Chapitre 4

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Je me réveille dans le froid noir de ma chambre. Effectivement, je viens à nouveau de cauchemarder sur cet événement. La curiosité me ronge beaucoup plus que la peur. Je suis animé par la volonté de retrouver mes objets. Mais davantage par la volonté de savoir qui est cet individu. Je suis persuadée que je dois en savoir plus si je veux tracer un trait sur cette histoire. Le temps est bien long avant de me préparer et de partir pour ce fameux parc. Je ne sais toujours pas ce que je vais y trouver, si c'est un piège, si je dois vraiment lui faire confiance. Je marche sans plus de motivation et avec crainte. Je traverse les rues de part en part, blotti dans mes pensées. J'ai cet étrange sentiment d'avoir l'impression d'être à découvert. Que tout le monde me regarde. Que l'assaillant peut être là, derrière moi, sans que je ne connaisse son visage.

Après d'innombrables immeubles traversés j'arrive enfin au parc. Il y a des mamans et leurs enfants, ça joue, ça crie, le temps continue de s'écouler, la vie se déroule, pendant que mon temps à moi et ma vie, s'est arrêté l'espace de 3 jours. Je scrute l'horizon du parc, je me demande comment je vais bien pouvoir retrouver cet indice. Ce parc est immense, comment je vais pouvoir trouver quelque chose qui est certainement dissimulé ?

Je m'amuse à marcher le long des chemins. Toutes les fleurs du parc viennent d'éclore. J'adore les fleurs. Étant petite, en allant chercher le pain, je m'arrêtais très souvent chez la fleuriste pour regarder ses magnifiques fleurs en vitrine, le magasin était tenu par une vieille dame qui avait connu la guerre et les conditions difficiles étant juive, elle aussi était passionnée de fleurs et c'était une ancienne voisine à elle qui, avant la guerre lui avait appris à planté des fleurs. Je m'arrête pour contempler les roses qui sont mes préférés, un petit papier est planter dans une des grandes épines qui ornent ces doux spécimens.
Je me penche pour le ramasser et je l'ouvre.

« Ma renommée historique fait de moi aussi bien un aliment qu'un lieu de prière »


Je reconnais cette belle écriture italique et ce papier jauni.
Plus bas encore il a écrit:

« Le sang de ton fils coule dans tes veines,
Et pleure dans tes yeux aux douleurs de la peine. »


Cela ne fait aucun doute c'est forcément l'indice que je cherche...
Apparemment, à première vue, cela semble être une énigme. Mais alors pourquoi tant d'espaces entre ces deux phrases? Peut-être 2 énigmes en un papier?
Je m'assois sur un banc et me torture l'esprit en relisant la première... " un aliment, un lieu de prière''... L'idée me vient subitement comme un flash! Maintenant, sûr... La réponse est basilic. Basilic pour l'assaisonnement que l'on mange. Et lieu de prière pour la basilique de Fourvière. Je tourne la tête vers cette merveilleuse cathédrale qui surplombe les hauteurs lyonnaises. Le soleil se couche derrière celle-ci, laissant scintiller les statues dorées. Le spectacle est magnifique... Je me lève d'un pas décidé et me dirige vers la basilique de Fourvière. Le fait d'avoir trouvé ces indices me rend fière, je me dis que finalement je ne suis pas plus bête qu'un autre et que j'ai trouvé assez facilement. Dans cet élan de vitesse je suis heureuse je me dis que je vais pouvoir retrouver mes objets, qu'il n'y aurait sans doute personne qui pourrait me vouloir du mal en ces lieux, a contrario cela serait malsain d'agresser quelqu'un dans un lieu religieux où il y a toujours quelqu'un sans compter la vidéosurveillance. Je cours presque et monte toutes les marches.

Une fois en haut je me ressource en admirant la vue magnifique qu'offre la terrasse. Les rayons du soleil donnent un aspect orangé de vieille carte postale à la ville. Les lumières des immeubles et réverbères commencent même à s'éclairer au loin. D'une main j'allume une cigarette et de l'autre je ressors le papier de ma poche. Je me demande pourquoi l'individu m'emmènerait dans un lieu religieux si l'indice n'a aucun rapport avec la religion. En effet ces deux vers si bien alignés représentent la Vierge Marie. Je réfléchis où est-ce qu'il y a une belle représentation de la Vierge et je repense soudain à cette fameuse annexe qu'ils ont ouverte en son nom.

J'entre dans celle-ci et m'agenouille devant cette grande statue si joliment peinte. Mais en m'agenouillant j'entrevois derrière celle-ci une lettre... Je regarde autour de moi pour voir s'il n'y a personne, je l'attrape et va m'asseoir sur un banc tout en la décachetant.


« Lexa,

Félicitations pour avoir trouvé cette lettre, je ne doutais pas de tes compétences en matière de recherche. Je te connais, et je t'ai observé quand tu te concentrais dans tes études, le stylo à la main, cette même main appuyant ta joue et de temps en temps des petits mouvements pour remettre tes cheveux frisottant derrière tes oreilles. Tes yeux verts magnifiques plissés, et cette lèvre que tu mordilles à chaque fois que tu te concentres dans tes recherches. Tu as su me faire confiance et sur cela je ne doutais pas de toi. Tu trouveras ci-joint la photo de tes parents qu'il y avait dans ton porte-monnaie. Chose promise, chose due. Sois patiente, nous nous rencontrerons bientôt.
Encore une fois pardonne-moi.
Pour la prochaine étape tu dois te rendre à la bibliothèque de ta fac.
L'indice est le suivant:

« Ma couleur est celle de la passion, mon autre est le contraste du néant»

Courage à toi, tu es forte.
Sache que ma bouche embrasse toutes les nuits tes lèvres en mes songes ».

La Lettre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant