Photo : Myriam et Mouhamed
*PDV MOUHAMED ABDOULAYE SOW
-WAYÉNE KI DOU SAMA DOME ? ( Ce n'est pas mon fils ça ?) . Dit ma mère dés que nous franchissons le seuil de la porte d'entrée .
-Ankey , seu dome rek leu meuneu done ( cela ne peut être que ton fils ) Lui répondis-je .
-ALHAMDOULILLAHI (Louange au seigneur) . Dit elle en me prenant dans ces bras . J'ai cru que je ne te verrais plus jamais, cela fait 5ans que tu n'es pas revenu me voir .
-Boul wakh lolou ( ne dit pas ça ).
-Ah seu toubab yi niogui ni (Ah tes americaines sont là) . Dit elle quand elle aperçut la présence de Myriam et Raissa.
Je leur fis signe de saluer ma mère.
-Yow Raissa kouy nouyou dey souk , seu yaye yaroula dara ( Raissa quand on salut on doit s'accroupir, ta mère ne t'a pas bien éduqué) . Dit ma mère
Raissa me regardait l'air perdu mais je lui fais un sourire pour ne pas qu'elle s'inquiète.
-Yarr nako key ( je l'ai éduqué ). Répliqua ma femme .
Ma mère ne fit pas attention à ce que ma femme venait de dire et ordonna au gardien de faire entrer nos valises .
Myriam et moi avions prit le 4eme étage parce que ma mère avait insisté pour qu'on soit tous dans la même maison familiale que j'avais fait construire car elle trouvait la maison trop grande pour elle , il est vrai aussi que la maison est immense , il y a 4 étages et chaque étage comprend 3chambres , 3 salles de bains , 1 salon , 1 espace familiale et une énorme cuisine. Ma mère occupait le premier étage avec mon frère Ousmane ,qui est son aîné , ainsi que sa femme Fatou et son fils . Le 2eme étage était occupé par mon frère Moustapha et sa femme Aïssatou . Le 3eme étage était occupé par personne mais j'ai choisis le 4eme pour être loin des bruits .
*PDV DU NARRATEUR
Un ans s'étaient écoulés, Raissa et sa mère s'adaptaient parfaitement à leur nouveau environnement sans problème et Raissa avait finalement graduer mais la mère de Mouhamed n'arrêtait pas de faire des reproches . Raissa se débrouillait très bien pour comprendre le dialecte Wolof et essayait tant bien que mal de répondre correctement parce qu'elle n'aimait pas se faire marcher dessus , elle déteste qu'on lui fasse des reproches et sa grand-mère adorait lui faire des reproches soit sur ces tenues vestimentaires qu'elle trouvait trop incorrectes ou parce qu'elle était trop « américaine ». Souvent , Mère Binta trouvait le moyen de rabaissait Raissa et Myriam tout simplement parce qu'elle n'a jamais été d'accord avec le mariage de Mouhamed car elle a toujours voulu qu'il épouse sa cousine Ramata . C'était un soir comme les autres , Mère Binta avait demandé à voir son fils Mouhamed en privé pour discuter . Cette dernière voulait que son fils épouse Ramata qui venait de divorcer avec son mari pour des raisons que Mouhamed ignorait .
-Maman arrête d'insister, si Ramata a divorcé avec son mari c'est parce qu'elle préparait son plan donc il est hors de question que je l'épouse . Dit Mouhamed sur un ton ferme.
-Si tu refuses d'épouser ta cousine Ramata alors je te jure Mouhamed , je ne boirais plus et ne mangerais plus .
-Tant pis pour toi alors , j'aime ma fille et ma femme de tout mon être, je n'ai besoin de personne d'autre. Dit Mouhamed en quittant le salon qui devenait étouffant pour lui .
Mère Binta voulait coûte que coûte que son fils épouse Ramata car comme elle le disait si bien « il a trop d'argent et ne possède pas de garçon » . Elle était déterminée à ce qu'il le fasse .
4 jours se sont écoulés et comme promis Mère Binta n'a rien avalé. C'est au environ de 3h du matin qu'elle a fait une crise et a été transportée à l'hôpital.
*PDV MOUHAMED
Ma mère était encore dans ce lit d'hôpital, inconsciente.
-Lou ko dall rek yow leu ( tout ce qui lui arrivera sera de ta faute ) . Dit mon aîné en me fixant droit dans les yeux .
Je ne répondis pas et lança mon regard vers ma mère qui était couché et inconsciente sur ce lit d'hôpital . Je me rappelle du jour où j'ai perdu mon père il y a 5ans de cela, lors de ma dernière visite au Sénégal.
*FLASHBACK
-Mouhamed boul dioy mane dina werr ( Mouhamed ne pleure pas , je vais guérir). Dit mon père avec une voix si faible qu'elle était à peine audible.
Mes larmes se multiplièrent suite à cette phrase. Mon père souffrait d'un cancer depuis 1ans et demi et plus les jours passaient, plus il devenait faible . Il n'avait rien avalait depuis 2 jours .
-May ma touti thiep migui si sa wett ( donne moi un peu de riz , le plat est à côté de toi ) . Continua t'il
J'étais soulagé qu'il accepte enfin de manger , je n'ai pas perdu une seule seconde . J'ai pris une cuillère et je lui donnais à manger . Au bout de la 4eme cuillère, j'ai remarqué qu'il n'avalait plus , et avait les yeux fixés devant lui comme s'il voyait quelque chose et il commençait à agoniser . Et c'est la que j'ai compris que l'ange de la mort était là.
*FIN DU FLASHBACK
Je versais une larme sans faire exprès. Le médecin vient ensuite vers nous.
-Depuis quand est elle aussi faible ? Interrogea t'il
-Elle n'a pas mangé depuis 4 jours. Repondit mon frère.
Le médecin ouvrit grand les yeux .
-Votre mère souffre d'une tension et vous le savez , si elle continue comme ça vous risquez fort de la perdre . Dés son réveille, elle devra manger sinon vous pouvez préparer ces funérailles. Dit Dr Leye d'un ton ferme .
Je sortis ensuite de la chambre . Ma mère venait de poser un énorme dilemme sur mes épaules. Maintenant la question était à savoir comment annoncer à Myriam que j'allais prendre une second épouse en sachant que je lui ai promis qu'elle sera la seule et l'unique jusqu'à ce que la mort nous sépare ? Et comment Raissa l'acceptera ?
*Retour dans la peau de Raissa
Hier j'ai fais un énorme cauchemar où un homme habillait en blanc était devant moi le problème est que je n'arrivais pas à voir son visage. Il me donnait des conseils et me répéter sans cesse que j'étais une fille forte . C'était très bizarre.
Il était aux environs de 21h , depuis ma chambre , j'entendais ma mère et mon père se chamailler. Pour la première fois de ma vie je les entends se disputer mais vu qu'il n'en avait pas l'habitude, j'ai décidé de ne pas m'y mêler. J'essayais de me concentrer sur une chronique que je venais de commencer quand tout d'un coup j'entendis un cri et je me suis précipité dans la chambre de mes parents . À ma plus grande surprise , je trouvais mon père sur le sol en sang et ma mère avec un couteau. J'étais choqué et aucun mots ne sortaient .
-Ne t'en fait pas Raissa , je vais aussi le suivre , je veux juste que tu sois forte et sache que nous t'aimerons toujours. Soit heureuse à jamais . Dit ma mère avant de se planter le couteau dans le ventre .
Je criais de toute mes forces , j'étais anéanti et je ne comprenais plus rien puis trou noir.