Chapitre quatrième

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Zack était assis au milieu de la banquette arrière avec, à sa gauche, Jakob qui le surveillait et, à l'avant, Dimitri, qui conduisait le véhicule à la place du programme de navigation automatique qui avait permit à la voiture de les trouver.

Ils se dirigeaient vers la tristement célèbre Bastille, tout à la fois prison, asile, ghetto, zone de quarantaine et, pour la plupart de ses occupants, dernière demeure avant la potence ou le bagne.

Il existait à l'intérieur du Bloc différentes zones, chacune associée à une fonction ou un type de prisonnier différent, prévues à la base pour environ une centaine de prisonniers par zone, ce qui en faisait sûrement la plus grande prison d'Eurasie.

Le principal problème de cet établissement était la surpopulation carcérale, car dans un état dirigé par la propagande, la délation et le bourrage de crâne idéologique, il était évident que chaque ennemi du régime repéré se retrouve ici, ce qui faisait au final un sacré paquet de personnes enfermées ici.

Zacharie suait à grosse gouttes. Il allait être interné. À la Bastille.
Cela veut dire que sa famille mourra sûrement de faim, et lui d'inanition.
Il regrettait tant de n'avoir pu passer avec eux plus de temps que les quelques minutes nécessaire au don d'une dizaine de tickets de rationnement et de quelques embrassades avant de repartir au travail.

Il enfouit sa tête dans ses mains et gémit comme s'il sanglotait.
Mais il n'arrivait pas à pleurer.
Il ne pouvait pas.
C'était trop dur.

Jakob le secoua par l'épaule au bout de quelques minutes de trajet :

"Allez, debout, on est arrivés."

• • • • • •

La cellule était étonnamment propre, et étonnamment peu peuplée.

C'était une grande pièce carrée avec d'un côté un lavabo et une armoire, de l'autre, quatre lits superposés et au mur du fond on pouvait apercevoir une chaise.
Il y avait déjà trois occupants dans cette cellule : une femme d'environ 20 ou 30 ans accompagnée d'une fillette, environ 13 ans, des immigrés sûrement clandestins et ayant été attrapés dans la rue ; et un homme encapuchonné, prostré dans un coin de la cellule devant la seule fenêtre de la pièce carrée.

Jakob, ainsi qu'un gardien prénommé Tyson, avaient accompagné Zacharie jusqu'à sa cellule. Le demi-machine parla :

"Eh bien t'y voilà. On va maintenant te filer tes sandales, tes plaques de prisonnier et les fringues que tu mettras quand tu sortiras de la cellule. Ils vont aussi garder sous consigne tes objets personnels pour quand tu sortiras.", ce à quoi Zack répondit, le visage encore rougis de sa tentative de pleurs, en regardant droit dans les yeux bleus clairs du cyborg :

"Si je sors un jour. Je n'ai qu'une seule requête à vous faire, 33 : rapportez toutes mes affaires à ma famille, et souhaitez leur bonne chance de ma part. S'il vous plaît."

"... Je n'y manquerai pas." , répondit alors Jakob après un silence.

Le gardien Tyson ouvrit alors la porte de la cellule, lui retira ses menottes, poussa Zack à l'intérieur et referma la grille violemment. Jakob s'éloigna, laissant Zacharie aggrippé aux barreaux de sa cellule.

• • • • • •

Zacharie faisait les cent pas en reniflant et chuchotant pour lui-même depuis maintenant quatre heures.

Il avait essayé de communiquer avec la femme et sa fille mais elles ne parlaient pas russe et son faible niveau d'anglais ne lui permettrait pas de communiquer efficacement avec elles.
Il ne savait même pas si elles parlaient l'anglais !
Et l'autre encapuchonné devait sûrement dormir, au vu de son nombre très peu élevé de mouvements par minutes.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 23, 2019 ⏰

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