INTO MY WORLD - [FF EXO]

Chapitre 14

Sun Hyang

Je cours dans les hautes herbes en boitillant. La douleur qui irradie de ma jambe se propage dans tout mon corps et m'empêche d'aller aussi vite que je le voudrais. J'essuie les larmes qui coulent sur mes joues: je ne dois pas pleurer mais rester forte jusqu'au bout. Je regarde derrière moi: une traînée de gouttes de sang indiquent le chemin jusqu'à Baekhyun. J'arrache des herbes et efface les traces du mieux que je peux. Il ne faut pas qu'ils puissent remonter jusqu'à lui.

Ce n'est qu'une question de secondes avant qu'ils n'arrivent alors je me dépêche et rejoins la voiture avec laquelle on est arrivés. J'ouvre la portière et m'assois sur le siège. Juste à temps. La lumière blanche des phares m'éblouit et je bondis de la voiture en faisant mine que je viens d'en sortir. Quelques hommes descendent et commencent à me courir après. Je les entends fouiller la voiture et après avoir vérifié qu'ils ne se dirigent pas pas vers l'emplacement de Baekhyun j'accélère l'allure, aussi vite que je peux avec ma jambe blessée. En réalité mon coeur me fait bien plus mal que ma jambe mais je l'ignore: je ne dois pas y prêter attention et continuer à courir. Même si je dois mourir, Baekhyun sera sauf. Même si je dois mourir, lui vivra. A quel moment sa vie est passée comme ma priorité? Je ne sais pas, la seule chose qui est sûre c'est que ce n'est pas le moment d'y penser.

Je cours toujours mais je sens que ma vitesse baisse. Je traine plus ma jambe que je ne la soulève et mes poursuivants sont remontés dans une voiture. Leurs phares éclairent mon chemin et le bruit des moteurs m'indique qu'ils se rapprochent de plus en plus. Je suis faite comme un rat. La route ne semble pas vouloir rétrécir: les voitures peuvent toujours me suivre et maintenant que je suis sur un pont, je ne peux plus passer à travers champs. Tout ce qu'il me reste à faire c'est courir tout droit. Mais jusqu'où? Je ne vais plus tenir très longtemps et eux ils peuvent se contenter d'attendre que je m'arrête de moi même, épuisée.

Il n'y a plus aucun espoir, je vais mourir ici, ce soir. Je le savais, mais me le dire comme ça, c'est violent.

Les bruits se rapprochent et soudain une idée traverse mon esprit: et si...

Comprenant que je n'ai pas d'autre solution, je cours sur le pont, percevant à travers la noirceur de la nuit la lumière des phares à ma poursuite. J'atteins rapidement la rambarde et me penche: je ne vois pas l'eau, juste une immensité noire: vais-je vraiment sauter? Ça me semble être une des pires idées que je n'ai jamais eu dans le rayon "instinct de conservation". Le bruit des portières qui claquent et des fusils chargés me répond: oui, je vais sauter, je n'ai pas le choix.

Je prends une grande respiration et saute.

"T'as intérêt à revenir vivante tu m'entends Sun Hyang?"

Au fond de moi une volonté plus forte que tout répond: Je te le promet.

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On voit souvent dans les films d'action le héro sauter dans l'eau pour échapper aux hommes qui le poursuivent. Souvent, il plonge et tout est ralenti, comme s'il plongeait dans la douceur accueillante d'un rêve. Mais l'eau qui m'entoure n'a rien d'un rêve ou alors c'est un cauchemar.

La pluie qui tombe à la surface vient nourrir la rivière où des courants me malmènent. Je suis emportée de toute part, sans possibilité de résister: j'essaye au début mais ça ne fait que vider plus rapidement l'air de dans poumons. Mes vêtements s'alourdissent, ma jambe blessée ne me répond presque plus: je me sens couler toujours plus profond et toujours plus loin. Le monde n'a plus d'envers ni d'endroit, juste de l'eau noire et gelée contre laquelle je ne peux rien. Je suis perdue et mes forces me quittent bien trop rapidement.

Quelque chose me frôle et une peur panique me prend. Qu'est-ce que c'est? Je ne distingue rien, je ne sais pas où je suis, j'ai à peine conscience de mon propre corps. Un autre frottement: c'est visqueux, c'est long. Ça ne doit être qu'une algue mais toute pensé rationnelle me quitte, je suis envahie par une terreur instinctive: j'utilise mes dernières forces pour me débattre, m'éloigner. Je bats des jambes et des bras sans aucune coordination avec désespoir et hystérie. Soudain, je me cogne contre quelque chose. Je retiens difficilement un hurlement qui me ferait perdre tout l'air qu'il me reste. Mais plutôt que m'en éloigner, une étincelle de raison me dit d'identifier ce que c'est. Alors craintivement je passe ma main dessus: c'est métalique et bombé. Ça me parait grand. C'est... L'épave d'une voiture tombée dans la rivière? Ça veut dire que... La surface est au dessus!