Chapitre 21

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Il me regardait droit dans les yeux. Je baissais les yeux. Il reprit.

- Quand ma mère était encore en vie, moi et Marvin étions très proches d'elle. Ensuite, elle est tombée malade et tout s'est compliqué. Il fallait savoir qui allait s'occuper d'elle à l'hôpital et Marvin prenait toujours l'avantage.
- Quel égoïste, chuchotais-je.
- Je ne la voyais plus vraiment, a part quelques fois. Lorsqu'elle est décédée, j'étais persuadé que c'était lui, j'avais beau penser qu'ils étaient proches et que jamais il n'aurait pu faire ça, mais une part de moi l'accusait. Les médecins disaient que c'était a cause de sa maladie, mais nous avons appris plus tard que c'était dû a une trop grosse poussée de stress. Qui sait ce qu'il aurait pu lui dire? On ne sait même pas mais je mettrais mon bras a couper si ce n'étais pas lui.
- Ne dis pas ça, on ne sait même pas.

Lucas était perdu, ses yeux brillaient et il fixait sans cesse le sol. Mais quelque chose cloche, cela doit être horrible de ne pas savoir exactement la cause de la mort de sa mère... Lucas se reprit et leva la tête.

- Je vais connaître la cause, je me le promet. En attendant, il faut que tu rentres, je t'accompagne.
- On peut rester si tu...
- On rentre, déclara-t-il froidement.

J'en ai assez de ses sauts d'humeur, même si c'est assez compréhensible. Nous repartons vers chez moi, il faisait sombre et l'ambiance était inquiétante. Aucun d'entre nous ne parlait, ce qui rendait l'atmosphère encore plus terrifiante. Je trébuchais sur une branche. Lucas se retourna et me regarda.

- Tout va bien?
- Oui, oui.
- Je ne veux pas que tu te mêles de cette histoire.
- Je... Je comprends parfaitement, bégayais-je.
- Il pourrait se passer trop de choses, beaucoup trop de personnes sont au courant au lycée, les infos circulent vite. Je ne veux pas qu'ils te dévisagent ou t'infligent d'horribles choses.
- Je m'en fous des autres, tu sais, je connais la plupart des gens, et ils s'occupent toujours des affaires des autres, c'est une question d'habitude, affirmais-je.

Il prit une mine énervée. Il leva les bras au ciel.

- Tu dis ça parce que tu as toujours été la première en tout ! Tu ne sais rien. Tu ne sais pas de quoi les gens sont capables. Tu ne t'es pas demandé une seconde pourquoi je n'aime pas être accompagné, n'est-ce pas?
- Ne t'énerves pas, je ne voulais pas...
- Arrête un peu, peut être que, finalement, nous ne sommes pas faits pour nous entendre... J'y vais, à plus tard.

Il me laissa devant le palier de ma maison puis s'effaça. Je ne le comprend décidément pas. C'est un cercle, vicieux. On s'embrouille, on s'excuse, tout va bien, on se re-embrouille, et ainsi de suite. Manège infernal. Je décide de ne pas dîner ce soir. Je décidais de discuter un moment avec ma mère.

- Tout va bien, Julie?
- Oui, je ne suis pas vraiment d'humeur.
- Tu veux en parler? Un garçon?
- Non, rien, ne t'en fais pas, souriais-je.
- Bon d'accord, ma fille. Si tu veux parler, je suis toujours là.
- Merci beaucoup.

Elle me fit un bisou sur le front et je montais dans ma chambre. J'avais perdu tout contact avec mes amis. J'enfila mon pyjama puis me coucha sous ma couverture. J'oubliais mon téléphone puis lus un bon roman. A 1h30 du matin, je l'avais fini. Je n'étais pas fatiguée, l'insomnie prit le dessus. En ce moment, tout allait mal, ou du moins, je ne savais même pas. Je pense qu'il faut que je fasse un break, il faut que je profite un peu de mon adolescence, et il ne faut surtout pas que je m'embête avec ces garçons.

5h30
Je ne dormais toujours pas, je décidais de descendre dans la cuisine pour prendre a manger.

7h
Je commençais a peine a m'endormir, mais il faut que je me lève pour les cours. Mes cernes font peur, je me regardais, effrayée par mon reflet a travers le miroir.
Je me préparais, déjeunais, puis partis au lycée.

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