Et si la France de l'après guerre était réduite à l'échelle d'un village ?
Cette nouvelle prend racine dans un petit village comme la France en compte des milliers. Les habitants sont encore sous le choc de la Seconde Guerre Mondiale : six années d...
Une bien belle notion que nous avons choisi d'aborder par le biais de la fiction historique.
Nous nous sommes posées la question : « Et si la France d'après-guerre était réduite à l'échelle d'un village ? »
Le village que nous avons imaginé ici fait donc office de maquette, c'est une représentation miniature de la France de l'époque. Tout ce qui s'y passe peut être généralisé au pays tout entier. Le village étant fictif, nous avons pu laisser libre court à notre imagination et également nous servir des personnages comme témoins historiques, avec des traits de caractère volontairement grossis.
Nous avons voulu, à travers tous les personnages, réaliser une fresque représentant les différentes personnes qui se sont engagées pour libérer la France sous l'occupation. Elles ont chacune une manière propre de défendre leurs valeurs. Mais nous nous sommes tout de même particulièrement intéressées aux résistants.
Concernant le thème du concours, nous avons volontairement choisi de traiter la question à l'envers. Ce qui peut avoir l'apparence d'un hors-sujet alors qu'en fin de compte ce n'en est qu'une approche originale :
Le procès tourne autour de la recherche de tous ceux qui méritent d'être déclarés coupables (d'actes inhumains en tout genre durant la seconde guerre mondiale), en soit l'opposé des personnes engagées pour libérer la France. Par ce bais, l'héroïsme des résistants est nettement davantage mis en valeur que de tradition. En effet, en débutant par l'analyse d'actes sombres et peu moraux, un contraste flagrant fait ressortir de toutes ces horreurs quelque chose de précieux et de lumineux : le courage des résistants. Ils sont l'étincelle qui va nuancer ce procès et faire de lui une véritable leçon de vie. Ainsi par-delà les crimes de guerre, l'espoir de voir ressurgir des valeurs humaines transparait et s'impose à travers eux.
-La famille Franck : Sans surprise, leur triste histoire est celle de la famille de la jeune Anne Franck dont on a retrouvé le journal intime. Ils portent sur leurs épaules l'image du peuple juif déporté et exterminé dans des camps.
-Jean Moullins : C'était un devoir de faire référence au symbole de la résistance, JeanMoulin, ancien Préfet de l'Aveyron et victime de la fureur de Klaus Barbie, qui l'exécuta en 1943.
Les différents personnages sont moteurs de cette histoire, ce sont eux qui permettent de faire avancer le récit. De ce fait, chacun a un rôle bien précis à jouer. Bien que fictifs, ils se référent directement à des personnages historiques. Comme c'était une fiction et que ce village n'est pas réel, nous n'avons pas voulu leur donner les noms exacts des personnes dont ils sont inspirés (que nous avons au maximum liés à l'Aveyron), ce qui nous a permis de prendre certaines libertés sans altérer leur véritable histoire.
-Pierre : Il représente tous les résistants français et incarne la résistance en général. Il est inspiré du résistant Pierre Viguier décédé en décembre 2015. Il était Président de l'association Les Compagnons de Villelongue, regroupant les anciens résistants et combattants du maquis Antoine (Antoine Pech était son père) pendant la Seconde Guerre Mondiale, dans le Ségala tarnais et aveyronnais, entre Carmaux et Naucelle.
-Laure : Résistante du sud Aveyron, elle a réellement vécu sous le nom de Seidenberger, dite Laure Berger. Elle fut secrétaire et interprète des messages allemands au PC du maquis. A ce titre, elle participa à la fabrication de faux documents allemands. Dans cette fiction nous trouvions nécessaire de mettre les résistantes à l'honneur car trop souvent mises de côté par l'histoire alors que leur rôle a été des plus importants dans la libération. Laure est un hommage à toutes ces femmes aussi courageuses qu'honorables.
-Edouard : C'est un personnage entièrement fictif, nous avons voulu faire de lui l'image et la voix des collaborateurs durant la guerre.
-Albert : En hommage au célèbre auteur Albert Camus, nous l'avons choisi pour représenter l'engagement pour libérer la France par d'autre biais que les actions sur le terrain. En effet il était engagé à la rédaction de Combat, un journal quotidien français clandestin né pendant la Seconde Guerre mondiale comme organe de presse du mouvement de résistance Combat, qui a été publié de 1941 à 1974.
-Jean-Paul : C'est une référence directe au philosophe et auteur Jean-Paul Sartre qui a également contribué à la rédaction du journal Combat. Mais ce qui nous a particulièrement intéressées dans ce personnage c'est sa fameuse citation « Nous n'avons jamais été aussi libres que sous l'occupation Allemande ». En effet elle correspondait parfaitement au thème de cette année et à l'approche que nous voulions en faire. Aux côtés d'Albert, ce personnage incarne la sagesse et la nécessité à prendre du recul sur les choses, à se poser des questions.
-Erwin Mizinger : Son nom à consonance Allemande est fictif et fait de lui l'incarnation du nazisme dans toute sa généralité. Ce personnage s'apparente à Klaus Barbie (implication dans les camps de concentration, torture et meurtre de Jean Moulin) mais également à Adolf Eichmann (lors de son procès à Jérusalem il s'était défaussé de toute responsabilité concernant l'extermination juive en prétendant n'avoir fait qu'obéir aux ordres et en citant Kant), tous deux étant des officiers SS.
-Mr. Joachim : Egalement sorti de notre imagination, il représente le peuple fragilisé sous l'occupation. Lui fait partie des gens compatissants et sensibles à la cause de déportés juifs. C'est également un témoin historique.
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