Malgré sa résolution Ladybug sent naître dans son estomac un sentiment qu'elle connait bien : l'angoisse, elle la sent remonter lentement le long de sa colonne vertébrale et lui fait presque perdre le souffle. Elle ne comprend pas ce qu'il lui arrive, elle était pourtant sûre d'elle et encore plus de Chat Noir, et pourtant, en cet instant, elle souhaiterait presque se mettre la tête dans le sable et faire demi-tour.
Mais elle sait bien que c'est trop tard, une fois la porte ouverte, il est impossible de la fermer sans que ce qu'il y avait derrière revienne vous hanter.
« Allez Marinette tu sais ce que tu dois faire. »
Mais rien n'y fais, ses pieds lui semblent s'être confondue avec le sol et elle reste là, sans bouger, à regarder Chat Noir durant de longues minutes et laisse son cœur se gonfler de son image. Elle veut imprégner dans sa mémoire tout ce qui l'entoure, la fraicheur de l'air, la lune qui donne des reflets argenté à son costume et qui souligne chacune de ses formes, la légère brise qui fait onduler ses cheveux blond. Elle veut pouvoir puiser parmi ces souvenirs lors de ses moments de doute qui, elle se connait bien, finiront par arriver elle trouve le courage d'affronter ses peurs et ses angoisses.
Elle prend une grande respiration et avance d'un pas. Il est temps, enfin, de faire face à ses sentiments et d'être honnête avec son coéquipier mais surtout avec elle-même.
Chat noir est assis au bord de la terrasse, les jambes dans le vide, le visage tourné vers le ciel il regarde les étoiles et s'imprègne de la quiétude des lieux. Il ressent la brise comme une caresse et remplit ses poumons de la délicate odeur des fleurs accrochées au balcon sous ses pieds. Il est tellement concentré sur son environnement qu'il ressent comme un changement de pression dans l'air, une légère modulation dans la brise et un parfum qu'il pourrait reconnaitre entre mille. Il n'ose bouger de peur que son esprit divague, il sait par expérience que, lorsque son envie de la voir est si forte son cerveau lui joue des tours et lui fait ressentir sa présence.
Alors il attend. Sans espérer.
Il attend que l'illusion se dissipe et que son cœur, insensible à toute pensée rationnelle ralentisse.
Et pourtant, après ce qui lui semble une éternité, il sent une main effleurer timidement son dos, et celui suffit à faire naitre en lui un chemin de feu vers son cœur qui s'accélère de plus belle, ses mains tremblent et son souffle se coupe un instant.
- « Bonsoir »
Le sang battant à ses oreilles, il est incapable de dire qui a salué l'autre, il prend appuie sur ses bras et se lève, les muscles tendus et le souffle court. Elle est derrière lui, immobile tout comme lui, et tout ce à quoi il peut penser c'est que cette soirée va tout changer. Qu'il y aura un avant et un après. Il a tellement peur.
Rassemblant tout son courage, il se tourne vers l'amour de sa vie et ne peut s'empêcher de laisser fleurir sur ses lèvres un léger sourire en la voyant tout aussi tendue que lui.
- « Alors ma Lady, on ne peut plus se passer de moi ? »
Et alors qu'il s'attendait à une repartie bien sentie ou à une pichenette sur son nez, il vit à son plus grand étonnement les pommettes de Ladybug se parer d'un joli rouge.
- « Peut-être »
La réponse bien qu'à peine chuchotée semble être un coup de tonnerre dans le silence qui les entoure et Chat Noir, portant jamais à court de mots, se retrouve sans voix. Il ne sait quoi dire ni faire, Ladybug est sérieuse, elle ne plaisante pas.
Elle lève une main et de ses doigts délicats touche le bas de son visage, remonte vers ses lèvres, avant d'ouvrir la main et de nicher la joue de Chat noir au creux de sa paume, délicatement comme on voudrait y nicher un chaton à peine née. Leurs regards se plongent l'un dans l'autre et plus aucune paroles n'est nécessaire, ils savent tout les deux pourquoi ils sont là ce soir. Leur destin est scellé.
Chat Noir ose à son tour faire un geste et passe ses bras autour de la taille de Ladybug et la rapproche jusqu'à la serrer tout contre lui. Cette dernière glisse alors ses mains sur sa nuque, pose la tête sur son cœur et les yeux fermés laisse échapper un profond soupir.
