V- Une Grande Histoire

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James était arrivé a Rouen le vendredi après midi, et son premier weekend lui avait semblé atrocement interminable et insupportable.

Il avait rencontré le père (Claude) le samedi soir, après avoir passé l'après midi a défaire ses valises, a ranger ses affaires et a tenter de comprendre le sombre baragouinage de Marie qui ne s'arrêtait pas de parler sans faire particulièrement d'effort de compréhensibilité, et tout ça sous le regard hautain et agaçant de Aiden.

Donc, Claude était rentré vers 19h30 -et encore c'était apparemment tôt puisqu'il pouvait partir en avance le samedi-, avec une tête fatiguée (pour ne pas dire épuisée) ainsi que le regard lasse et exaspéré. Il avait pénétré dans l'appartement en enlevant ses chaussures a la va vite et en les laissant sur le paillasson, puis s'était laissé écrouler sur le canapé en posant sa main sur son visage pour se masser les tempes.
Il avait aboyé le nom de sa femme en lui demandant un verre de rouge, sous le regard interrogatif de James qui, dans le couloir, se demandait quand faire son apparition pour se présenter, et ce qu'était un verre de rouge.

Aiden sorti de leur chambre et n'oublia pas de bousculer James d'un coup d'épaule en passant a sa hauteur, et s'assit a côté de son père pour l'embrasser:

_ Salut Papa, tu as passé une bonne journée?

_ Épuisante. Va me chercher un verre de vin, ta mère est si lente, répondit Claude d'un ton peu avenant.

_ Va te le chercher tout seul, t'es pas manchot non plus, lui lança Aiden sans aucun respect pour son patriarche pourtant si... aimable.

_ Changes de ton et ramène moi ce foutu verre.

_ Ptdr, non je t'ai dit, cracha l'ado en repartant vers sa chambre.

Claude suivit des yeux sont fils, foudroyant son dos du regard et serrant la mâchoire. Il avait passé une sale journée (pour changer), et Aiden le mettait hors de lui. Cela faisait bien cinq ou six ans qu'il traversait un genre de "crise d'ado", et ça semblait ne pas vouloir en finir. Il les provoquait souvent, Marie et lui, et ils avaient abandonnés depuis belle lurette l'idée de le punir:

_ Marie, s'il te plait, soupira l'homme, pourrais tu avoir l'obligeance de m'apporter de quoi me désaltérer? soupira Claude.

_ Attends donc deux minutes, s'écria sa femme, tu vois bien que je cuisine! Aiden n'a pas tort, va donc le chercher toi même.

James regardait la scène avec surprise. Chez lui, rien ne se passait comme ça. Son père parlait avec gentillesse et respect a sa mère, et lui même ne répondait jamais a ses parents, sauf quelques rares fois, mais jamais avec le dédain de ce garçon. Il était assez choqué par la situation, mais s'avança vers Claude en se disant qu'il était temps de se présenter. Ce dernier s'était levé pour aller au final se servir une boisson tout seul, et James se planta devant lui:

_ Bonsoir monsieur.

_ Oh, bonsoir. Tu es un ami d'Aiden je suppose? J'espère que vous vous êtes bien amusés aujourd'hui. Mais tu penses rentrer chez toi vers quelle heure? Je sais qu'il serait assez mal poli de te mettre a la porte, mais j'ai eu une journée harassante et j'aimerais me reposer tranquillement chez moi, répondit Claude en désignant l'entrée de l'appartement d'un mouvement de main.

James serra les lèvres et crispa le menton, désarçonné et mal a l'aise:

_ Je pense repartir d'ici dix mois monsieur, begaya-t-il en espérant que Marie viendrait l'aider.

_ Pardon?

_ Je... je suis votre étudiant Irlandais, je viens habiter chez vous pour l'année scolaire... expliqua James incertain.

JamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant