Tout Pour La Money

La préparation

Cela faisait déjà une journée que Naiija et Dominique vivaient chez Lucie, qui prenait grand soin d'elles.

Naiija, quant à elle, avait choisi de rester dans sa chambre, plongée dans ses pensées, sans quitter son lit du matin au soir.

Il était environ 15 heures, quand Lucie appela Dominique depuis la terrasse :

"Dominique..."
"Oui, Lucie."
"Elle est où Naiija ?"
"Dans sa chambre", répondit Dominique avec un soupir.
Lucie se dirigea vers la chambre de Naiija, laissant Dominique assise sur la terrasse.

Après avoir toqué à la porte et n'obtenant pas de réponse, elle décida d'entrer.

Naiija était dans son lit, des écouteurs dans les oreilles, lorsque Lucie la toucha. Elle se retourna, retirant ses écouteurs, et Lucie lui lança :

"Naiija ! Tu es toujours collée à ce lit. Tu devrais sortir un peu."
"T'inquiète, je préfère rester là."
"Je ne te demande pas ton avis. Allez, viens."
Lucie tira Naiija par le bras, qui se laissa faire, n'ayant pas l'énergie de résister, simplement pour faire plaisir à son amie. Elles se dirigèrent toutes les deux vers la cours.

"Vous allez où ?", interrogea Dominique.
"Au resto, tu veux venir ?", répliqua Lucie.
"Et comment ? Bien sûr que je viens avec vous."
Lucie sourit, sachant que Dominique était toujours partante pour les sorties. Elle commenta en riant :

"Je sais que pour les sorties, tu es toujours partante."
"Je ne te calcule même pas. Allez, bouge."
Lucie et Naiija avaient une amitié forte, malgré leur caractère bien trempé, et elles aimaient taquiner Dominique.

Elles montèrent ensuite dans la Range Rover de Lucie.

Dans la voiture, la musique jouait, et Lucie passait différents morceaux. À un moment donné, Dominique s'écria :

"Remets ! Remets ! Remets !"
"Quoi ?", demanda Lucie.
"Retourne en arrière, je suis sûre que c'est ça !"
Lucie fit ce qu'elle lui demandait, et Naiija entendit une chanson familière :

"J'ai tout perdu dans la nuit, en pleurs,
La vie m'a donné des coups, c'est dur.
De l'enfance volée à un avenir sombre,
J'ai marché sur ce chemin, j'ai vu son ombre.
Je cherche la lumière, un nouveau départ,
Effacer le passé, soigner les blessures du cœur.
À travers les larmes, je trouverai la clarté,
Je renverserai les dés, je reprendrai ma dignité.
La rue était ma scène, un endroit froid,
Où les rêves meurent, où l'espoir est en émoi.
Mais je me bats, je reprends le contrôle,
Je suis une guerrière, je veux libérer mon âme.
Dans l'obscurité, je trouve ma force,
Je suis plus forte que mes cicatrices, c'est ma course.
Je ne reculerai pas,
Je récupérerai ce qui m'a été volé, je serai là.
La vie peut être dure, le destin peut être injuste,
Mais je vais briller
Mon passé ne me définit pas, je suis en train de changer,
Regardez-moi maintenant, je ne serai jamais étrangère."

"C'est la chanson préférée de Naiija, pas vrai, Naiija ?", lança Dominique.
"Si, mais là, je n'ai pas envie d'écouter ça."
"Mais, Naiija ?"
"N'insiste pas, Dominique. Je la comprends parfaitement."

Cette chanson rappelait à Naiija une époque où l'argent coulait à flots, une époque dorée. Mais ce souvenir était trop douloureux, car tout avait basculé cette fameuse nuit où elles avaient été chassées de chez elles.