Lorsque que je me réveille, un chaos sans précédent s'acharne dans la pièce, Loup, dont le corps c'est à moitié métamorphosé le temps de mon inconscience, tente avec sa mâchoire disproportionnée d'attraper la tornade grise qui assaille l'Horrible de toute part. Mais c'est peine perdue, il est trop rapide, à un point où j'ai du mal à distinguer ne serait-ce que sa silhouette.
Moi, je souffre encore, car l'Horrible n'a pas relâché mon âme, et continue de tenailler mon estomac avec son sort de malheur, comme s'il s'y accrochait, pour ne pas perdre la tête. J'ai l'impression qu'il se sert de moi, pour écarter la douleur de son corps. J'ai la sensation que j'ai déjà expérimenté cela avant, avant que j'oublie tout. Une autre sorte de douleur tiraille mon esprit, comme à chaque fois que j'essaye de me souvenir de ce qu'a été ma vie.Alors que mes pensées divaguent, j'entends un jappement aigüe. Un des grands miroirs vient de se briser sous le poids de Loup qui a été propulsé sur celui-ci. Il s'effondre, raide, complètement inconscient, et petit à petit, retrouve sa forme normale, si je peux l'a nommé ainsi. L'Horrible accourt vers lui, délaissant le combat en cours, et se met à entonner dans une langue qui m'est inconnue. Le calme revenu dans ma prison, et je peux enfin observer l'homme vêtu de gris devant moi. Lui aussi m'observe, et au moment où mon regard croise l'étincelle violette du sien, toute trace de souffrance desserte, l'espace d'un instant, mon corps et mon esprit. Comme s'il me l'avait enlevée. Serait-ce possible ?
Il approche doucement, non pas qu'il est peur de moi, bien que je fasse sûrement peur à voir, simplement il s'attend à ce que moi je sois effrayée. Il ne se trompe pas vraiment, ma folie me souffle de lui sauter au cou pour l'étrangler avec mes liens, pour que je sois enfin libérée de tous bourreau.
Cette pensée me fait tourner la tête vers l'Horrible, mais il a disparu avec Loup.
Tout est d'un calme tranchant, et la seule trace du combat qui a eu lieu sont les morcellements du miroir brisé par le corps de loup, et peut-être le sang qui les accompagne. Mon attention se rapporte sur l'homme, alors que les chaînes qui m'empêchaient jusqu'alors de bouger tombent, détachées par celui-ci. Précipitamment, en rampant sur les fesses le plus vite que je peux, un torrent de larmes qui dévalent mes joues, je m'éloigne de lui. Mais bientôt je suis acculée dans un des coins de cette si petite pièce qu'est ma prison."Je ne te veux pas de mal Janem, le Corbeau ne te fera plus jamais rien."
Je me recroqueville sur moi-même, les yeux fermés, alors que j'entends sa voix. Il me fait peur, que dis-je, il me terrifie. Mes entrailles sentent qu'il est plus fort que l'Horrible. Qu'il va me faire plus mal que lui.
Je ne parle pas, ni ne bouge d'un poil. Peut-être qu'ainsi il oubliera ma présence et qu'il s'en ira.
Pourtant lui non plus ne bouge pas, ou alors je ne le sent pas bouger."Il faut s'en aller, c'est son entre ici, il va revenir."
Je vacille en plongeant mon regard dans le sien.
Quoi ? Non ! Il.. Il ne doit pas revenir ! Il va me.. il me retrouvera ! Et il me fera encore mal ! Non..non !
Ma panique m'arrache un cri, alors que mes larmes redoublent d'intensité. Je suffoque et bientôt je manque d'air. L'homme en gris s'approche doucement, et ce mouvement me coupe la respiration. Il lève lentement ses bras devant lui et s'accroupit à cinq mètres de moi. Ses yeux calme mon être malgré moi, et je sens l'air réinvestir mes poumons par petites bouffées succinctes.
Je n'arrive pas à détourner les yeux des siens, qui luisent d'un violet indescriptible. Il approche, toujours accroupi. Je me colle encore plus contre là parois, terrorisée, mais plus calme."Je suis Regar, un Chasseur. Tu sais ce que c'est ?"
Je secoue la tête négativement. Un hoquet m'échappe. Je lui réponds désormais ?
"Les Chasseurs sont là pour garder l'équilibre entre tous. Si une créature outrepasse ses droits sur une autre, c'est les Chasseurs qu'on envoie. Comme le Corbeau qui t'a torturée. C'est lui qui t'a fait toute tes blessures Janem ? "
Il veut parler de mes cicatrices sur mon visage, je le sais. Simplement il ne veut pas me brusquer. J'incline la tête, incapable de lui répondre de vive voix. Ces marques, la Farel me les a faite, enfin je suppose que c'est elle, mais c'est l'Horrible qui s'en est servi contre moi. J'avale ma salive, et prenant mon courage à deux mains je relève la tête. Car je sais que si je ne lui fais pas confiance, l'Horrible me retrouvera. De plus, il ne semble pas vouloir me faire mal.
"Je..Je ne sais..pas"
Un simple murmure, mais il s'en contente et acquiesce.
"Tu as un nom Janem ?
-No..on, je...je ne m'en.. souviens pas"
Je souffle, encore trop terrifiée pour avoir une voix nette. Encore une fois il acquiesce.
"Tu es d'accord pour que je m'approche et que je te porte ? Tu es trop faible pour te lever. "
Il a raison, maintenant que l'Horrible ne maintient plus mon énergie et que la force de la terreur m'a quitté, je ressent dans mon corps toute la douleur et la fatigue accumulée. Trop épuisée et effrayée pour parler, je dodeline de la tête en guise de réponse et enfin il s'approche. Il le fait doucement, sans aucun mouvement brusque.
Je crois que je m'évanouis car quand j'ouvre à nouveau les yeux, c'est la lumière du Soleil qui m'aveugle.
Ça faisait trop longtemps, toute une éternité.
Je suis sauvée. Pas vrai ?
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Valahar, Les Serres Maudites.
Fantasia« Lorsque je ferme les yeux, c'est elle que je vois, belle, trop belle. Je la vois me sourire, je me souviens de l'extase que me procurait ce geste simple, mais divin sur un visage beau comme le sien. Et puis, je me rappelle. Si ma joie était de la...