Chapitre 8

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La forêt était paisible. Une brise légère soufflait entre les feuillages. Arthur et Uther chevauchaient tranquillement, accompagnés de quelques chevaliers et de serviteurs. Merlin les accompagnait, portant tout l'équipement du prince sur ses épaules. Ils s'arrêtèrent à une clairière pour monter les tentes et les pavillons. C'était un endroit joli, près d'un cours d'eau qui serpentait entre les arbres. Tout le monde s'installa et se prépara pour cette journée de chasse.

Merlin n'appréciait guère ce sport qu'il trouvait sans intérêt et cruel. Mais il n'avait d'autre choix que d'accompagner Arthur. Ces derniers jours, il était un peu ailleurs. Il n'avait pas revu Cornelius Sigan qui paraissait s'être volatilisé dans la nature. Au moins, il n'avait pas attaqué Camelot. Peut-être s'était-il décidé à s'en aller ? Merlin n'avait pas non plus touché au livre du sorcier. Il avait suivi les conseils de Gaïus en qui il avait confiance plus que quiconque.

- Tu vas te réveiller ?! gronda Arthur en fusillant son serviteur du regard.

Il attendait que Merlin lui donne son arbalète. Le prince, de mauvaise humeur, le la lui arracha des mains d'un geste sec. 

- Veuillez m'excuser, fit Merlin confus.

- Tu n'as pas toute ta tête ces jours-ci, réprimanda le prince en haussant les sourcils.

Merlin ne répondit rien. Arthur soupira, exaspéré. Son serviteur s'était comporté de manière étrange ces derniers temps. Il ne répondait plus à ses piques avec son entrain habituel et semblait rêvasser plus que de raison. Le prince aurait bien voulu savoir ce qui contrariait son valet mais celui-ci n'avait pas l'air enclin à le lui dire. Arthur rejoignit son père. Tous deux partirent en première ligne, suivis des autres chevaliers : messire Léon, Gauvain, Perceval, et Elyan. Lancelot vint se poster aux côtés de Merlin.

- Est-ce que ça va ? demanda-t-il à son ami.

- Oui, répondit Merlin. Pourquoi cette question ?

- Tu as l'air songeur en ce moment, c'est Arthur qui t'en fait voir de toutes les couleurs ?

- Je n'ai pas une seconde de répit, rigola Merlin en avançant derrière les autres.

Gauvain, qui avait pris du retard sur les autres, les rejoignit pour discuter. Il n'avait pas l'air de prendre cette partie de chasse très au sérieux. Il aurait sûrement préféré se trouver dans une taverne loin d'ici. Tandis qu'ils parlaient, un bruit attira leur attention. Lancelot eut à peine le temps de hurler aux autres de se mettre à couvert qu'une bête monstrueuse sortit des fourrés pour leur bondir dessus. Jamais personne n'avait vu une créature pareil, un lion à la peau de crocodile et à la queue de serpent. Gauvain tira son épée, mais la chose, plus vive que lui, le bouscula ; il tomba sur le sol, perdant son équilibre. Des chevaliers qui avaient entendu les cris accoururent mais ils se firent immédiatement balayer par la queue du monstre. Merlin recula, effrayé, acculé contre un arbre, la créature face à lui.

- Merlin ! cria Gauvain en se relevant avec difficulté.

Il attaqua de nouveau la créature, mais son épée n'entailla même pas sa peau qui était aussi dure que du roc. Il redoubla d'effort, à coup d'estoc et de taille, pour la blesser, mais rien n'y faisait. Elle le griffa sévèrement et l'envoya valser le long d'une pente qu'il dévala, impuissant. Merlin était seul face à la bête, réfléchissant rapidement aux options qui s'offraient à lui. La magie ? Ici ? Maintenant ? C'était risqué.

Alors qu'il était sur le point de lever la main pour utiliser ses pouvoirs, Arthur apparut. Il avait rebroussé chemin en entendant l'agitation. Son épée levée, il se plaça entre Merlin et le monstre.

Merlin : RévélationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant