Chapitre 17

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PDV de Gon:

Je n'ai pas réussi.
Le ciel se teinte d'orange tandis qu'Hisoka s'éloigne. J'essaye de me remettre sur pied et retombe directement. Mon corps me fait mal. Très mal. Je suis tombé dans le piège d'Hisoka alors que Killua se méfiait. Je me suis fait enlevé, Killua m'a cherché. On m'a blessé, Killua m'a protégé.
Une larme roule le long de ma joue. Je suis trop faible pour réussir seul ? Trop faible pour ne pas pouvoir protéger celui que j'aime ?
Killua est étendu à côté de moi. On pourrait croire qu'il dormait si ses traits n'étaient pas aussi déformés par la douleur. Excuse moi Killua.
Je m'allonge dans l'herbe, laissant mon sang dégouliner de mes plaies. Je commence à m'habituer à la douleur. Je ferme les yeux. Lorsque je les rouvrent, la nuit est tombée et une fille se tient au dessus de moi. Je pousse un cris et recule.

??? : Tais-toi ! Où est ton autre bras ?

Je lui indique du doigt mon bras sectionné, à l'autre bout de la plaine.

??? : Reste là.

Elle se dirige vers le bras et le ramène.

Gon: Je te connais.

C'était vrai. Je l'avais déjà vu. Ses cheveux rose rassemblés en queue-de-cheval, son Uwagi blanc, ses yeux bleu. Le Numéro 3 de la Brigade Fantôme. Machi.

Machi: Je sais. Maintenant approche ton bras.

Le ton de sa voix laissait sous entendre qu'elle n'était pas venue de son plein gré.

Gon: Qu'est ce que tu vas faire ?
Machi: Donne moi ton bras !

Je lui tend mon moignon qu'elle inspecte. Elle défait délicatement la ceinture qui servait de garrot et bouche l'écoulement de sang qui jaillit du bout avec mon avant-bras. Un fil bleu s'enroule autour du bras crachant du sang, venant remplacer le garrot de fortune.

Machi: Enlève ton aura, je ne pourrai rien faire sinon.

Je me met en Zetsu. Ma tête me lance énormément. Je sens que je me vide de mon sang.

Machi: Suture de Nen.

En un instant, les bras de Machi furent partout à la fois, reliant mon bras à mon corps à l'aide d'un fil de Nen. Au bout de quelques minutes, elle s'arrête et tire sur le fil, recollant mon avant bras.

Machi: C'est fini.

Elle coupe le fil et se lève.

Gon: Attend.

Elle s'arrête et me fixe.

Machi: Avant que tu ne t'imagines quelque chose, je suis venue sur demande d'Hisoka. Sinon je ne t'aurais en aucun cas raccomoder.
Sur ces mots, elle me tourne le dos et s'en va.
Gon: Merci beaucoup.

Elle ne répond pas, mais je sais qu'elle a entendue.

PDV de Killua:

Quand j'ouvre les yeux, il fait déjà nuit. La douleur me vrille le crâne. Je me relève en position assise et regarde autour de moi. Scrutant la pénombre à la recherche de quelque chose.
Il me faut quelques secondes pour que tout me revienne en mémoire.
Gon !
Je le cherche du regard, cédant progressivement à la panique.

Killua: Gon !?
Gon: Je suis là.

Je me retourne et tombe face à face avec lui. Il me regarde avec une lueur d'inquiétude dans les yeux. Ce serait plutôt à moi de m'inquiéter ! Pourtant... Je plisse les yeux pour mieux le regarder dans l'obscurité. J'ai l'impression de rêver. Il a... Deux bras ??
Je m'approche de lui et saisit ses mains. Oui. Ses deux mains. Je ne rêve pas.

Killua: Comment ?
Gon: C'est une longue histoire.

Je me rapproche encore plus et tente de le prendre dans mes bras mais il se lève. Je l'interroge du regard, il ne répond pas et me prend sur son dos.

Killua: Gon lâche moi ! Tu es largement plus blessé que moi !

Aucune réponse.
Je me débat (doucement pour pas lui faire de mal), en vain. Il s'accroche à moi comme s'il craignait que je m'en aille.

Killua: Gon repose moi !

Toujours rien.
Il avance, boitant à plusieurs reprises. Il traverse la plaine et rejoins la forêt avant d'ouvrir la bouche.

Gon: Je te ramène à l'hôtel.
Killua: Laisse moi marcher.

C'est sans surprise que seul le silence de la forêt me répond.
Abandonnant toute résistance, je pose ma tête contre son dos. Il sent tellement bon. Je ferme les yeux et me laisse submerger par cette odeur désormais si familière. Il murmure quelque chose que je n'entends pas.

PDV de Gon:

Gon: Je te ramène à l'hôtel.
Killua: Laisse moi marcher.

Non Killua. Je dois m'occuper de toi comme toi tu l'as fait pour moi, te prouver que je ne suis pas faible.
Il pose sa tête contre mon dos, ses cheveux me chatouillent la nuque, son souffle contre ma peau me provoque un frisson dans tout le corps. Ma vue se brouille.

Gon: Tu me pardonnera un jour de ne pas avoir été à la hauteur ?

Le bruit des vagues lointaine me parvient, emportant mes pensées, me laissant vide.
Je marche jusqu'à l'hôtel et entre dans le hall. À cette heure-ci, il n'y a plus personne à l'accueil. Je me dirige discrètement vers la chambre que j'avais occupé avec Hisoka et entre.
Je pose Killua sur le lit, attrape la couverture qui repose sur le sol et le recouvre avec. Cette fois, il dort réellement. Il a l'air si paisible que j'hésite à le regarder dormir. Finalement je m'installe à côté de lui et le prend dans mes bras, sa tête dans le creux de mon cou.

Gon: Je t'aime.

Cette pensée tourbillonne dans mon esprit tandis que je tombe dans les bras de Morphée.

Et si c'était l'amour ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant