. J'ai plaqué mes cheveux à gauche et à droite pour cacher le côté rasé, j'ai des chaussures bleues à petits talons de 5 centimètres. Et pour parfaire l'ensemble, il y a la robe émeraude, robe bustier simple avec une jupe fluide qui descend juste après les genoux. J'ai mis un soutien-gorge push-up, et contrairement à ce que je croyais, je ne me sens pas ridicule. Juste...

-...Compressé. Et ça se voit que j'ai de grands pieds, et si jamais je bande parce qu'un pervers veut me tripoter ?

Il soupire. Vas-y soupire bâtard, c'est pas toi qui vas te niquer les pieds toute la soirée.

- Ça se voit pas, et tu es une grande fille, tu dois pouvoir t'en sortir non ?

- Je te plais quand je m'appelle Louise ?

Il s'approche pour glisser la main sous mon bustier, et je le repousse.

- Je suis une femme libérée maintenant, je fais.

Il rit.

***

On marche dans la rue, moi à son bras, pour que je rende ma démarche parfaitement clichée. Je me cambre déjà naturellement, et ma voix n'a apparemment jamais mué, ce qui rend les choses plus simples. Je resserre mon gilet qui cache mes bras noueux et je capte le regard de You.