Chapitre 3

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Au moment où Robert a dit ça, Tahina a cru qu'il lui faisait une blague, qu'il lui créeait de faux espoirs. Alors, elle haussa le ton sur lui :

"-Ce n'est pas parce que je suis noire que je suis idiote ! Nous sommes égaux à vous, les blancs !

-Si tu pensais que c'était une plaisanterie, tu te trompes.

-Et vous continuez  !"

Au moment où Tahina a crié cette phrase, Eléonore était là (et elle est toujours là). Elle voulait juste demander à son fils quelle tâche si importante il voulait donner à Tahina. Là, après avoir entendu que celle-ci avait crié sur son fils adoré, elle s'énerve :

"-Esclave, comment oses-tu hausser la voix sur ton maître ?

-Je m'excuse, Maîtresse. Il m'a fait une blague immature.

-Que dis-tu là ? Tu oses mentir ! Mon fils est tout à fait mature. Tu seras punie au fouet !"

Soudain, Tahina a un sentiment d'angoisse qui monte en elle. Il monte très vite. Elle ne veut pas passer sous les coups du fouet. Eléonore prend la main de Robert et l'attire à l'extérieur de la chambre. Il regarde Tahina d'un air désolé. Eléonore enferme Tahina dans la chambre et lui dit que quelqu'un passera la chercher pour le châtiment. 

Papa et maman m'ont dit que j'allais vivre mieux. pense-t-elle.

Environ vingts minutes plus tard, deux des esclaves les plus forts vont la chercher et la prennent. Elle essaye de se débattre mais elle n'est pas plus forte qu'eux. Ensuite, ils attachent ses bras à une corde, ainsi que ses pieds, pour ne pas qu'elle bouge. Certains des esclaves sont là. Il y a aussi les riches. Et Robert. Il s'est placé devant elle, alors qu'il doit être derrière. Tahina pleure. Doucement, Robert lui dit que ce n'était pas une blague. Elle veut lui répondre le fouet tape contre sa peau. Elle ressent une très grande douleur. ça la brûle. Elle a la peau arrachée. Ce premier coup a été fait dans un moment où elle ne s'y attendait pas. Mainenant qu'elle attend le prochain, et qu'elle ne peut pas retourner sa tête pour savoir quand il va arriver, elle plisse les yeux et serre les dents. Et le deuxième coup arrive. Au même endroit que le premier. C'est-à-dire qu'elle a été fouetté là où le sang coule, où la peau est arrachée, où ça brûle. Alors la douleur est plus forte. Puis un trosième coup, un quatrième, un cinquième, un sixième et un septième. A la fin, on lui détache les mains et les pieds et elle s'allonge sur le ventre. Les personnes partent, sauf Robert. Tahina pleure. Elle a le dos tout rouge. Même quand elle le touche très doucement, elle a très mal. Robert lui dit :

"-Je n'ai pas appris à soigner. Alors je vais appeler un esclave."

Tahina a tellement mal qu'elle n'arrive pas à parler. Elle ne pense qu'à sa douleur. Et en plus, la chaleur du soleil n'arrange pas les choses. Robert revient avec esclave et de l'eau. On lui verse l'eau sur le dos. Celle-ci transperse sa chair et lui pique. On lui remet de l'eau. ça pique moins. Encore de l'eau. Elle est un peu soulagé. L'esclave dit qu'il ne peut rien faire de plus et Robert lui ordonne de l'ammener dans sa chambre et de la coucher sur le lit. Sur le ventre où sur le côté bien sûr. Il reste un peu dehors et se dit que c'est de sa faute. Ensuite il rentre dans sa chambre et demanda à l'esclave de partir. Ensuite il parle à Tahina :

"-Est-ce que ça va mieux ?

-Oui.

-Je suis désolé pour ce qu'il vient de t'arriver. Tu viens juste d'arriver et déjà tu passes au fouet. C'est entièrement de ma faute.

-Mes parents m'ont dit que j'allais vivre mieux.

-Il parlait sûrement de la nourriture. Ce n'était pas pour m'amuser, que je t'ai dit cela, tout à l'heure. Je peux vraiment t'aider à t'échapper.

-Je ne veux pas. Je manger, je veux boire. Si je m'enfuis, où vais-je aller ? Quelque soient les châtiments de cette maison, je resterai.

-Désormais tu dormiras dans ma chambre. Tu as bien vu que j'ai un deuxième lit. Je t'apporterais à manger et à boire tous les jours discrètement. Il ne faut pas que mes parents le découvrent.

-Pourquoi êtes-vous si gentil avec moi ?

-Comme tu l'as dit tout à l'heure, chacun est égal aux autres. 

-Alors pourquoi n'aidez-vous donc pas les autres esclaves ?

-Quand tu es arrivée ce matin et que je t'ai vue, j'ai vu une lumière briller dans tes yeux.

-Je ne comprends pas vraiment vos paroles. Mais je pense que vous devez parler de la lumière du soleil qui se reflettait dans mes larmes.

-Non, effectivement tu n'as pas compris, dit-il avec un sourire."

Les jours passent, et ça fait maintenant un mois que Tahina est esclave. Mais heureusement qu'avec le peu de nourriture qu'elle reçoit d'Eléonore et de son mari, Robert est là pour lui apporter de bon plats et lui prête un de ses lits. Les blessures de Tahina ont cicatrisé. Robert et elle sont maintenants amis. Tahina le tutoie. Robert vient dans la chambre en disant à ses parents qu'il va faire une sieste et que Tahina s'occupe de lui pour ne pas se faire découvrir (depuis le temps). Il lui dit :

"-Je vois toujours cette lumière dans tes yeux. Elle ne cesse de briller.

-J'aimerais bien que tu m'expliques. Je comprends pas. J'ai déjà regardé dans le miroir. Je ne vois pas de lumière dans mes yeux.

-Cette lumière, il n'y a que moi qui la voit.

-Comment ça ? Explique-toi, vraiment ! On ne va pas y passer la journée ! 

-Si je la vois, cette lumière, ça veut dire que je t'aime.

-Moi aussi, je t'aime, nous sommes amis.

-Non, je ne t'aime pas de cette façon. Je t'aime très fort.

-Voudrais-tu que l'on soit meilleurs amis ? Personellement, tu l'es déjà pour moi, puisque tu es le seul ami que j'ai...

-Eh bien, il t'en faut du temps pour comprendre. Ce n'est pas ça dont je parle.

-Alors tu ferais mieux de bien viser le centre, au lieu de rester à côté.

-Je suis amoureux de toi."

La force de l'amour.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant