Massacre urbain.

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Ce bâtiment sur la colline en face, perdu parmi les maisons, faisait partie du décor.
Mais bientôt, il ne sera plus qu'un vieux souvenir.
Détruir pour mieux reconstruir.

Deux machines à l'interminable bras mécanique s'activent depuis plusieurs jours déjà.

Une fumée blanche de poussière s'échappe du site.
La destructrice s'acharne sur l'extrémité du bâtiment encore debout. À la place où se dressait son milieu, des gravas. Entassées, les pierres.
Massacre urbain.
Il le fallait.

Lentement, le bras s'élève, s'abat d'un coup sec sur le haut du troisième étage. Je me dis à cet instant que la distance ne me permet pas de percevoir le tintement du métal sur le béton.

Puis me parvient ce bruit monstrueux. Un fracas, suivi d'un grondement.

Les débris tombent, comme au ralenti. Ce que j'entends et ce que je vois au loin, ce sont des perles en verre qui émettent un léger cliquetis, au contact des précédentes. De simples morceaux de coquillages que l'on retourne et mélange entre eux.

Cet espace sera vide et triste, jusqu'au début du chantier. On bâtira une résidence, où mettre les personnes âgées.

11/04/18

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