Mon enfance.

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Il y a dix ans de cela, vivait une petite fille du nom de Naiija OMARI avec ses parents dans une modeste maison. Bien qu'ils fussent très pauvres, l'essentiel pour eux était de voir leur fille heureuse et, pour elle, de voir le sourire sur le visage de ses parents. Elle comprenait parfaitement leur situation financière.

Le père était maçon, mais avec l'âge, il avait du mal à trouver des chantiers. Quant à la mère, elle était une simple vendeuse de maïs et de bananes. Malgré leur modeste économie, ils faisaient de leur mieux pour payer la scolarité de leur fille dans l'une des meilleures écoles de leur quartier. Ils voulaient offrir le meilleur à leur enfant.

La petite fille travaillait dur à l'école pour, un jour, prendre soin de ses parents et « leur faire le tour du monde », comme elle le disait souvent chaque soir au moment du dîner.

Mais un jour, le père fut victime d'un accident de voiture dans un quartier riche de la ville. Les témoins passèrent en le voyant, sans même réagir. Quand la petite fille rentra de l'école et vit son père en difficulté, elle appela à l'aide, mais personne ne vint. Ses camarades de classe, enfants de riches, se moquèrent d'elle et de son père.

L'ambulance arriva finalement, mais trop tard, le père était décédé. La petite fille dut annoncer la nouvelle à sa mère qui s'effondra en apprenant la triste nouvelle. Les jours passèrent et la santé de la mère se détériora rapidement. Il devint alors difficile pour la petite fille de continuer ses études.

Un soir, la mère donna des conseils à sa fille : « Sois toujours humble, véridique et ne t'éloigne jamais de la prière. Bat-toi dans la vie, étudie bien à l'école et deviens quelqu'un qui rendra ton père et moi fiers. Un jour, tu seras connue dans cette ville et ils connaîtront et respecteront ton nom Naiija, ma fille. Et tu m'emmèneras faire le tour du monde ».

Malheureusement, une semaine plus tard, faute d'argent pour payer sa scolarité, Naiija fut contrainte de quitter l'école.

De retour à la maison, le propriétaire de la parcelle où elles louaient arriva comme à son habitude en début de mois. Mais cette fois-ci, il avait les sourcils froncés.

"Mme OMARI, je suis venu prendre l'argent des cinq mois de loyer que vous me devez", dit-il d'un ton ferme.

La mère toussa avant de répondre: "S'il vous plaît, monsieur, patientez encore un peu, je vais trouver comment vous payer ces temps-ci. Je suis dans une situation difficile en ce moment."

"Ce n'est pas mon problème. Donnez-moi mon argent maintenant", rétorqua-t-il.

Mais la mère insista: "Je vous en supplie, ayez pitié de nous. Ma fille et moi sommes dans une situation précaire en ce moment."

Le propriétaire ne sembla pas affecté par ses supplications et donna un ultimatum: "Vous avez deux jours pour payer votre loyer. Si vous ne l'avez pas fait d'ici là, vous devrez libérer la maison."

La petite fille, voyant l'urgence de la situation, se mit à vendre des fruits dans les arrêts de bus et dans les bars, portant un plateau sur sa tête dans les rues de Lagos.

Le délai arriva et, comme prévu, le propriétaire les expulsa de la maison et prit tous leurs biens. La mère et la fille se retrouvèrent sans abri et cherchèrent un endroit où dormir. Finalement, elles trouvèrent refuge dans une maison inachevée, qui devint leur nouvelle maison.

Un jour durant la nuit, des malfrats, entrèrent là où la mère et la fille dormaient, ils abusèrent des deux.

Naiija criait à l'aide de toutes ses forces, mais en vain, elle voyait comment sa mère se faisait violée par cinq garçons. Tandis que les trois autres  la violaient elle.

La mère perdu la vie par la suite.

Trois mois plus tard, alors qu'elle errait affamée dans la ville de Lagos, Naiija tomba sous le soleil accablant. Lorsqu'elle reprit connaissance, elle était allongée sur les pieds d'une petite fille de son âge.

« Qui es-tu ? » demanda Naiija.

« Moi, c'est Domique DIKE et toi ? »

« Naiija OMARI. Que s'est-il passé ? »

« Je marchais quand je t'ai vu tomber. Je t'ai portée sur mon dos jusqu'ici. C'est là où je vis. »

Naiija leva les yeux pour voir. C'était un endroit sale, une maison inachevée près des dépotoirs.

« Et tes parents ? » demanda-t-elle.

« Ils ont été tués par des bandits. Et après l'enterrement, les frères de mon père m'ont mise à la porte et se sont emparés de toute la fortune de mes parents. Et toi ? » répliqua Domique en versant quelques larmes.

Naiija lui raconta alors toute son histoire.

« Tu peux rester avec moi si tu veux. » proposa Domique en donnant un bout de pain tout sale, le seul qu'elle avait pu ramasser.

« Merci ! Mais toi ? » s'enquit Naiija.

« Tu en as plus besoin que moi. » répondit Domique en lui offrant un sourire et en partageant le pain en deux.

« Tiens, désormais tout ce qui est à moi sera à toi et vice versa. Nous ne nous quitterons plus jamais, nous veillerons toujours l'une sur l'autre pour l'éternité. Désormais, tu es ma sœur, et c'est nous deux contre le reste du monde. » déclara Dominique à Naiija, qui versa des larmes. Cependant, Naiija les essuya en disant : « Non Dominique, plus de larmes. Nous ne verserons plus de larmes, c'est aux autres d'en verser. »

Des mois passèrent, puis des années. Naiija se prostitua pour gagner de l'argent afin que toutes deux puissent continuer leurs études, au lycée, puis à l'université, à la recherche d'une meilleure vie,Naiija se considérait comme la grande sœur et faisait tout son possible pour prendre soin de Dominique.
Ayant terminé leur études universitaires, elles  avaient du mal à trouver un emploi dans le pays. Malgré cela, Naiija ne se laissait pas abattre et s'efforçait d'être un exemple pour sa sœur en travaillant dur pour subvenir à leurs besoins. Elle était déterminée à réussir et à offrir un avenir meilleur à sa seule famille.

Mais entre le paiement des factures d'eau, d'électricité et du loyer, la situation devenait de plus en plus difficile pour elles. Les charges s'accumulaient et elles avaient  du mal à joindre les deux bouts. Chaque mois, c'était la même lutte pour faire face aux dépenses.

Avec leur physique attrayant, les deux jeunes femmes décidèrent de se lancer dans la prostitution. Elles se firent rapidement remarquer par les hommes puissants de la ville. Ainsi, le nom de Naiija OMARI commença à faire sensation dans la ville de Lagos.

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