Je me réveille... Encore dans le sac. Ma tête me fait terriblement souffrir. J'ai l'impression d'avoir des millions de petites mouches qui me bourdonne dans le cerveau. D'après l'odeur et la matière, aucun doute, le sac est un sac à patates. Je le retire et la lumière m'éblouis. Pas la lumière du jour mais bel et bien celle d'une vieille ampoule suspendue au plafond. Autour de moi, des murs cimentés, gris, couleur triste. Une porte blindée au coin de la pièce, Au coin opposé un lit métallique, avec un matelas et des draps blanc pliée au carré. Le long d'un mur de vieux casiers d'écoles ouverts, J'aperçois à l'intérieur des vêtements de femmes. A côté, un calendrier où des jeunes femmes nues apparaissent, les jours passés sont barrés au feutre noir, feutre noir accroché à ce même calendrier. Au dessus du calendrier, une horloge, dont le tic-tac résonne dans la pièce comme un marteau frappant contre chaque mur avec insistance.
Au milieu de la pièce, une table en bois avec du papier jauni, comme celui des lettres que j'ai reçues et un stylo.Cela ne fait aucun doute. Je suis enfermée, prise au piège comme un vulgaire rat qu'on aurait appâté avec du fromage. Piégée... si facilement... si bêtement. Pourquoi ai-je foncé tête baissée ? Pourquoi il a fallu que je monte dans une putain de voiture, dans un putain de quartier que je ne connais pas, pour rouler dans des putains de patelins fantômes, pour finir dans un putain de champ seule au milieu de la nuit. Je suis trop conne.
Dans un accès de rage et de folie je détruis la pièce, je hurle, je pleure, je renverse les casiers, retourne le lit, renverse la table et je jette la chaise contre les murs j'arrache le calendrier et le déchiquette, je décroche l'horloge et saute dessus pour l'éclater en mille morceaux. Puis je m'effondre à terre. La tête toujours pleine de mouches, pleurant toutes les larmes de mon corps.
En relevant la tête, j'a perçois, dans un coin du plafond, une caméra. Je la regarde fixement sans rien dire et je plonge dans mes pensées. Alors voilà ? Ça se termine comme ça ? Enfermée par un malade dans une cave pourrie ?
Soudain, un bruit métallique provenant de la porte retient mon attention. Une trappe au bas de la porte s'ouvre et un plateau glisse vers l'intérieur de la pièce. Je me précipite vers la porte et frappe de toutes mes forces.
- POURQUOI ?! Pourquoi vous m'avez enfermé ici ?! Qu'est-ce que je vous ai fait ?! Qu'est-ce que vous attendez de moi ?! Qu'est-ce que vous me voulez ?!
Aucune réponse. Et je frappe encore et encore sans que la porte n'émette aucun bruit. Je m'arrête et j'entends par la trappe des pas s'éloigner de la porte. Je baisse la tête vers le plateau. Il y a une salade dans un ramequin, couteau, fourchette et cuillère, une grande bouteille d'eau et une grande assiette. De la viande, des carottes, une sauce marron. Un bœuf bourguignon. A côté un flan, dans un autre ramequin. Je redresse la table et la chaise au milieu de la pièce et je pose le plateau dessus. C'est bizarre d'enfermer quelqu'un et de lui proposer autant à manger, et... quelque chose de si... je goûte. Quelque chose de si bon... En dessous de la bouteille se trouve une enveloppe. Une lettre. Le contraire m'aurait étonné. Je l'ouvre et à l'intérieur toujours le même papier jauni.
« Lexa,
Je suis vraiment désolé. Je n'ai pas pu faire autrement. Tu as commencé à trop fouiner. A vouloir aller chercher mon frère à la prison. A vouloir être plus maligne que moi en te posant, je suppose, des millions de questions comme tu as l'air de souvent le faire. J'ai paniqué. J'ai dû élaborer ce stratagème pour être sûr de t'avoir sous les yeux. Pour être sûr que tu ne fasses pas n'importe quoi. Pour être sûr que tu ailles bien.
N'ai pas peur, je m'occuperais de toi. Dans quelques heures je glisserais un livre dans la pièce pour que tu puisses t'occuper. Tu as du papier et un stylo pour écrire si tu en ressens le besoin. Tu peux même m'écrire si tu le souhaites. Il te suffit de mettre la lettre que tu veux m'adresser sur le plateau et mettre ce même plateau devant la trappe. Ne cherche pas tu ne peux pas l'ouvrir, elle ne s'ouvre que de l'extérieure.
N'ai pas peur, personne ne s'inquiètera de ton absence. J'ai pris soin d'envoyer un SMS avec ton portable à tous tes contacts récents afin d'expliquer que tu avais besoin de partir en vacances et que tu couperais les réseaux pour être plus tranquille.
Tout à toi. »
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La Lettre...
RomanceLexa mène une vie de tout ce qui a de plus banale. Envahis par le train train quotidiens, elle ne fait plus attention à son passé périlleux. Jusqu'au jour ou elle reçoit cette fameuse lettre... Vivez avec elle cette aventure pleine de suspense et de...