J'aime mon métier.
Cela étonne, surprend, interroge et portant l'humble travail de laveur de vitre me comble de joie. Laissez-moi vous expliquer :
Je suis suspendu comme une araignée et j'ai l'horizon qui m'apparait, les premières lueurs du jour apparaissent et je me délecte de ce glorieux spectacle, de la beauté que la nature nous offre. Cependant il n'égale pas celui que j'observe de l'autre côté des vitres.
Je descends du haut de ma tour et en passant je salut les habitants d'un sourire :
Bonjour au campeur préparant, avec ses enfants, une merveilleuse journée en forêt,
Bonjour au baryton de l'opéra qui commence sa journée par des vocalises,
Bonjour au bébé dans son berceau qui sourit aux anges,
Bonjour à l'athlète qui poursuit son rêve de jeu olympique en commençant l'entrainement à l'aube,
Bonjour à la jeune fille, prodige qui, ne rêvant que du conservatoire, s'entraine sans relâche,
Bonjour au militaire, qui reprenant du service, embrasse, les yeux embuées, ses enfants,
Et surtout, surtout,
Bonjour à cette jeune enfant, malade au fond de son lit, ne pouvant le quitter sans l'oxygène qui la maintient en vie, et qui malgré tout me souris. Un sourire qui me brise le cœur. Je sais par sa mère qui ne lui reste que peu de temps et que ce qui lui donne un peu de joie de vivre est le nid de merles installé dans un érable tout proche. Elle avait vu les oisillons sortir de l'œuf, puis se couvrir de plumes; elle avait assisté aux allées et venues incessantes de la merlette pour emplir leurs becs insatiables. Et elle les regarde quitter le nid un par un, alors qu'elle-même restait couchée dans son lit.
Je veux qu'elle puisse observer le monde extérieur, que le ciel soit toujours être bleu pour elle. Alors je passe toujours plus de temps devant sa fenêtre afin qu'elle soit quasiment translucide.
Alors qu'en dites-vous ? On voit les secrets de la ville. Quand on descend au bout d'un fil.
Mais en arrivant devant sa fenêtre ce matin, point de sourire mais des larmes, je ne comprends pas. D'un doigt tremblant, elle me fait signe de me retourner et j'assiste alors à un horrible spectacle : les arbres sont abattus, coupés, broyés.
Mon cœur se brise, et la colère m'envahit, une colère si dense si intense si brute....
« Vitrier, je suis le papillon.... »
Loin de se douter que le papillon est en train de se choisir une nouvelle victime, Marinette pose la main sur la porte de la salle de classe. Son cœur palpite, elle est sûre de ses sentiments pour Chat Noir mais appréhende tout de même de se retrouver devant Adrien. Prenant une profonde inspiration, les yeux fermés, elle se remémore la joie qui donnait un éclat si particulier aux yeux de son chaton, la douceur de ses lèvres, la sensation de ses griffes parcourant son dos. Et la promesse, au moment de se séparer de ne rien oublier et de vite se revoir.
Ragaillardi, Marinette s'apprête à pousser la porte lorsqu'un cri retenti.
« Eh bien mon chaton ! On va se revoir plus vite que prévu. »
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Révélation
FanfictionL'épisode Glaciator m'a à la fois tellement plu et tellement frustrée que voici la suite que je m'imagine: Après que Marinette se soit rendue compte des sentiments de Chat Noir, elle s'interroge. Et si ses sentiments évoluaient ?