_ Voilà mademoiselle, vous êtes chez vous.
On se tourne l'un vers l'autre et je la vois sourire.
_ T'es sûr que tu veux pas rester un petit peu ? me demande-t-elle.
_ Et prendre le risque de croiser quelqu'un de ta famille ? Sans façon, je réponds.
_ Tu vas prendre par le centre-ville pour rentrer ?
_ Non, je vais couper par la forêt, c'est plus court.
Et au moins, je pourrais me dégourdir un peu les pattes.
_ J'aime pas quand tu me raccompagnes chez moi, je te fais toujours marcher plus.
_ C'est pas grave, je souris. On passe plus de temps ensemble comme ça.
Je pose ma main sur l'une de ses joues et la caresse doucement du bout du pouce. Ça la fait toujours sourire et j'adore toucher sa peau super douce.
_ Tu fais attention, d'accord ?
_ T'inquiète pas pour moi, il m'arrivera rien. Je suis un grand garçon, tu sais ?
Elle hoche la tête, pas vraiment convaincue. Elle est vraiment pas possible.
_ Je la connais par cœur cette forêt, c'est impossible que je m'y perde.
_ Je sais, tu me l'as déjà dit.
_ Je t'appelle quand je suis rentré, d'accord ?
Elle hoche la tête avec entrain, bien contente que je la rassure. Puis je me penche vers elle, l'embrasse tendrement et lui souhaite une bonne soirée.
J'attends que la porte se referme derrière elle pour partir. Je rejoins alors la fin de la rue et m'engage dans le petit bois. Et au plus je m'éloigne d'elle, au plus la bête au fond de moi refait surface. Elle se tord, je la sens gesticuler dans tous les sens mais je me promets mentalement de ne pas la faire sortir avant d'avoir atteint le cœur de la forêt, près du lac. Certains doivent déjà y être. Mais la bête est impatiente. Trop à mon goût.
Pense à Yeri, pense à Yeri. Le visage de ma petite amie apparaît devant mes yeux, je me repasse la journée que je viens de passer avec elle pour calmer la bête mais celle-ci n'est pas contente. Elle chouine, hurle pour pouvoir sortir. Quelle chieuse.
Je ne suis même pas à la moitié du chemin quand des frissons me parcourent de plus en plus. Je sue, mes poils se hérissent et je sais que je ne peux pas faire un pas de plus en forme humaine. Alors je me déshabille rapidement, mets tous mes vêtements en boule pour pouvoir les transporter plus facilement et après un énième frisson, la bête prend forme en hurlant. Elle est prête à en émettre un autre, de joie parce qu'elle est enfin libérée, quand on entend un cri derrière nous.
On se retourne immédiatement, à l'affût d'un possible danger, également surpris par le cri si proche de nous. C'est Yeri. Ma petite amie, les yeux écarquillés, qui m'a suivi jusqu'ici, se tient à dix pas de nous. La bête se calme immédiatement à sa vue et disparaît. Je me relève, humain. Et cela fait sursauter ma petite amie qui s'empresse de pousser un autre petit cri et de se mettre dos à moi.
_ Yeri, qu'est-ce que tu fiches ici ?
La bête grogne un peu, mécontente de ne pas être sortie longtemps, mais sait qu'elle ne pourra rien faire à part patienter puisque Yeri est là. Elle râle alors que c'est elle qui a désigné cette jeune fille comme notre moitié.
_ Je voulais être sûre que tu rentres chez toi, m'avoue-t-elle, d'une voix tremblante.
Je m'approche d'elle, amusé par ce qu'elle vient de dire. Elle pense toujours à des scénarios dramatiques, elle passe trop de temps devant les dramas et à lire des romans à l'eau de rose. Je pose mes mains sur ses épaules et sens que la bête a totalement disparu.
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V comme Vampire
Fanfiction_ Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça? _ Parce que tu sens bon. Son sourire rectangle archi-mignon éclaire son visage. Je rougis immédiatement face à ce compliment et cette vue. Pourtant, il ne me met pas à l'aise ce type. Pas juste parce...