Je cours alors en direction de cette rue. Il faut à tout prix que je sache. Je n'en peux plus de tout cela c'est comme... comme un cancer qui me ronge de l'intérieur. Comme si ma vie s'est arrêté, mon âme perdue. J'ai l'impression que plus rien ne compterait pour moi, que la vie n'aurait plus de sens pour moi si je me cacherais une aussi grosse vérité.
Dans la rue, rien... que des immeubles, pas un commerce. Je rentre dans la seule miroiterie qui plombe l'angle de la rue. Il doit être 18h. Le magasin va bientôt fermer, mais j'ai besoin d'une pause... et aussi d'un miroir pour ma salle d'eau, je visite donc. En parlant de salle d'eau, je me dirige vers les toilettes pour faire la petite commission avant de reprendre ma visite. Dans un angle du magasin je perds mon regard sur les beaux motifs qui encadre les glaces. Mon regard s'arrête sur une d'entre elles, dans les reflets incomptables des miroirs j'aperçois une silhouette vêtue de noir. Je me retourne, personne. La silhouette semble me regarder, la capuche masquant son visage, je regarde alors dans l'allée d'en face et elle était là, me fixant. Je m'approche d'elle, curieuse, et celle-ci se met à courir à sa gauche je la suis en accélérant le pas et en l'interpellant. L'individu ne s'arrête pas. Je cours. Il sort du magasin déboulant dans la rue et se faufile entre les ruelles. Cet homme me fixait et maintenant il me fuit je dois savoir qui il est. Je le suis et me perds moi aussi entre les ruelles. Je le perds de vue.
J'arrive à une intersection de ces petites rues et me voilà perdue. Au beau milieu des poubelles et des crottes de chien... C'est bien ma veine tient. Pour couronner le tout je ne sais même pas par où est-ce qu'il a bien pu partir. Un ronronnement retient mon attention... Peut-être l'avenue principale ? Je suis le son. Il semble provenir d'un angle pas loin. Je tourne et face à moi une ruelle sans issue. Au bout une Mercedes, un modèle noir. Le moteur est allumé, les phares aussi. Je m'avance doucement, cherchant à distinguer quelqu'un derrière le volant à travers les rétroviseurs mais rien. Je m'approche côté conducteur. Le véhicule est vide. Je me retourne, personne derrière moi, pas un chat dans la rue. Qui a bien pu laisser cette voiture allumée ? il n'y a même pas de garage ou de porte d'entrée dans cette ruelle.
Je vérifie qu'il n'y a personne autour de moi et je monte à l'intérieur du véhicule. Un permis de conduire est posé sur le tableau de bord. Curieuse comme à mon habitude je le consulte. Ma photo apparaît. Il n'y a plus de doute. Cette voiture n'est pas là par hasard c'est mon ancien permis de conduire qui se trouve sur le tableau de bord. La peur s'empare de mon estomac. À peine ai-je le temps de me remettre en question que le GPS fixé au pare-brise s'allume. Une destination est préenregistrée. On veut me conduire quelque part.... Cela ne fait aucun doute. Étant donné la merde dans laquelle je viens de me mettre autant y aller jusqu'au bout. Je boucle ma ceinture et commence à suivre la direction indiquée. 166km. Arrivée : 22h53. C'est parti.
Le chemin est long, plus j'avance et plus je me perds dans la campagne. Le GPS me fait vaciller entre les petits cantons et prendre des petits chemins de terre. J'espère que le mec ne tient pas trop à sa caisse parce que je suis pas sûr qu'elle va arriver en bon état...
« Vous êtes arrivé » me dit le GPS. Euh... Problème. Je suis au milieu d'un champ. Exaspérée, la tête sur le volant, je me demande comment j'ai bien pu me retrouver en plein milieux d'un champ à plus de 166 bornes de chez moi et tout ça à 23h. Il fait noir, je n'y vois rien et pas un lampadaire dans les alentours.
Un bruit sourd retenti dans les pleine. Un coup de feu ! ça y est j'vais y passer ! Je sors de la voiture affolée tombe dans la terre fraiche. Je me relève vite et commence à courir dans un champ. Mais une étrange luminosité rouge se reflétant au sol m'arrête. Je me retourne et me mets à sourire. Je viens d'avoir peur d'un putain de feu d'artifice ! Tiré non loin de là, le spectacle est magnifique à voir. Le message de celui qui a voulu me conduire ici est-il pacifique ? C'est ça qu'il voulait me montrer ? surement. Le bouquet final est éblouissant, j'ai rarement vu d'aussi beau feu d'artifice. La pétarade fait vibrer mon cœur et ébloui les champs des alentours. Et comme un champ de bataille signant la fin de la guerre, peu à peu le bruit s'estompe, les lumières se tamisent jusqu'à disparaitre dans le ciel.
Et un sac se referme sur ma tête, chutant à terre je me débats, prise de surprise n'ayant pas entendu l'arrivée de quiconque. Puis un coup sur la tête, douleur horrible me faisant pleurer. Deuxième coup, trou noir.
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La Lettre...
RomansaLexa mène une vie de tout ce qui a de plus banale. Envahis par le train train quotidiens, elle ne fait plus attention à son passé périlleux. Jusqu'au jour ou elle reçoit cette fameuse lettre... Vivez avec elle cette aventure pleine de suspense et de...