Chapitre 6

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Chapitre 6

Point de vue Mélissa

Je suivais les autres en soupirant. Je ne sais pas comment, mais monsieur-Thomas-le-génie a réussi à passer un accord avec les fondus. Ils vont nous nourrir, couper un doigt à Minho et ensuite ils nous laisseront repartir. Ça sonne étrangement faux, quelque chose cloche. Déjà parce qu'ils auraient dû me descendre après les révélations de leur pote, et ensuite parce qu'on ne passe jamais d'accords avec des malades ! On est allés dans des galeries souterraines, je déteste vraiment ça mais je n'ai pas eu mon mots à dire. On m'a donné une boite de conserve et j'ai mangé debout, prête à réagir à la moindre entourloupe. Moi trop méfiante ? Jamais. On ne l'est jamais assez ici.

L'un des deux fondus qui nous accompagnaient s'approche de moi, c'était une fille. Elle était jeune et semblai avoir trois ans de moins que moi. Elle se posta devant moi d'un air solennel et dit :

« Je suis Brenda ! Enchantée. »

Je ne répondis rien, elle essaya plusieurs fois de me faire la conversation mais je ne répondais pas, alors elle abandonna et s'approcha de Thomas qui était à l'écart. Je n'avais pas vraiment envie de faire ami-ami avec elle non plus. Mes yeux se baladaient sur les garçons qui étaient avec moi depuis le début, très peu avait l'air de savoir se battre, ils ne sont pas près. Ils ne sont pas prêt à rencontrer des fondus fous à liés, ils ne sont pas prêt pour la terre brulée. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que quelque chose de merdique va bientôt nous arriver, je me sens mal à l'aise et décide donc de marcher un peu. Je prends ma lampe torche et l'allume, je m'éloigne en passant en travers du petit groupe de garçons.

« Tu vas ou ? Me questionne Newt. »

Il s'était levé et avait commencé à ramasser ses affaires, il me suit.

« Je vais explorer les galeries, je reviens bientôt.

-Je viens avec toi. C'est pas discutable, dit-il en voyant que j'allais répondre. »

Je soupirais, bon, il n'est tout de même pas si désagréable... Juste un peu... Collant... Tout ça parce que sans moi ces gamins auront pas le remède, qu'est-ce qu'il croit ? Que je vais me perde ? Je suis bien plus débrouillarde que ce qu'il croit.

On marchait dans les plus grands des silences, n'ayant pas beaucoup de sujet de conversation de toute manière. En chemin, je vis un couteau, ce n'est pas très malin de le laisser là alors que des fondus pourraient le prendre. Je le ramasse, il est plutôt propre et bien aiguisé. Je le lance au blond qui le rattrape aisément.

« Joli réflexe, je commente.

-Pourquoi tu me le donne ? »

Je me remets à marcher et il trottine pour revenir à ma hauteur.

« C'est ta première arme, je réponds. La première arme qu'on a à toujours beaucoup d'importance. »

Il la regarde étrangement et la glisse dans la poche intérieure de son manteau. Il est ainsi facile à attraper et l'ennemi ne peut le voir, bien joué. Après plusieurs minutes de silence il questionne :

« C'était quoi, ta première arme ? »

Je suis tentée de répondre. Mais si je le lui dis, je lui confie une partie de moi. Un bout de mon âme. Et ça me fait peur, en quelque sorte. Les seules personnes à qui je me confiais étaient ma famille et Edward. Je suis restée silencieuse trop longtemps, il murmure alors :

« Tu n'es pas du genre à dire des choses sur toi j'ai l'impression. J'ai raison ?

-Je... C'est compliqué de faire confiance, ici, dans la Terre Brulée. Et te confier quelque chose c'est prendre le risque que tu l'utilise contre moi. Je ne peux prendre ce risque. »

Il se tait. Enfin, je le croyais, car il répond après une dizaines de minutes de silence :

« Je te jure que je n'utiliserais jamais ce que tu me dis contre toi. Je ne suis pas comme ça... »

Je garde le silence. Je me questionne. Pourrais-je essayer de donner à nouveau ma confiance ? Je n'ai pas réussi à le faire depuis qu'Edward est mort.

