Chapitre 18

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À vrai dire, cela ne me déplaisait pas tellement que Lucas soit aussi protecteur avec moi... je ne voulais juste pas qu'il se mette dans des problèmes de ce genre. Toute la semaine, il n'a fait que de me suivre, Marvin était toujours dans un recoin. Il me regardait du coin de l'œil, je le voyais. Je ne sais pas ce qui lui prend à lui aussi. Comment ça c'est moi qui devrait prendre les coups? Je ne leur ai jamais demandé de s'exploser la face entre eux! Enfin, je n'ai pas mon mot à dire pour le coup.
Bref.
J'en profite pour écrire pendant la pause, je vois encore Lucas me fixer derrière le poteau.
Je décide d'aller le voir.
- Salut, fis-je.
- Salut.

Ah... glacial. Ok.

- Tu vas bien? T'as l'air fatigué..

Oups, je crois que j'aurais pu la garder celle-là.

- Tu vas bien, toi?
- Oui, super. Ça te dis d'aller boire quelque chose, je ne te sens pas très bien...
- Avec plaisir, répondit-il, gentleman.

Nous nous dirigeons vers la cafétéria puis prenons quelque chose à boire. Il n'est vraiment pas bavard, pourtant, c'est lui qui engagea la conversation.

- T'en penses quoi?
- De quoi?
- De tout ça. De toi, moi, lui... nous.

Je me sentais rougir. Merde.

- Euh, j'en sais rien. Vous êtes complètement malades toi et lui. Pour ce qui est toi et moi, j'en sais rien non plus.
- Comment ça ? Comment tu veux être « normal » avec un type comme lui!?
- Tu as raison. C'est pourtant ton meilleur ami.
- C'est compliqué. Puis, nous, je... je regrette. Et je m'attache à toi.
Je baissais instantanément les yeux, je fais quoi ? Cette question tournait en rond dans ma tête.
- Tu n'en a pas l'air.
- Oh et tu voudrais que je crie ton nom à toutes les portes? exagéra-t-il.
- Non. Je veux dire, tu ne me le montre pas.
- Et bien maintenant je te l'admet.

Je ne sais toujours pas pourquoi il devient aussi froid d'un seul coup.

- Tu n'as pas besoin de me surveiller h24, tu sais.
- Je sais.
- Et alors?
- Bah, je le sais. Mais je le fais quand même.
- Et pourquoi?
- On sait jamais.

Ses yeux devinrent sombres. Pendant que nous discutions, je me disais que je ne connaissais encore rien de lui. Il ne s'est en effet jamais confié à moi. Il m'interrompis dans mes pensées.

- Tu n'es plus là? demanda-t-il, voyant que je n'écoutais plus.
- J'étais entrain de me dire que je ne connaissais rien de toi.
- C'est vrai, dans ce cas là je vais te raconter. Ma mère est décédée, depuis mes 14 ans. Mon père travaille dur chaque jour, je suis fils unique. Mon père n'est pas trop sentimental, nous tenons une relation assez distante. Je n'ai pas réellement d'amis. Quoi d'autre... j'aime la solitude, mais aussi réfléchir aux choses que je rêverais de faire. Voilà, tu connais le principal.

« Le principal » ah! Que se cache-t-il derrière ce principal? Il cache des choses. Ça doit être dur pour lui de ne plus avoir de mère et d'être aussi distant de son père.

- Je suis désolé pour ta mère..

Il me serra la main. Il tourna le regard vers mes bracelets. Tout en restant fixé dessus, il répondit:

- Ne t'excuses pas.

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