Chapitre 1

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Je finis de mettre mes bottes en cuir et sors de ma chambre en poussant lentement la porte en bois massif. Juste avant, je jette un coup d'œil à mon apparence grâce au miroir placé près de mon armoire. La jeune fille qui se dresse devant moi a l'air sûr d'elle, son visage d'ange dément son regard audacieux et insolent. Mes iris bleues scrutent mon corps à la recherche d'un détail laissé-allé, mes bottes noires, mon pantalon brun, mon haut vert bouteille sous mon plastron en cuir équipé d'épaulière, ma cape verte dans une main et mes gardes-bras dans l'autre, rien ne manque. Je passe une main dans mes longs cheveux châtains pour les remettre en place puis je descend dans la cuisine. 

J'y retrouve mon frère qui discute de royauté avec mon père, et ma mère qui prépare des crêpes.

"Bonjour Fuann, me lance ma mère sans se retourner.

-Bonjour m'man.

-Que fais-tu aujourd'hui ?, me demande-t-elle."

Comme toujours ma mère est élégante, dans une robe de soi blanche et turquoise ornée de détails d'or. Ses longs cheveux blonds vole légèrement lorsqu'elle se retourne pour planter ses yeux verts dans les miens. Elle est douce, magnifique et compréhensive... Que demander de plus ?

"Alors ?

-Trois heures d'histoire puis cette après-m', c'est chasse et monte pendant quatre heures mais je pense rester un peu après les cours donc ne m'attendez pas pour manger, dis-je en prenant trois crêpes du bout des doigts.

-D'accord et tu vas faire quoi, après les cours ?

-Je vais aller faire la pute et me faire violer par un loup centenaire avec une jambe de bois et un œil de verre, réponds-je dans le plus grand des calmes.

-Fuann ! Tu ne réponds pas comme ça à ta mère !, me cris mon père en fronçant ses sourcils ambres et baissant ses oreilles fines et pointues.

-Ça va, je rigole..., fais-je en roulant des yeux.

-Et ne roule pas des yeux comme ça, c'est de l'insolence.

-Ah bon ?"

Je fixe mon père dans les yeux, il finis par poser sa tête dans ses mains en se frottant les tempes. J'affiche alors un sourire de satisfaction et place mes gardes-bras. Puis je croque dans ma dernière crêpe. Je place ma cape sur mes épaules et sors de cette cage aux barreaux d'or.

"A ce soir !"

J'entends mon frère courir pour me rejoindre, ses bottes vertes heurtent lourdement le sol lorsqu'il atterris en bas des escaliers. Aitor se redresse alors, ses cheveux blancs volettent au moindres de ses mouvements. 

"Tu serais un piètre chasseur, lui dis-je fermement.

-Je m'en fiche, je suis prince : je n'ai pas besoin de chasser, les autres le font pour moi.

-Je n'aime pas ton résonnement.

-Je m'en fiche !

-Tu as quoi aujourd'hui ?

-Langue et euh... ah mais si... le truc que tu adore faire...

-Ça ne se peut pas on peut pas avoir Chasse en même temps.

-Non, les sors !

-Tu sais en plus que je déteste ça...

-C'est pour ça !

-Tu n'es même pas drôle mon pauvre."

On arrive enfin près des écuries, j'attrape ma bride et ma selle. Les deux sont aussi simples que résistantes contrairement à celles de mon frère : des équipements blancs, ors et verts. Nous allons chercher nos chevaux. Ma monture, Flocon... Je l'ai eu petite et tout ce que j'ai trouvé comme nom c'est celui-ci donc je l'appelle Silver maintenant... c'est un cheval calme et courageux, il a plutôt un physique fin mais robuste et une robe grise pommelée, un pur Mangalarga marchador. Jupiter, le cheval de mon frère, est un puissant andalou blanc à la crinière ornée de plumes de paon, c'est un cheval calme et âgé. Tout les membres de la famille royale ont un cheval clair, ce que je n'apprécie pas particulièrement car en forêt, on se fait facilement repérer.

Fuann FallhawkhillOù les histoires vivent. Découvrez maintenant