~Chapitre 23~

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En revenant à la chambre, Dawn m'a raconté qu'elle avait réussi à convaincre Angel de nous garder à l'hôtel pour un temps indéterminé, du moment que je me trouve un endroit potable où aller, j'imagine. Avec la complicité qu'ils ont ces temps-ci –qui me terrifie, je dois avouer– ma sœur n'a sûrement pas dû le supplier longtemps. En même temps, je crois qu'Angel avait seulement besoin de décompresser. Comment ne pas être à bout de nerfs avec ce qui s'est passé ? Je regrette amèrement ce que j'ai fait subir à Angel. Le problème sera de cacher cet événement à Spike. S'il l'apprend, Angel n'en sortira pas indemne.

Giles m'a partagé qu'il retournait en Angleterre demain matin, à la première heure. Il était en colère, oui, mais le ton de la nostalgie était là. Malgré nos différents, il reste un père, un semblant de père plutôt. Il a reproduit ce rôle à la perfection, sans parler de son rôle d'Observateur. Il y a certaines choses qu'il ne peut pas accepter ni supporter, je n'ai pas le choix de m'y faire.

— Buffy ?

Je me retourne. Spike venait de sortir de la salle de bain, une serviette à la taille et les cheveux luisant d'eau chaude.

— Oui ?

— Tu aurais des vêtements ? Enfin... Tu as toujours des vêtements qui m'appartiennent ?

— Pourquoi faire ? Et depuis quand tu dors habiller? Demandais-je sans doute un peu aguicheuse sans même le vouloir.

Il rigole, un peu tendu, avant de retirer la serviette de ses hanches. Il prend place dans le lit avant de se glisser sous les draps. Je fais de même.

Il ne fait rien excepter me regarder tendrement en me caressant les cheveux.

— Je t'aime. Dit-il en posant un baiser sur le dos de ma main gauche.

— Je t'aime...

— Je suis...

— Non, le coupais-je. Cesse de t'excuser.

— Buffy...

— Non... Non, je t'ai dit. Dawn va bien, tout le monde va bien alors ça va. Ne t'en fais pas.

— J'ai du mal à faire comme si rien ne s'était passé, Buffy.

— Je sais... À chaque fois que je ferme les yeux et que tout est silencieux, j'ai l'impression de revoir et d'entendre ce... Tu vois.

— Oui, je vois. Et je suis encore mille fois désolé...

Je l'embrasse. Sa main vient automatiquement se poser derrière ma nuque. J'essaie de mettre de l'entrain dans mes baisers, mais je repense sans arrêt à la petite scène avec Angel. Je me sens terriblement mal.

Est-ce que je lui dis ?

— Spike...

Il a dû le prendre comme un gémissement, car sa prise autour de mon cou devient plus forte et sa manière de m'embrasser plus torride. Il attaque mon cou sauvagement de ses lèvres mais s'arrête soudainement :

— Angel est venu ici ? Son odeur est partout dans la chambre.

Impossible. J'ai changé les draps.

Seigneur, je me sens indigne de me rassurer avec cette pensée !

— Non, pas du tout.

Il me regarde bizarrement. Ses yeux deviennent encore plus gris que d'habitude, comme si la rage prenait le dessus. Soudain, il fronce les sourcils, cligne des yeux plusieurs fois en fixant le vide :

— L'autre soir... Angel et toi, dans le parc. Je me souviens...

Je n'arrive pas à répondre à ça. Il plisse les yeux :

— Qu'est-ce qui s'est passé entre toi et Angel ?

Il est déjà en colère alors que je ne lui ai rien dit. Je n'ai pas hâte de voir la suite, d'ailleurs, je me sens horrible de devoir lui avouer une bêtise pareille.

— Je ne savais pas si un jour nous allions avoir cette conversation...

— Quoi ? À propos de ce minable ? Demande-t-il. La seule chose que je veux savoir, c'est s'il s'est passé quelque chose entre vous deux

— J'étais vraiment très mal, William. Murmurais-je dans une respiration de plus en plus saccadée.

Il se lève du lit aussitôt.

— Arrête les tentatives pour essayer de m'attendrir en m'appelant par mon vrai prénom, ça me met encore plus sur les nerfs ! Balance tout !

— Je pensais que j'allais devoir te tuer ! J'ai vraiment cru que j'allais devoir le faire ! Et il... Il était là.

— Et tu croyais que t'envoyer en l'air avec Angel allait régler le problème ? Demande Spike en enfilant les jeans qu'il portait avant de décider de prendre une douche.

— Une minute ! Le coupais-je. On n'a jamais parlé de s'envoyer en l'air.

— Ah ouais, t'a raison ! Crache-t-il en continuant de s'habiller. En attendant, c'est le parfum des remords d'Angel que je sens partout sur toi.

Il prend son manteau de cuir noir et l'enfile également.

— Qu'est-ce que tu fais ? Demandais-je en m'avançant vers lui.

— Je m'en vais. Et maintenant, c'est à mon tour de te sortir cette phrase, amour... Tout ce que tu diras ne me fera pas changer d'idée.

Il se dirige vers la porte. Mon cœur palpite si vite et je suis si dévastée que je n'arrive plus à bouger. Spike doit avoir senti mon désarroi, car il s'arrête et se retourne :

— Je ne te demanderai pas la question une seconde fois car je connais déjà la réponse. Mes souvenirs reviennent petit à petit... (Il soupir.) Et cette soirée au bar... Tu n'as même pas pris la peine de penser à l'idée de me tuer, tu voulais qu'au contraire, je sois celui qui gagne.

— Tu as tort. Répondis-je, sur la défensive.

— Tu sais que j'ai parfaitement raison. Tu savais très bien que me réveiller en réalisant que je t'aurais tué m'aurait été insupportable. Alors tu t'es vengé d'une autre manière.

Il ouvre la porte et avant de sortir, me balance une dernière phrase :

— Et c'est tout ce que je mérite...

Conséquences - Partie 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant