Chapitre 3 : Tenter sa chance

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Chapitre 3 : Tenter sa chance

Le lendemain accueil Marinette plus troublée que jamais, elle a rejoué toute la nuit la scène de la veille.

« Et si mon miraculous n'avais pas sonné ? L'aurais-je laissé faire ? Est-ce que c'est vraiment ce que je veux ? »

Toutes ces questions ont tournés en boucles dans sa tête toute la nuit, mais c'en est une autre qui l'a vraiment empêché de trouver le sommeil :

« En avais-je envie ? »

Son état de fatigue est tel qu'elle prie le ciel que le papillon les laisse tranquille aujourd'hui, elle ne se sent pas vraiment le courage de combattre.

« Tikki a raison, je dois vraiment parler à Chat Noir ou je vais finir par nous mettre en danger. »

La journée passe à travers un brouillard, ce samedi elle avait promis à ses parents de leur donner un coup de main à la boutique mais à l'heure du rendez-vous elle est incapable de décrire sa journée et espère de ne pas avoir fait d'erreur.

Elle arrive la première et incapable de se tenir tranquille, elle commence à faire les cent pas. Elle a le ventre noué, une boule dans la gorge. Elle sait qu'elle doit parler avec son partenaire mais ne sais même pas où commencer, comment pourrait-elle s'exprimer face à lui alors qu'elle n'y arrive pas avec elle-même.

- « Bonsoir, ma Lady, on est impatiente ? »

Ladybug se retourne vivement, et essaye de calmer les battements de son cœur, elle ne l'a pas entendu arriver.

- « Depuis quand fait-on attendre une demoiselle ? » réussit-elle pourtant à rétorquer non sans mal.

- « Toutes mes excuses charmante Lady, cet affront ne se reproduira plus, j'en fais serment. »

Chat Noir, ravi, voit fleurir un sourire sur les lèvres de Ladybug. Il l'a observé quelques instants avant de manifester sa présence. Inquiet de voir dans quel état de stress se trouve sa Lady, il a tenté, avec succès, de la détendre un peu.

Ladybug sait qu'elle doit se lancer et après avoir prise une grande inspiration :

- « Je ne sais pas quoi faire Chat, tout est confus dans ma tête et dans mon cœur. Je..... Je vais essayer de t'expliquer mais je voudrais que tu me promettes de ne pas m'interrompre sinon je n'y arriverais jamais. »

- « Tout ce que tu voudras ma Lady, mais je ne t'oblige à rien. Si cela doit t'es trop pénible, on peut... »

- « Non,...non, je dois le faire. Je t'ai déjà dit que je voulais être honnête avec toi et qu'il y a un autre garçon... »

A ce moment précis, elle réalise qu'elle n'a pas pensé à Adrien une seule fois depuis hier soir, ce qui est plutôt inédit. Se secouant la tête, elle poursuit :

- « Et c'est vrai, cela l'est toujours mais .... Mais depuis que tu m'as avoué tes sentiments, je me persuade de ne pas y penser. J'essaie de te sortir de ma tête, mais rien n'y fais, je n'y arrive pas. J'en perds le sommeil et les seuls moments où enfin j'arrive à dormir un peu, il faut que tu viennes jusque dans mes rêves. Tu ne me laisse pas tranquille. »

Sans s'en rendre compte, Ladybug laisse échapper bien plus que ce qu'elle aurait souhaité mais les vannes sont ouvertes. Cela fait bien trop longtemps qu'elle garde tous ses sentiments au fond d'elle-même, il a trop de pression, tout va devoir sortir, même ce qu'elle veut garder sous scellés.

- « Ce n'est pas de toi que je veux rêver. Je ne veux pas rêver que tu m'embrasses, que tu me serres dans tes bras, de ton sourire, de ta voix. Je ne veux pas ressentir ce que j'y éprouve lorsque je suis avec toi. Et par-dessus tout je ne veux pas ressentir ce sentiment de déception au réveil lorsque je tends le bras et que tu n'es pas là. Je n'en peux plus. Tout est de ta faute ! »

Chat Noir la regarde sous le choc, et pendant un instant qui semble durer une éternité ne peut que la fixer du regard. A bout de souffle et les joues rouges, elle est magnifique. Tellement que c'en est presque douloureux à regarder, comme de regarder le soleil en face. Finalement, retrouvant ses esprits, il se rapproche d'elle et lentement lui caresse les bras, avec autant de douceur que s'il approchait un animal apeuré.

- « Je peux, enfin je pense savoir quoi faire pour t'aider à y voir plus clair. » Chuchote-t-il.

- « Comment ? »

- « Fais-moi confiance » dit-il encadrant son visage comme la veille.

Et de nouveau tout se fige, dans la rue on n'entend plus aucun bruit, la ville elle-même semble se figer, comme si elle retenait son souffle.

De ses lèvres Chat Noir ose enfin effleurer doucement celles de Ladybug, légèrement tel un papillon qui refermerait ses ailes. Juste avec toute la tendresse qu'il ressent pour elle, juste un court instant, juste elle et lui. Juste eux deux.

Chat Noir enlève ses mains et Ladybug ouvre alors les yeux qu'elle n'avait même pas eu conscience d'avoir fermé. Les yeux de son partenaire semblent livrer tous ses secrets, il ne lui cache rien de ce qu'il ressent, il lui livre son cœur entre ses mains.

Les mains de Ladybug commencent à trembler, son regard se brouille et ses lèvres sont sèches. Innocemment, elle les humidifie doucement avec sa langue, sans se rendre compte de l'impact de ce geste sur Chat Noir. Ce dernier a tellement peur de l'effrayer. Il la veut tellement, mais en aucun cas il ne veut lui forcer la main. Il veut qu'elle soit libre de faire machine arrière si tel est son souhait, bien que tout son être lui hurle de la serrer dans ses bras et de ne plus jamais la lâcher. Entre ses bras, Ladybug est complètement immobile, sans le léger mouvement de sa poitrine contre la sienne, on aurait pu la prendre pour une statue, mais ce petit geste qui a rendu ses lèvres si rouge et si brillantes rend ses résolutions bien difficiles à tenir. Pour éviter de succomber à la tentation, Chat Noir remonte son regard vers les yeux de sa bien aimée, mal lui en pris puisqu'ils semblent le supplier de recommencer. Chat Noir n'a jamais pu résister à ses magnifiques yeux bleus. Alors avec bien plus d'assurance, il enroule ses bras autour de la taille de Ladybug et ose la serrer un peu plus fort dans ses bras. Il n'ose y croire lorsqu'en réponse il sent les bras de Ladybug, comme en miroir, se serrer aussi autour de lui. Il sent son souffle si proche qu'il croit sentir son gout sur sa langue.

De son coté Ladybug a l'impression que tout ceci est irréel, ce n'est pas le garçon dont elle est amoureuse et pourtant elle a le sentiment d'être à sa place, elle se sent si bien. Instinctivement, elle se fond dans l'étreinte de Chat Noir, ses doigts s'accrochent à sa douce chevelure blonde et attirent ses lèvres contre les siennes en un vrai baiser. Un baiser puissant, intense, comme si elle voulait dans ce baiser exprimer toutes ses frustrations, tous ses déchirements. Elle essaie de se noyer en espérant qu'en remontant à la surface tout deviendra clair.

Un ronronnement s'élève alors et Chat Noir, qui n'en espérait pas autant, se sent pousser des ailes, de ses griffes il défait les nattes qui retiennent les cheveux de sa Lady et ses cours cheveux ondulent doucement entre elles. Leurs corps sont si imbriquées l'un dans l'autre que leur chaleur se confondent, leurs cœurs s'accélèrent à l'unissons, deux êtres crées pour ne pas exister l'un sans l'autre.

Ladybug finit par s'arracher de son étreinte, l'air semble vibrer et se plaindre de cette séparation :

- « Attends, attends chaton », soupire-t-elle, en le repoussant doucement. « Ça va trop vite, je ne comprends pas, je ne me comprends pas. J'ai besoin de temps. »

- « Tout ce que tu veux ma Lady » Répondit Chat Noir avec tendresse, bien que déçu que leur étreinte ne dure pas plus longtemps. « Je ne mentais pas en disant que tu étais ma meilleure amie, et si jamais tu as besoin d'une éternité je suis prêt à te la donner. Je suis prêt à tout te donner. Je suis profondément amoureux de toi, ma Lady, je saurais attendre, tu en vaux la peine. »

- « Je .... Je ne sais pas quoi dire. »

Chat noir s'approche de nouveau et lui prend la main pour y déposer un léger baiser.

- « On dit que la nuit porte conseil. »

- « Tu as raison, bonne nuit chaton. »

Et avec un dernier regard, elle s'élance vers les toits de Paris.

Il resta là à regarder sa lady partir avec le sentiment que son enveloppe corporelle ne sera plus jamais assez grande pour le contenir.

A suivre

Chapitre 4 : la décision

RévélationWhere stories live. Discover now