Les gouttes. Bruit constant se jetant à mon crâne, y coulant comme une danseuse se frotte aux hommes. La nuit. Tout est noir, tout est vide, tout est fixe. Tout sauf cette pluie qui ne dort que la nuit et qui s'aventure dans le chemin sinistre qu'est mon esprit et mes gestes. Mais l'eau c'est ce qui me fait le plus douter de moi. Cette chose qui ne peut disparaître. Jamais. Que Je ne saurai jamais faire disparaître. Je dois vivre avec. Et les obligations se transforment en finitude et je me transforme en un esprit livide. (L'eau)Qui m'entoure et s'approche de moi, comme deux murs coulissants qui voudraient m'écraser innocemment. Le pire c'est que ces gouttes m'assèchent et me cloue au lit comme lorsqu'on nous passe une camisole. Qu'est-ce qui est le plus insupportable ? La transpiration qui glisse doucement sur notre peau, qu'on peut pas stopper, comme un violeur qui s'infiltre dans notre plus profonde intimité. Et puis, il y aussi nos membres qui restent inertes et s'endorment comme ils se meurent. Ne respirant plus, je meurs une nuit.
La seule chose que je peux faire c'est tourner dans les draps, oublier cette torture de la goutte qui s'éclate comme mon cerveau qui me lâche. J'ai le coeur serré comme lorsque tu tombes pas amoureux. Quand tu sais que tout est finit, que ça changera pas. Que ce sera toujours là, pas même enfuit. Exposé, ressortant en une veine sur ton front. Et tout le monde sait que t'es dangereux parce que trop de regrets.
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La pluie
Historia CortaJe regarde par la fenêtre, le ciel dégagé, une lueur du soleil qui m'éblouît mais qui ne me fait pas ciller. Tout se couvre pourtant. Martin aurait dû se faire tuer en prison mais, pour une raison que j'ignore (est-ce que je m'en préoccupe), il a...