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Se reconstruire

Le monde est ainsi fait, quelle que soit votre point de vue, l'échelle à laquelle où vous vous placez ou tout autre variant, vous retrouverez toujours ce triptyque : création, destruction, reconstruction.

Pour lombric, notre vers de terre commun, cela est vrai. Il ingère les déchets de la nature les détruits et reconstruit une terre plus fertile, il crée un terreau. Dans les religions, un ou plusieurs dieux créent le monde, le reconstruisent et prévoient de le détruire, et cela est vrai notre planète s'est formée, transformée maintes fois et sera détruite un jour. On naît, on vit on meurt. On aime, on aime autrement et puis on se quitte, ou l'inverse.

Ces transformations sont inévitables, et il en est de même pour l'esprit humain. Il se crée se détruit et se reconstruit, dans un laps de temps plus ou moins long, avec une cadence plus ou moins élevée mais à chaque instant notre esprit crée, détruit et reconstruit. Et le plus beau dans cette histoire c'est qu'il le fait à lui même et donc à chaque instant celui-ci se crée, se détruit et se reconstruit lui même.

La vie de tout le monde n'y échappe pas. Et il est a parier que vous avez vécu des moments où vous vous sentiez maître du monde, et d'autres où vous viviez comme une loque. Un décès, une rupture, un changement professionnel... sont divers événements qui vous poussent vers la destruction de votre moi. Il faut néanmoins préciser une chose, ni l'événement, ni les acteurs de celui-ci ne sont responsable de cette destruction, seul votre réaction face à cet événement l'est.

Il ne faut pourtant pas vous blâmer pour cela. L'humain en tant que communauté à longtemps exercé, et exerce encore souvent une horde de sentiments néfaste face à la destruction. La destruction est vue comme mauvaise, un malheur à éviter absolument. Mais peut-on dire que la destruction de la poudre sous l'influence d'une flamme afin d'en tirer les étincelles d'un feu d'artifice est mauvaise ? Le feu en détruisant quelque-chose, en crée une autre, il ne faut donc pas avoir peur de la destruction.

Aussi la création ne peut pas être illimitée. Elle est obligatoirement stoppée, freinée par divers facteurs : le manque de ressources, de place,  d'imagination... Plus nous construisons, plus nous établissons les carcans qui freinent cette même création. Si vous construisez un immeuble à un endroit, vous ne pourrez pas construire un parc floral à ce même endroit. Si vous apprenez une certaine technique pou effectuer une tâche, penser autrement vous sera plus compliqué.

Seul la destruction pallie a ce problème. La destruction est une étape nécessaire au cycle du monde. La mort engendre la vie qui engendre mort à son tour, et ainsi de suite. Le feu brûle, le bois, et se transforme en cendre, d'où renaît un nouvel arbre. Attention, il n'est pas dit ici que tout doit être détruit afin de reconstruire. Posez donc cette allumette avant de mettre feu à la forêt, et rebrancher vos neurones.

La destruction est à l'ombre ce qu'est la construction est à la lumière. L'un ne peut exister sans l'autre, et l'un contient une partie de l'autre : le yin et le yang. Et l'alternance de ces deux phases peuvent naître le bon comme le mauvais. Vous devez vous servir de la destruction au même titre que la construction, afin de vous reconstruire.

Votre monde s'est écroulé, un véritable tremblement de terre  à vos yeux. De votre maison, il ne subsiste que quelques murs lézardés de fissures. Certaines de ces fissures laissent entrevoir le chaos du monde qui vous entoure. Ce toit sous lequel vous vous abritiez est maintenant percé de trous qui laissent passer ces gouttes d'eau qui glacent le sang et vous minent. A faire tout votre possible pour retenir les lambris qu'il reste, vous n'obtiendrez que des ruines.

Se reconstruire, ce n'est pas tout détruire. mais surtout repartir sur des bases saines. Abattre les murs instables, nettoyer les déchets et construire à nouveau. Il faudra bien sûr s'attendre à ce que le travail ne soit pas aisé. Parfois avec le sentiment de reculer, une rénovation cela implique forcement de faire un peu de pagaille, voire un peu de dégâts. L'impression d'avoir perdu ses repères, de ne plus savoir réellement qui on est, de ne plus habiter dans le chez soi que l'on connaît. Ce qui n'empêche pas que l'on se sentira ensuite aussi bien, voire mieux qu'avant.

Se reconstruire prend du temps, cela n'est pas immédiat. Faire des erreurs fait partie de la construction, il faut parfois abattre des pans de murs que l'on venait juste de construire. Souvent pour le mieux, peut-être était il construit au milieu du salon, du lit ou bien même inutile. Il est normal de se chercher, de se tromper, d'avancer, revenir en arrière. On en revient, au triptyque: création, destruction, reconstruction.

A vous donc de travailler chaque jour pour définir et redéfinir qui vous êtes, ce vers quoi vous allez et ce que vous voulez être : une origine, une direction, et un cap.