« Il aurait certainement voulu que tu te confies à quelqu'un. »

Je pile net, il s'arrête aussi et j'oriente ma lampe vers le bas pour ne pas l'éblouir.

« De qui tu parles ?

-De ton ami, Edward. »

Je ris et reprends ma marche, légèrement agacée.

« Ça se voit que tu ne le connaissais pas, Edward ne m'aurait jamais dit ça. Il me disait tout le temps que le seul moyen de me protéger des autres et de la souffrance qu'ils apportent c'est de ne pas me confier, de ne pas m'attacher. En gros, le moins tu en dis le mieux tu te portes.

-Mais avant tu l'avais lui. Maintenant tu es seule. »

Ses mots me font mal mais c'est vrai. Je suis seule, plus que jamais. Une fois de plus je me tais, coupant court à la conversation. Et on continue d'avancer, sans rien dire de plus. Puis une explosion terrible retentit, je tends mes muscles pour ne pas tomber, mon voisin à moins de chance que moi, il tombe la tête la première. Je rirais bien si la situation n'était pas aussi grave. Même lui l'a deviné, il se relève et d'un accord commun nous courrons vers l'endroit où sont censés se trouver les autres. A la place on trouve un amas de pierre et de gravas. Mon cœur cesse de batte un instant. Est-ce qu'ils sont morts... ? Surement. Ils n'ont pas pu survivre à ça ! Presque automatiquement, mon instinct de survie reprend le dessus, il faut qu'on s'en aille. Et vite, l'explosion a dû rameuter des fondus. Je me retourne et commence à courir, rapidement je vois qu'il ne me suit pas. Mais qu'est-ce qu'il attend ? Je retourne vers lui en soupirant, arrivé à sa hauteur je dis :

« Viens ! Il faut partir !

-Mes amis... Ils... Ils sont morts... »

Ses yeux son humides de larmes. J'essaye de le consoler, pour le presser de partir mais il ne bouge pas, il vint même un moment où il s'énerve contre moi, me traitant de sans-cœur. Puis il craque complètement, il éclate en sanglots violents, ses gémissements et ses cris emplissent le couloir et résonnent en échos. Il se laisse tomber par terre, avachis contre le mur, toujours en pleurant et en gémissant. Si il continue de faire autant de bruit on va se faire repérer, je suis presque déjà sur que les fondus cherchent la source de l'explosion. J'accroche ma lampe à mon sac sur mon épaule et je m'agenouille devant lui.

« Tais-toi, s'il te plait... Newt ! »

Il ne m'écoute pas, plié en deux face à la douleur de sa perte. Je cherche un moyen de le faire taire, et il y en a peu. Le frapper ? Mauvaise idée je risque de lui faire mal. Lui crier dessus ? J'ai déjà essayé et ça n'a pas marché. J'attrape alors son visage entre mes mains et le force à redresser la tête. Puis je plaque mes lèvres contre les siennes. Il se tait automatiquement, comme quoi, ça marche. Il est surpris. Mais je suis étonnée à mon tour lorsque deux mains se posent sur ma taille. Et je le suis encore plus lorsqu'il répond à mon baiser. Qu'est-ce qu'il lui prend ?

Je pose mes mains sur ses épaules et le repousse.

« Il faut y aller, dis-je pour éviter qu'il ne parle. On pas plus beaucoup de temps. »

Il se lève sans un mort et court à ma suite. Nous sommes silencieux, mais pourtant mon cœur s'amuse à faire un boucan d'enfer. Il raisonne jusqu'à mes oreilles.

~*~*~

Je suis désolée du retard que j'ai pris pour poster ces chapitres. Mais j'ai eu quelques contre temps dans la correction donc ça a pris plus de temps. J'espère tout de même qu'il vous a plus!

Le Labyrinthe : L'enfer sur terreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant