Publie du dimanche !
***
James avait rapidement trouvé sa famille dans la foule de l'aéroport.
Une femme d'une quarantaine d'années s'était présentée à lui:
-James?
-Oui?
-Bonjour, je suis Marie, ta mère d'accueil.
-Bonjour.
Bon. Pour une première c'était un peu, disons... timide. James n'étais pas a l'aise, sûrement pas plus que cette femme. D'après la fiche que l'organisme du voyage lui avait envoyé, sa famille se composait de Marie la mère; Claude le père et Aiden le fils. Ainsi que Hanouna l'hamster et Grizzli le chien. Drôles de noms. Il s'était renseigné, il avait appris que le grizzli était un ours, mais rien sur le hanouna.
Marie le regardait drôlement, les mains croisées sur son ventre, les bras tendus, l'air d'une enfant. Ses cheveux longs et blonds faisaient de jolies ondulations, et James les fixait avec attention. Il ne savait pas quoi dire.
-Bon, et bien tu n'as qu'à me donner ta valise, je t'emmène jusqu'à la gare!
-Vous êtes venu en train? s'étonna James.
-Oui, malheureusement ma voiture est tombée en panne il y a quelques jours, et Claude travaille. Mais ne t'inquiète pas, nous ne sommes pas trop loin, c'est l'histoire d'une heure et demi de trajet, rien de plus, la maison est a Rouen, tu connais? C'est une très belle ville, je suis certaine que tu vas aimer, elle est typiquement française avec ses routes pavées et sa rue du gros horloges. D'ailleurs tu sais que c'est une ville connue pour être la ville aux cent clochers? Avant les nombreuses guerres qui en ont détruites beaucoup, il y avait en effet 100 clochers a Rouen! C'est énorme, mais tu vas voir, malgré ça, ça reste vraiment un lieu très beau et dynamique! Oh oui, parce qu'il y a pas mal de touristes, mais c'est plutôt le weekend et en périodes scolaires, tu vas voir, tu vas t'en sortir pour aller en cours. À, parce que oui, j'habite rive gauche et ton lycée est rive droite! Oh, rien de bien long, tu prendras le métro et le trame, c'est l'affaire de quelques minutes! On te donnera un carnets de tickets! Tu sais comment fonctionne le métro? Non parce que je sais que tu viens d'Irlande, et là bas avec toute la verdure, les plaines, les moutons, je ne sais pas si vous connaissez les métros. Vous avez des métros?
James regardait Marie l'air hébété. Mais quelle était donc cette langue démoniaque? Il avait certes un bon niveau de français puisque sa mère le pratiquait beaucoup avec lui quand il était enfant, mais là! Il n'avait rien saisi au discours de son hôte, elle parlait a toute vitesse. Quelle maîtrise de sa salive et de sa respiration, il était épaté par ce débit et se demandait si tous les français étaient des machines qui crachaient autant de mots a la minute. Étonnant que ce pays ne soit pas connu pour son rap, ils avaient matière a concurrencer Eminem.
-Désolé, je n'ai pas tout compris, s'excusa James, heureux d'avoir bien pratiqué la langue avec ses parents avant de partir pour réussir a s'exprimer.
-Mais... dans ta lettre de présentation tu disais maîtriser le français... Marie s'était décomposée et parlait lentement; c'est que moi je maîtrise mal l'anglais...
-Oh, rassurez vous, James avait appris la notion du vouvoiement avec grand mal, mais l'avait appris; je comprends a peu près, mais vous parlez vite...
-D'accord, bon, je vais essayer de parler plus doucement. Toi suivre moi jusqu'à train. Train bientôt partir. Nous devoir dépêcher nous.
James n'était pas tout a fait sur de se rappeler que sa mère lui parlait de cette manière, mais ne posa pas de questions et suivi Marie a grands pas jusqu'à une grande gare.
Après ça, tout se passa rapidement. Ils montèrent dans un train, James sentait son ventre se serrer toujours plus fort d'appréhension, la femme lui faisait un peu peur et il ne comprenait pas la moitié de ce qu'elle disait. Soi les phrases étaient formulées d'une manière qu'il ne connaissait pas, soi elle parlait a toute vitesse, ou même parfois c'était juste un manque de vocabulaire. Il espérait de tout son être que tout ne serait pas comme ça partout, que les autres français parleraient moins vite, ou bien anglais. Car en fait Marie ne connaissait pas UN mot d'anglais.
James se sentait atrocement seul et désorienté.
La femme blonde parla tout le trajet et il était perdu, il répondait simplement par oui en espérant ne pas prendre d'engagements étranges ou que ça ne soit pas la réponse attendue.Le reste il ne s'en souvient plus trop, descendu du train, traînant sa lourde valise noire derrière lui, ses deux sac sur son dos, il avait suivie Marie jusqu'à un bel immeuble. Ils étaient montés aux sixième, le dernière étage (sans ascenseur, il était en réparation).
Ils entrèrent par une belle porte rouge luisante. L'intérieur lui paru énorme, un grand salon avec une belle cuisine américaine. On lui présenta Grizzli, énorme ours canin. Effrayant. Enfin "on", Marie. Il était quatre heures de l'après midi et mari et enfants n'étaient pas rentrés.
James passa a la salle d'eau, aux toilettes, puis il découvrit sa chambre qu'il partagerait avec son frère d'accueil.
C'était d'ailleurs un point qui l'angoissait. Il était fils unique, il ne savait pas ce que c'était d'avoir un frère. Comment le gérer. Comment se comporter avec. Et puis ce n'était pas son vrai frère. C'était un inconnu avec qui il allait devoir vivre...
« Peut être est il méchant? Ça se trouve c'est un de ces mecs qui prennent les autres de hauts, il va peut être me prendre pour son souffre douleur. Se moquer de moi. Faire de mon séjour un enfer. Me faire faire toutes ses corvées. Ça se trouve il va pourrir ma réputation au lycée. Me voler mes devoirs. Me frapper... »
L'imagination de James s'emballait, le stress était toujours aussi présent et le faisait à moitié délirer. Il ne se sentait pas bien du tout, il avait juste envie de rentrer chez lui, de faire demi tour, prendre ses clic et ses clac, et bye bye la france.
« I'm coming back, my sweet Irlande. »
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James
Teen FictionUn voyage pour découvrir la vie à l'étranger durant un an de terminale. Un an à vivre dans une maison avec un drôle de garçon. Un an à rencontrer des personnes qui le marqueront (ou pas d'ailleurs) pour toujours. Un an pour vivre une "grande histoir...