Chapitre 5

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Croyez-moi ou non, mais je rougis à la lecture de cette lettre. Je rentre chez moi sourire aux lèvres. Pendant le trajet je me plonge dans mes pensées. Je trouve cette lettre tellement mignonne... Mais je me demande si je suis bien saine d'esprit, après tout, cette lettre vient de mon agresseur... Du moins, de son complice. Mais ce n'est pas une raison pour me mettre à rougir comme cela. Il faudrait être maso pour trouver son agresseur mignon. Sur le moment je ne comprends pas. Moi qui suis si peureuse, je me retrouve là, à sourire comme une conne devant la lettre du frère de l'individu qui m'a poignardé.
Son frère... Son frère... Soudain je me rappelle de la première lettre. Il était écrit que mon agresseur avait été arrêté par la police... À l'heure qu'il est, il doit sûrement être en train de purger une peine. Peut-être en prison... Mais quelle prison cela peut-il bien être? La prison de Corbas est la plus proche. Je ne sais pas pourquoi mais sur un coup d'adrénaline je décide de me diriger vers cette prison pour tenter d'en savoir un petit peu plus.

La grandeur de l'espace est assez impressionnante. Il n'y a pas l'air d'avoir vraiment beaucoup de sécurité. C'est assez souvent que l'on peut voir dans le journal que des individus s'échappent. C'est assez comique de voir que malgré toutes les nouvelles technologies, et tous les systèmes que nous sommes capables de mettre en place. Des individus arrivent encore à s'échapper d'une prison. Je me présente à l'accueil.

- Les visites sont terminées pour aujourd'hui mademoiselle. Me lance l' hôtesse d'accueil.

- À vrai dire je ne viens pas pour ça, j'aurais voulu quelques renseignements.

- Vous souhaitez passer un séjour chez nous? Me dit-elle en souriant.

- Non pas encore je ne souhaite pas me rendre aujourd'hui. Répondis-je en riant.

- Quel service voulez-vous consulter mademoiselle? Me dit-elle toujours avec son sourire.

- Bon, je vous explique... Je me suis faite agresser il y a 3 ans. Mais je ne sais pas par qui. Vous allez certainement trouver ça bizarre, mais je pense que de connaître l'identité de mon agresseur pourrait m'aider psychologiquement. Je recherche l'individu en question, et je me suis dit que peut-être il serait incarcéré ici.

Je réfléchis à ce que je viens de dire, je me trouve bien bête. Ils ne vont certainement pas vouloir me laisser rentrer pour connaître l'identité de l'individu qui m'a agressé. Après tout rien ne m'empêcherait de me venger...
Mais la jeune femme est prise d'empathie. Elle passe un coup de téléphone rapide et raccroche.

- La maintenance sécurité de nuit va vous accueillir dans leur bureau. C'est dans le couloir première porte à droite.

D'un sourire en coin je la remercie, et je me dirige vers le bureau en question. Un homme assez bien portant, petite moustache, et petit bouc s'y trouve. Nous nous présentons, et voilà que je lui raconte tout mon petit malheur d'il y a 3 ans comme si celui-ci était un psychologue. Il cherche dans des dossiers informatiques et me montre les individus incarcérés pour agression, vols, tentative de meurtre. Il y en a tellement.... Je ne suis pas au bout de ma peine. Je les regarde tous attentivement, et contrairement à tous les films que l'on peut voir à la télé, leur visage ne semble pas agressif. Ils ont l'air innocent. Comme quoi les apparences sont parfois trompeuses. Restant sur ma faim, je remercie l'homme et rentre chez moi, toujours le sourire aux lèvres, l'impression d'avoir avancé, sans raison puisque je n'ai pas trouvé de réponses à mes questions. 


Affalé dans mon canapé, je réfléchis tout en buvant un verre de vin. Je réfléchis à cette prochaine énigme. La bibliothèque, le contraste du néant, la couleur de la passion. Un livre me viens alors à l'esprit: « La couleur des sentiments » de Kathryn Stockett. Ma réponse est peut-être là-bas, dans ce livre.

C'est donc le lendemain que je me dirige vers la bibliothèque de la fac. Je me précipite dans le rayon où se trouve le livre et je le feuillette. Mais rien, je ne suis pas plus avancée. Je me suis peut-être trompée... Je me dirige vers une fille qui étudie et lui lance:

- Mon premier est la couleur de la passion, mon second le contraste du néant. Qui suis-je ?

Instinctivement, la fille me répond: « Le Rouge et le Noir » de Stendhal. Je la remercie et me dirige là où était rangé le livre, je l'ouvre, et à la 137e page je trouve un petit papier, vêtu de la même calligraphie annotée: Rue de Castille.

La Lettre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant