Zozo

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Un jeune homme, qui souhaite garder l'anonymat, a témoigné sur un site d'occultisme afin de mettre en garde les internautes sur les risques du Ouija. Voici ce qu'il a écrit :

Bonjour. Je ne vous dirai pas mon nom, mais, comme vous, je suis un fervent passionné de l'occulte. Enfin... j'étais. Je suis ici pour vous mettre en garde contre le Ouija. ça ressemble à un jeu, mais ça n'en est pas un. La multitude de règle pour jouer devrait nous mettre sur la piste de l'éventuel danger : ne pas jouer seul, toujours dire au revoir, être poli, ne pas jouer dans un cimetière, être en bonne santé, dans un bon état d'esprit, brûler la planche en cas de problème... Mais ça ne suffit pas. ça ne m'a pas suffit. C'est pourquoi j'espère que mon témoignage vous dissuadera.

J'adore les histoires de fantômes, j'en ai toute une bibliothèque dans la tête. J'ai donc voulu concrétiser mes connaissances en faisant une séance de Ouija avec des amis. Parmi eux, il y avait des septiques, des trouillards et des curieux. Personne n'a été épargné. Vous ne serez pas épargnés. Les croyants parmi nous portaient une croix et on avait tous du sel à porté de main, juste histoire de nous rassurer. Bien sûr, ça n'a servi à rien. Autour de la planche, on a tous posé l'indexe de la main droite sur la flèche et on a fait autant de cercle qu'il y avait de joueur. C'était moi qui dirigeait la séance, alors c'est moi qui ai dit la phrase "C'est en amis sincères que nous vous parlons". C'était le cas pour nous, ça ne l'était pas pour lui, et c'est ainsi que la séance a commencé. J'étais le premier à demander "Esprit, es-tu là ? Je te prie de te manifester". Il ne s'est rien passé. On a fait un tour complet, où chacun d'entre nous répétait cette phrase, mais il ne s'est rien passé. Les septiques rigolaient et les trouillards s'en réjouissaient intérieurement. Moi, je commençait à mettre en doute l'expérience. On a tenté un nouveau tour de table, et c'est quand Marie a prononcé la phrase que la flèche s'est mise à bouger. "- Esprit, es-tu là ? Je te prie de te manifester...

- YES"

C'était donc à Marie de prendre la tête de la séance. J'étais déçu, mais pas étonné. Sa grand-mère étant morte depuis peu, nous pensions tous qu'elle était venue d'entre les morts pour parler à sa petite fille. Marie a donc demandé "Qui es-tu ?" La flèche s'est mise à bouger très clairement, faisant des huit sur la planche, puis a épelé. "- G-R-A-N-D-M-E-R-E

- Bonjour Mamie...

- B-O-N-J-O-U-R"

On était tous scotchés et Marie était en larmes. Suspicieux, j'ai tout de même demandé à l'esprit "Quel est ton nom ?" Les esprits sont des humains morts. Comme nous, ils peuvent mentir, alors il faut souvent leur demander des preuves lorsqu'ils affirment quelque chose. Après avoir fait quelques huit sur la planche, l'esprit a répondu "M-A-D-E-L-E-I-N-E". On a demandé confirmation à Marie qui a hoché la tête en pleurant. C'était à Marie de lui parler, alors, on l'a laissée continuer "- Tu es bien où tu es ?

- YES

- Tu es heureuse ?

- YES

Marie sanglotait alors que la flèche se remettait à faire des huit. C'en était presque inquiétant. L'esprit semblait avoir un toc et il a finit par épeler "- P-A-P-Y

- Quoi "papy" ?" a demandé Marie. L'atmosphère est soudainement devenue pesante et la flèche semblait chauffer en répondant "M-O-R-T".  On s'est tous regardés, lâchant la flèche, puis, j'ai décidé de continuer "Comment ça "mort" ?" Le pointeur ne bougeait plus, alors que nous attendions une réponse.  C'est là qu'une idée m'est passée par la tête : et si nous avions affaire à un démon ? J'ai alors demandé "Es-tu un bon esprit ?". La flèche s'est remise à faire des huit, de plus en plus rapides, puis, les bougies se sont éteintes, nous plongeant dans le noir complet. Un de mes amis a allumé la lumière. Le pointeur était sur "YES". On avait tous peur et l'un de nous a déclaré "J'y crois pas une seconde". La lumière s'est mise à grésiller et alors que personne n'avait posé son doigt sur la flèche, celle-ci faisait des huit sur la planche. Inquiet de la réponse, j'ai donc demandé "- Mais qui es-tu ?

- Z-O-Z-O-Z-O-Z-O-Z-O-Z-O-Z-O-Z-O-Z-O-Z-O-Z-O-Z-O-Z-O"

Les mouvements du pointeur étaient rapides. On le regardait avec terreur, quand toutes les porte de la pièce se sont ouvertes en même temps dans un geste brusque. Alors qu'on regardait partout autour de nous, une amie s'est mise à crier pour attirer notre attention. Marie était au sol, faisant des convulsions. Elle murmurait des choses étranges, comme en trans et ses yeux révulsaient vers le haut. On a mis un certain temps à la calmer, et quand j'ai enfin jeté un œil à la planche, j'ai remarqué que la flèche n'était plus dessus. Nous l'avons cherchée partout dans la pièce, pour finalement la trouver sous le fauteuil, derrière Marie. On a dit au revoir et nous avons brûlé la planche. De toute façon, plus aucun d'entre nous n'avions l'intention de jouer à nouveau.

Nous avions eu affaire à Zozo. Cet esprit adore se manifester dans les séances Ouija et se faire passer pour un autre. Les huit qu'il faisait sur la planche auraient dû me mettre la puce à l'oreille ; c'est un toc caractéristique de Zozo. Il a pour habitude de lancer des malédiction aux plus faibles. C'est ce qui est arrivé à Marie et son grand-père, décédé dans la soirée. Vous allez me dire que ça n'est qu'une coïncidence, qu'il était vieux... Mais cessons de nous voiler la face pour nous rassurer ; Zozo l'a tué. à cause de cette histoire, la plupart de mes amis m'ont tourné le dos. Marie refuse de me voir et de m'adresser la parole. Je la comprend. 

Prenez donc cette histoire comme exemple. Ne jouez pas à ce jeu. Ouvrir ces portes est beaucoup trop dangereux. La frontière entre les morts et les vivants n'est pas là pour rien. Elle nous protège. Ne brisez pas cette protection. Ne risquez pas votre vie, et surtout, tenez-vous-en à celle des vivants.

    


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