Chapitre 19

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Sun Hyang, Rome, Italie, 5 mois après.

Le vent fait voler mes cheveux tandis que je marche seule dans les rues de Rome. Le soleil se couche et le ciel se pare de ses plus beau oranges et rouges, égayant un peu mon esprit assombrit. Je me mêle à la foule, disparaît parmis tous ces passants et ces vieux bâtiments, chargés d'une histoire si vieille qu'elle en paraît intemporelle. Combien de vie, de moments se sont noués puis dénoués sous les yeux observateurs de ces pierres abîmées?

Dans mes écouteurs, sa voix résonne et fait vibrer mon coeur au rythme des mots qu'il chante. Pathétiquement, je m'imagine qu'il est présent, qu'il est là, avec moi. Je l'imagine me tenir la main, me voler des baisers et rire, je l'imagine regarder le paysage, émerveillé avant de se moquer gentiment des gens autours de nous parce que toutes ces vieilleries l'ennuiront. Il se moquerait aussi de moi, de mon air pincé et sérieux, de mes joues rouges et de ma manière militaire de voir les choses. Je l'imagine jouer avec mes cheveux pour attirer mon attention dès que je resterais trop longtemps devant un tableau.

Mes rêveries me font rire, je l'imagine tellement bien et même si c'est faux, ça me réchauffe le coeur.

Pourtant, je sens sur ma joue couler une larme, bientôt suivie d'une ribambelle d'autres. Je m'arrête de marcher, passe ma main sur mon visage et regarde avec surprise ma main mouillée. C'est pas vrai, je m'étais promis d'arrêter...

Depuis que je l'ai quitté, j'ai l'impression de m'être transformée en fontaine. Moi qui ne pleurais jamais avant, un rien me fait craquer. Sa voix bien sûr mais aussi tout ce qui me fait penser à lui. Dans toutes les choses bleues que je vois j'ai l'impression de retrouver le bleu de ses cheveux, le jour de notre rencontre. Chaque hôtel que je vois me fait penser aux nuits que nous y avons passé ensemble et les premiers jours qui ont suivi notre "rupture" que je peux aussi appeler fuite, la vue d'une voiture suffisait pour me faire monter les larmes aux yeux. Je me suis un peu calmé depuis mais c'est très limite. Elle est loin l'agent spécial impassible, maniaque du contrôle et de la maîtrise de ses sentiments. Si l'instructeur me voyait il me frapperait... Mais l'instructeur et l'armée sont loin maintenant.

Quand j'ai quitté Baekhyun et que je suis retournée au quartier général, le président m'attendait. Je lui ai fait un débrief dans les règles de l'art suivi du rapport le plus long de toute ma vie. Il m'a félicité, proposé une promotion et le lui ai répondu en lui rendant mon flingue.

Stop. Je m'arrête là je ne peux plus continuer dans l'armée. Toute cette histoire m'a fait réaliser que j'avais fait mon temps, j'avais fait ce pour quoi je m'étais engagé: il est temps pour moi de penser à ma vie, à ce que je veux réellement être et faire.

Après ça, j'ai pris le premier vol pour l'Italie dès que j'ai pu et j'ai misérablement fuit. J'ai toujours aimé l'art et quel meilleur pays que l'Italie, berceau de l'art occidental pour l'étudier? Et je dois aussi avouer qu'il me fallait au moins la distance d'un continent pour m'empêcher d'entrer chez Baekhyun par effraction juste pour le voir. Je suis misérable ET terrifiante. Je devrais avoir honte d'envisager d'utiliser mes compétences d'agent spécial pour voir l'homme que j'aime et que j'ai moi même fuit.

Je soupire et reprends ma route. Je longe les rues bondées et tout ce monde me donne l'impression d'être moins seule. Dans tous ces gens, il doit bien y avoir quelqu'un d'aussi malheureux que moi non? Je suis horrible mais je crois que me dire que je ne suis pas la seule à souffrir m'aide à ne pas m'effondrer.

Mes pas me conduisent dans un petit parc discret, caché des touristes pressés par les arbres qui l'entourent. Là, des enfants jouent, surveillés par le regard attentif de leurs parents. Je les regarde courir partout, le sourire au lèvres.

INTO MY WORLD - [FF EXO]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant