PDV JungKook
Alors que je me rends dans la cuisine pour prendre mon petit déjeuner, j'aperçois mon père revenir de la cave. Je sais ce qu'il vient de faire et ça me tue de ne pas pouvoir l'en empêcher. L'empêcher de lui faire du mal, de le toucher. Je lui lance un « Bonjour » auquel il répond à peine, se contentant de me regarder avec son air sévère et entendu.
_ Ta mère vient de rentrer. Tu ne quittes pas la maison de la journée, compris ?
Je hoche la tête. Ça fait trois jours qu'il me tient le même discours. Comme si je pouvais m'en aller alors que la personne que j'aime le plus au monde est complètement mort dans notre sous-sol !
Sans un mot de plus, il part dans le garage. J'entends la portière de la voiture claquer puis le moteur ronronner. Quelques secondes plus tard, il n'est plus là. J'ai une matinée entière pour m'occuper de TaeHyung avant que ma mère ne se réveille.
Je débarrasse mon bol auquel j'ai à peine touché, trop noué pour avaler quoique ce soit. Dans l'entrée, je fouille le sac de ma mère. Elle est infirmière de nuit à l'hôpital et je l'ai suppliée de voler une poche de sang. « C'est la troisième et la dernière fois JungKook » m'a-t-elle dit hier soir avant d'aller travailler.
Je prends ce dont j'ai besoin et passe par le garage pour descendre à la cave. Je ne le regarde pas tout de suite, sachant qu'il gît là depuis trois jours, il n'aurait pas pu bouger de toute façon. Pas après la dose d'argent que mon père lui injecte tous les matins et tous les soirs.
Je pose tout mon bazar sur la petite table et prépare le nécessaire. Je vide la poche de sang à moitié dans un verre et y plonge une paille. Avec la pipette, je prends soin de la remplir avec du sang qui reste. Je verrais bien comment ça se passe.
La pipette dans ma main, le seau dans l'autre, je m'avance enfin vers lui. Si d'ordinaire, mon cœur court au galop lorsque mes yeux se posent sur lui, c'est différent depuis quelque temps. Ma poitrine se sert, se compresse. J'aime un mort, et il y a de grande chance pour qu'il le devienne réellement si je ne fais rien pour l'aider.
Je pose le seau à terre pour avoir la main libre. Je l'approche de son visage, doucement, et j'ai toujours l'espoir qu'il ouvrira les yeux d'un seul coup. Comme dans un ces mauvais films d'horreur où le personnage finit la gorge ensanglantée. Mais il n'en est rien et ça ne pourrait se produire. Il est paralysé. Ses yeux cernés ne s'ouvriront pas, ni plus jamais s'il reste dans cet état.
Je finis pas poser ma main sur sa joue, la caresse doucement. Mes yeux parcourent pour la millième fois les traits de son visage que je connais pourtant par cœur et s'arrêtent au niveau de ses deux canines qui sortent de sa bouche, venant aplatir sa lèvre inférieure. C'est étrange de se dire qu'il me plaît alors qu'il n'y a rien de vraiment beau dans cette vision. Mais je l'aime. Jamais je ne me serais cru nécrophile.
Je passe mes doigts dans ses cheveux fins bien que pas aussi soyeux que d'habitude et dépose mes lèvres sur son front.
_ Ne meurs pas TaeHyung. Je t'aime.
Je ne sais pas s'il m'entend mais je ne peux pas m'empêcher de lui parler. Comme les gens qui ont un proche dans le coma. On est un peu pareil eux et moi : on veut juste que la personne qu'on aime se réveille.
Je me recule et pose la pipette juste à côté de sa tête, n'ayant pas d'autre endroit. Normalement, ses narines devraient bouger mais il a tellement d'argent en lui que rien ne peut fonctionner.
Je déplace le seau pour qu'il soit bien placé et y sors le couteau. Je fais ensuite appel à toutes mes forces pour déplacer le bras de TaeHyung. On dirait un bloc de béton et je n'ai pas assez de muscles pour le soulever mais je fais ce que je peux pour le déplacer un peu. Je ne tiens pas à tout salir. Et puis j'ai peur que si je force trop, son bras se détache de son corps. J'ai déjà vu ça dans une mauvaise série policière : le corps était déjà trop avancé dans sa rigidité cadavérique au point que lorsque le médecin légiste a voulu déplacer un bras, son membre s'est détaché du reste. Bon, je ne sais pas si c'est possible ici et de toute façon, je n'aurais pas la force pour ça mais il faut toujours penser à toutes les éventualités.
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V comme Vampire
Fanfiction_ Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça? _ Parce que tu sens bon. Son sourire rectangle archi-mignon éclaire son visage. Je rougis immédiatement face à ce compliment et cette vue. Pourtant, il ne me met pas à l'aise ce type. Pas juste parce...