Chapitre 2

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Merlin entra précipitamment dans la chambre d'Arthur, les yeux rouges, le front moite et le souffle court. En se réveillant, il n'avait trouvé personne et quand il avait appris ce qui était arrivé, son sang n'avait fait qu'un tour. Il trouva le prince en pleine réflexion, penché sur des parchemins, et s'approcha à grand pas, l'air en colère.

- Vous ne pouvez pas faire cela ! cria-t-il à l'attention d'Arthur qui sortit de ses pensées.

- Merlin... dit tristement Arthur en rendant un regard navré à son serviteur. Je sais ce que tu ressens, mais il ne peut en être autrement.

- Non ! répliqua Merlin. Comment Uther peut-il condamner Gaïus à la mort, alors que celui-ci n'a jamais cessé d'être un ami loyal et dévoué ?! Comment pouvez-vous le laisser faire ?

- Il a usé de magie ! s'exclama Arthur.

- Mais il l'a fait pour me sauver ! s'insurgea Merlin, dont le ton commençait à déplaire au prince.

- Et malgré toutes les bonnes intentions qui l'on motivé, c'est un crime ! Il a trahi mon père et Camelot !

- Mais pourquoi ?! fit Merlin en se prenant la tête dans les mains. En quoi est-ce un crime ?

- La magie est mauvaise ! Elle corrompt l'âme !

- Ce n'est pas vrai ! s'écria Merlin sans réfléchir.

- Mais que sais-tu de la magie, Merlin ?!

Le jeune sorcier faillit répliquer, mais il se retint de justesse. Je suis un être magique, aurait-il voulu crier. Cela signifie-t-il donc que je suis le mal ? Des larmes perlèrent sur les joues du magicien. Arthur baissa le regard, désolé. Merlin sortit de la pièce sans un mot, en colère, claquant la porte.

***

Dans la salle du trône, une autre dispute avait lieue. Morgane fusillait Uther du regard. Le roi faisait les cents pas sous les yeux inquisiteurs de sa pupille.

- Je n'arrive pas à croire que Gaïus ait pu me trahir, murmura-t-il en se laissant tomber sur son siège royal.

- Est-ce une raison pour l'envoyer au bûcher ? demanda sèchement la femme aux beaux cheveux de jais.

- C'est la loi, répondit Uther avec un regard sévère pour la jeune femme. La magie ne peut être tolérée à Camelot.

- Mais il a fait ça pour sauver Merlin, dit Morgane en essayant d'implorer la clémence du roi. Il est votre ami, Uther.

- Je ne reviendrai pas sur ma décision, jeune fille.

Morgane sentit son cœur se serrer. Le médecin avait tant pris soin d'elle, depuis toute petite déjà. Comment le roi pouvait-il l'exécuter sans aucune hésitation. C'était à croire qu'un trou béant se situait à l'emplacement de son cœur. En imaginant le vieil homme au milieu des flammes, elle ne put retenir une larme. Elle pensa au pauvre Merlin et à l'immense peine qu'il devait ressentir à ce moment.

***

Merlin se dirigeait vers les cachots. Il aperçut la cellule de Gaïus. Le vieux médecin était en piteux état ; ses cheveux étaient pleins de saletés, ses vêtements mouillés par la pluie qui s'infiltrait entre les pierres de sa prison, et les yeux vides. L'homme releva la tête en voyant son jeune garçon apparaître.

- Merlin, fit-il en tentant d'esquisser un sourire, dieu soit loué tu vas bien !

- Gaïus, dit Merlin en essayant de ne pas sangloter. Je suis désolé...

Merlin : RévélationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant