Un ans plus tard .
-Imbecile, tu n'as toujours pas fini le dîner ? Me criait ma grand-mère avec dégoût.
Je ne répondais pas et continuer à remuer ma marmite .
Depuis la mort de mes parents , je suis devenu la misérable dans cette maison . Mes oncles me frappent et me forcent aux travaux ménagères . Ils m'accusent tous d'être la « fille d'une psychopathe qui a tué leur fils ». Ma grand-mère m'a empêché de poursuivre mes études . La maison a été vendu et nous nous sommes retrouvés dans une petite maison en banlieue. Tout ce dont cette famille vivait , venait de mon père. Dorénavant, tonton Ousmane et tonton Moustapha avaient une petite boutique d'alimentation. Quant à grand-mère, ces activités se limitaient à son petit commerce de fruits du pays disposés sur une table devant laquelle elle se tenait debout tout les jours. Et Moi ? J'étais la boniche de la maison .J'ai fini le dîner et j'ai tout posé sur la natte et comme à l'accoutumée, je devais patienter que tout le monde ai mangé pour que je prenne les restes .
J'étais entrain de réfléchir pour trouver un moyen de retourner aux États-Unis . Je pensais à cette vie que je pouvais avoir si ma grand-mère n'avait pas brûlé mon passeport.
C'est la voix de Tonton Ousmane qui me sortit de mes pensées.
-TU AS FAIS EXPRÈS DE METTRE BEAUCOUP DE SEL DANS LA SAUCE . TU VEUX AUSSI TUER MA MÈRE ? Me dit il en criant
Je n'eu pas le temps de répondre que les coups commençaient à s'abattre sur moi . Je n'ai même plus la force de me débattre. Je n'étais plus qu'un vulgaire torchon . Quand enfin il arrêta de me frapper je me décide d'aller nettoyer mes blessures. Quelques secondes plus tard , j'aperçus ma grand-mère.
-Guéneul souniou keur ( sort de notre maison ) . Dit ma grand-mère en me jetant ma petite valise .
Je m'exécutais et sorti de la maison sans aucun bruit ,sans savoir où j'allais.C'est ainsi que je me suis retrouvé dans la rue .
Je vis maintenant dans les rues de Dakar . Je me nourris grâce aux petites pièces que m'offrent les passants . Je me suis toujours demandé pourquoi Dieu me faisait subir tout ceci alors que je ne ratais jamais les heures prières.
Il était 23h et comme chaque samedi soir , Dakar ne dort pas . C'est le bruit des voitures et des passants qui m'empêchaient de réfléchir correctement.
La seule chose qui me reste c'est ce sentiment de vide.. Je ne suis plus rien sans mes parents , j'ai tout perdu. Aucun moyen n'existe pour ne pas que je souffre . Je souffre parce que cette vie ne m'a pas fait de cadeau et maintenant il faut en finir, maintenant c'est l'heure d'être enfin libre et de pouvoir se sentir libérer de tout fardeaux. Je ne sais pas ce qui ma pris ce soir là. Ce soir là je n'étais plus moi et quand j'ai vu cette lame par terre , je voulais me suicider et c'est cette petite voix au fond de moi qui a pris le dessus sur moi. Ce soir là je ne mesurais pas la conséquence de l'acte que j'allais commettre . Je n'ai pas réussi à me raisonner. Quelque chose me disait que c'était maintenant ou jamais. Je ne croyais pas que l'acte d'un seul soir pouvait avoir tant d'impact dans ma vie. J'ai alors pris la lame que je venais de trouver par terre puis j'ai tracé un trait sur mon poignet , un seul trait. Pourtant ce trait est le début du chemin de la mort. Ce soir là je n'en avait pas mesuré les conséquences.