Ils restent ainsi de longues minutes sans bouger, si proche que rien ne pourrait s'immiscer entre eux. Ils profitent tout simplement de la chaleur et de la présence l'un de l'autre, ils se sentent en paix comme jamais auparavant.
N'en pouvant plus, Chat Noir plonge la tête au creux du cou de Ladybug et y pose un léger baiser à travers le costume avant de remonter lentement vers son oreille. Une de ses mains se détache de son dos pour se mettre en coupe autour de son visage et le relève. Ses lèvres effleurent le visage de sa bien aimée et se dirige, inéluctablement, vers leur destination. Les mains de Ladybug se délogent de la nuque de Chat Noir et glissent le long de son torse, de son estomac et s'accrochent à sa taille.
Une pause, les lèvres à quelques millimètres l'une de l'autre. Pour vérifier qu'elle ne se dérobera pas, pour lui laisser une chance de reculer ou bien pour savourer le moment où Ladybug s'offre à lui. Il ne sait pas et ses lèvres franchissent l'infime distance qui les sépare avec une douceur presque douloureuse. Il met tout son cœur, toute mon âme au bord de ses lèvres et les offre à sa Lady sans aucune retenue. Il la sent trembler tout contre lui, à moins que ce ne soit lui. Il ne sait plus parce que leurs corps sont trop proches pour les séparer, plus proches qu'ils ne l'ont jamais été même si sa peau lui est encore inaccessible. Il se contente alors d'agripper ses cheveux, de jouer fébrilement avec les mèches sombres en s'enivrant de son parfum, de son goût, comme si c'était la dernière chose qu'il devait faire avant de mourir. Elle gémit lorsque d'un timide coup de langue sur ses lèvres il demande l'accès à sa bouche. Elle lui accorde l'entrée et leurs langues se rencontrent. Il a l'impression de perdre la tête, c'est tellement bon...
Ladybug perd complètement pied, embrasser est un mot tellement simple, juste la rencontre entre de simples lèvres. Il n'a vraiment rien de spécial et ne suffit absolument pas à décrire ce qui était en train de se passer entre Chat Noir et elle en cet instant précis. Il faudrait pour cela y ajouter quelques mots supplémentaires, comme « mémorable » ou « stupéfiant » ou peut-être même « à vous changer la vie ». Car oui, elle avait bien l'impression d'avoir attendu au moins une vie, et ce baiser venait de nouveau faire chavirer tout son monde. Les lèvres de Chat Noir étaient à la fois douces et fermes sur les siennes. Et lorsque sa langue finit par faire de petites inquisitions de-ci de-là, quelques effleurements à peine, elle voulut crier de frustration mais elle bien est incapable d'écarter sa bouche assez longtemps pour le faire. Sa langue finit par s'immiscer plus en profondeur et il ne leur fallut pas plus que cette lente et sensuelle caresse pour les faire exploser comme un baril de poudre. Des gémissements se font entendre, des caressent s'osent et de la lave coule dans leurs veines.
Aucun d'entre eux ne veut arrêter ce baiser mais le besoin d'air se fait sentir et à regret ils se séparent l'un de l'autre. Chat Noir est le premier osant briser le silence.
- « Ma question peut paraître bête mais je suppose que ce baiser signifie que tu as ton choix ? Parce que je dois t'avouer que je ne m'attendais pas à une réponse aussi rapide. »
- « Moi non plus Chaton, mais un ami a été su m'ouvrir les yeux. »
- « Tu le remerciera de ma part, et j'imagine que tu as décidé de me laisser... enfin de nous laisser une chance ? »
Ladybug lui répond alors avec un sourire qu'il ne lui avait encore vu, un sourire tant remplie de tendresse et d'amour qu'il en est un instant comme éblouit.
- « Oui mon chaton, je veux être avec toi. »
- « Oui !!!!!!!!!! »
Chat Noir tout à sa joie la fit tournoyer dans les airs, le cœur léger. Il ne s'est jamais sentit aussi heureux de toute sa vie.
A suivre
Chapitre 7 : Retour au collège
YOU ARE READING
Révélation
FanfictionL'épisode Glaciator m'a à la fois tellement plu et tellement frustrée que voici la suite que je m'imagine: Après que Marinette se soit rendue compte des sentiments de Chat Noir, elle s'interroge. Et si ses sentiments évoluaient ?