Je suis assise sur un quai, je ne sais pas où, regardant l'eau. L'air est étouffant et remplit de brouillard. Je ne vois pas deux mètres devant moi, mais c'est si calme et si beau que j'aimerais que ça reste comme ça pour toujours.
J'ai alors un flash étrange :
— Je te rends dingue, Summers ?
— Tu ne peux pas savoir à quel point...
Un rire : le mien. Je ris. Il me semble que cela fait très longtemps que je n'ai pas entendu mon rire résonner entre les parois de ma boite crânienne.
Je sens mon amant m'embrasser la nuque et je suis morte de rire. Je ris, je ris et je ne m'arrête plus.
— Tu me chatouille, arrête ! Rigolais-je.
Spike aussi rit. Il m'enlace, m'empêchant de faire le moindre mouvement, il m'embrasse et s'enfouit le nez dans mon cou et dans mes cheveux. On s'échange quelques baisers, des regards, on rigole et je regarde cette scène à distance avec un sourire aux lèvres, les yeux vitreux. J'imagine une vie simple dans laquelle Spike et moi pourrions s'aimer sans répercussion, sans aucune conséquence.
— Tu sais très bien que ça ne sera jamais comme ça...
Je tourne la tête : je suis dans une voiture, assise du côté passager. Spike est au volant, mais ne conduit pas, nous sommes stationnés sur une rue tranquille. Quand j'y pense, il fait nuit maintenant. Je n'ai –plutôt, mon esprit– vraiment aucune logique !
— Je sais, répondis-je. Je me demande pourquoi je continue à me torturer comme ça.
— L'espoir fait vivre, enfin, tu connais la suite. Dit Spike, fixant le pare-brise.
— En effet, je commence à connaître la chanson.
Les doigts de Spike viennent alors s'entrelacer aux miens. Je ne marque pas de résistance, mais pourtant m'en détache aussitôt en quittant la voiture. Comme je l'avais imaginé –c'est ironique– il me suivit.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Je pleure, je crois. Dis-je en me retournant vers lui.
— Tu crois ? Demanda Spike tristement en s'approchant pour essuyer mes larmes.
Je me retourne, entendant mon rire résonner encore une fois. Je revois cette vie si simple entre deux rayons de soleil.
— Tu peux m'expliquer pourquoi il y a toujours quelque chose qui ne va pas ?
— Je suis désolé, dit Spike.
Je me retourne et le pousse à bout de bras :
— Non ! Cesse de t'excuser, je veux que tu m'expliques pourquoi ! C'est une malédiction ? Pourquoi ces choses n'arrivent qu'à moi ?!
— Car tu as besoin de quelque chose à combattre, Buffy ! Sinon tu ne serais plus la Tueuse, tu ne serais plus tout ce que j'aime chez toi. Rétorqua Spike en m'attrapant les avant-bras.
— Pourquoi c'est si compliqué, pourquoi chacune de mes actions doit obligatoirement créer le chaos ?!
— Tu ne crées pas le chaos, Buffy. Ton travail, c'est de l'arrêter. Avant tout ce bordel avec le Conseil, ta vie allait très bien. Je suis en train de tout détruire et ça ne date pas d'hier.
— Alors mon boulot c'est de te tuer ? C'est ce que tu me demandes de faire ? Tu sais très bien que j'en saurai incapable.
— Fait-le. Je t'en prie, il faut que tu le fasses...
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Conséquences - Partie 4
FanfictionBuffy est coincée dans le même état qu'au moment où Gloria s'était emparée de sa petite sœur : prisonnière de son esprit et condamnée à revivre des boucles temporelles de situations qui ne se sont jamais produites, ainsi que de contextes incompréhen...