INTO MY WORLD - [FF EXO]

Chapitre 4

Sun Hyang

Tendue, je désigne d'un signe de tête le lit à Baekhyun qui vient de rentrer dans la chambre. Énervée, je vérifie pour la troisième fois le contenu de notre sac de voyage, plus pour m'occuper qu'autre chose. Finalement je vais m'asseoir contre la porte et éteins la lumière. Il fait noir, seule la lumière du voyant indiquant la sortie de secour clignote, me permettant de distinguer des ombres dans la chambre: la commode, la porte de la salle de bain, le lit, la silhouette immobile de Baekhyun... Je ferme les yeux: bientôt soixantes douze heures que je n'ai pas dormi. Je sens que je commence sérieusement à fatiguer, je voudrais dormir, quelques heures seulement mais je ne peux pas, nous ne sommes pas en sécurité ici.

Tout est calme, aucun bruit, pas même celui de la respiration de Baekhyun: il ne dort donc pas. La respiration de quelqu'un qui dort fait forcément du bruit: une respiration silencieuse demande un contrôle que nous n'avons pas lorsque nous dormons.

Parfois le bruit d'une voiture qui passe vient perturber le silence mais c'est tout.

Les minutes passent et Baekhyun ne dort toujours pas tandis que moi, je sens mes paupières s'alourdir. Soudain sa voix retentit dans le noir:

- Vous ne dormez pas?

- Non. Je dois monter la garde.

- On est en danger?

Je réprime un soupir.

- Il serait temps que vous vous en rendiez compte.

- Nan, je veux dire ici, dans cet hôtel.

- Tant que ce n'est pas terminé nous sommes en danger.

- Ah.

- Dormez maintenant.

- Je dormais.

- Faux.

Je le vois se révéler: je ne perçois que son ombre mais j'imagine sans peine son regard curieux m'observer, ou du moins, tenter dans la nuit.

- Comment vous savez?

- Votre respiration.

Il ne répond rien mais reste assit. Je sens qu'il a une question sur le bord des lèvres et son hésitation à la poser m'inquiète: quelle est cette question pour que lui ai peur de me la poser? Le silence se charge d'une tension qui joue avec mes nerfs fatigués. Elle monte, elle monte et me fait craquer: je fini par demander précipitamment:

- Bon posez votre question qu'on en finisse et que vous dormiez!

- Vous avez déjà tué quelqu'un?

Sa réponse a fusé aussi vite que ma question, me laissant sans voix, abasourdie et ahurie. Ma respiration se bloque un instant face à la question mais surtout face à ma propre réaction. Je devrais répondre facilement et rapidement, par oui ou non. Ce n'est pas la première fois que je pense et doit parler de ce que j'ai fait et de mes potentielles victimes. Pourtant je ne répond pas tout de suite et à la place des questions me viennent à l'esprit: dois-je répondre? Que dois-je répondre? Ai-je déjà tué quelqu'un? Mais surtout, est-ce que son regard sur moi va changer en fonction de la réponse? Cette dernière question m'énerve. Qu'est-ce que j'en ai à faire de ce qu'il pense de moi? Rien! Alors pourquoi je me pose cette question? Sûrement parce que tous les gens avec qui j'en ai discuté sont agents comme moi. Sûrement parce que tous ces gens ont déjà pressé de nombreuses fois la détente, plus que moi d'ailleurs. Rassurée par cette justification je répond d'une voix que j'espère calme et stoïque.

- Non. Du moins je ne pense pas. Blessé gravement oui, ça fait parti de mon métier mais je n'ai jamais tiré sur quelqu'un avec pour but de le tuer. J'ai peut-être tué lors d'une fusillade: quand vous tirez de partout pour faire reculer l'ennemi, même si vous faites attention des balles se perdent. Peut-être que quelqu'un est mort des suites de ses blessures, je ne sais pas. Je fais toujours attention, je ne vise jamais de points vitaux mais parfois vous n'avez pas le choix.