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La mission - Partie *1*

"Que faites-vous ici ? Nul mortel n'a le droit d'entrer dans cette forêt", déclara une voix sinistre.

"Écartez-vous de mon chemin, ignoble créature", répondit Dominique, déterminée.

"Ah ah ah ah ah," l'entité ria d'une manière diabolique. "Naiija Omari, c'est ça ?"

"Oui, c'est bel et bien moi, et ?" interrogea Naiija.

"Ah ah ah ah... je ris parce que vous allez mourir sans avoir vu ce que vous êtes venus chercher. Je vous le dis, vous n'êtes pas les premiers ni encore les derniers à perdre la vie pour cette quête", se moqua l'entité.

"Imbécile, nous ne sommes pas comme les autres, tu comprends ? Et c'est toi qui vas perdre la vie, c'est clair ?" répliqua Dominique avec un mélange de défi et de crainte.

"Stupide humaine, comment oses-tu ?" siffla l'entité, irritée.

D'un geste puissant, elle projeta Dominique contre un arbre, tel un jouet emporté par une tornade. Naiija, déterminée à secourir son amie, fut soudainement suspendue à quelques centimètres du sol, puis projetée violemment contre la terre. La menace de la forêt se faisait de plus en plus évidente.

"Stupide, stupide, les humains ne sont que stupides", ricana l'esprit malveillant, une créature obscure dont la peau était plus noire que la nuit, et dont une corne ornait le front. Il était à peine vêtu, recouvert d'un tissu déchiré qui cachait partiellement sa nudité. Ses longs ongles étaient d'un blanc d'une pureté effrayante.

"Dom... Dom... Dominique ? Do...", articula Naïja en luttant pour se relever.

"Naïja...", murmura Dominique en touchant son dos endolori.

Naïja se mit à réciter une incantation qu'elle avait apprise à Ono pour se prémunir contre de telles entités maléfiques. Elle frotta du sable entre ses mains et répéta les mots de l'invocation, créant ainsi une énergie mystique.

"KANIMA KARONDA MAYA"
(invocation), prononça-t-elle avec force.

La poussière de sable tourbillonna autour de ses mains, formant une sphère scintillante d'énergie magique. Naïja souffla sur cette sphère et dirigea son pouvoir en direction de l'esprit. La créature poussa un cri strident et se dissipa, se fondant dans l'air ambiant comme une ombre qui disparaît dans l'obscurité.

Après que l'entité maléfique se fut évanouie, Naïja se précipita vers Dominique et l'aida à se relever.

"Allez, lève-toi. Nous devons continuer. N'oublie pas que le temps nous est compté ici. Nous n'avons que trois jours au maximum", la pressa Naïja.

"D'accord. Allons-y", répondit Dominique, déterminée à poursuivre leur quête.

Après six heures de marche, Dominique s'arrêta en posant sa main sur un arbre pour prendre appui.

"Naïja," commença-t-elle, "il se fait nuit. Reposons-nous. Il fait sombre, et j'ai sommeil."

Naïja hésita un instant, consciente de l'urgence de leur quête, mais elle comprit l'importance de reprendre des forces. "D'accord. Nous pouvons dormir sous cet arbre."

Dominique soupira de soulagement. "Ouf, je croyais que tu n'allais jamais dire oui."

Elles s'installèrent près de l'arbre et s'endormirent. Pendant leur sommeil, un énorme serpent, presque aussi long qu'un train, s'approcha discrètement et s'enroula autour de Dominique.

"À l'aide !" cria Dominique en se débattant, réveillant Naïja en sursaut.

"Quoi ?" s'étonna Naïja.

Elle prit son sac, en sortit un revolver et tira sur le serpent pour libérer Dominique. Mais au lieu de reculer, le serpent se précipita vers Naïja. Elle tenta de fuir, mais il l'attrapa en un éclair, provoquant une douleur intense dans ses os.

Le serpent ouvrit sa gueule pour l'avaler, mais Naïja ne se laissa pas faire. Elle saisit un couteau et le planta dans la bouche du serpent, déchirant sa peau alors qu'elle glissait vers le bas. Le serpent hurla de douleur, un cri qui résonnait étrangement humain.

Naïja et Dominique étaient tout aussi surprises que terrifiées. Lorsque le serpent tomba au sol, une étrange ouverture semblable à un trou noir s'ouvrit devant elles.

Elles échangèrent un regard, puis Naïja prit son sac et s'avança vers le trou noir, ne sachant pas ce qui les attendait de l'autre côté.

"Naïja, où vas-tu ?" s'inquiéta Dominique.

"Si un chemin s'est créé, il faut y aller," répondit Naïja, déterminée.

"Mais et si c'est un piège ?" Dominique exprima ses craintes.

"Aucun piège ne pourra m'arrêter," affirma Naïja.

Sans plus attendre, elles entrèrent dans le trou noir, qui se referma aussitôt derrière elles. Naïja fixa intensément le lac qui s'étendait devant elles, se remémorant les enseignements de ses professeurs à Ono. Ils avaient dit que pour traverser n'importe quel lac, fleuve ou mer, il fallait demander la permission aux esprits qui en étaient les gardiens.

"Moï, Naïja Omari, je suis à la recherche d'un objet qui me permettra de mener ma revanche. Je demande que vous me cédiez le passage," proclama-t-elle à haute voix.

Après son appel, elle prit deux œufs et les lança dans le lac. Une minute s'écoula, sans signe de réponse.

"Tu crois qu'ils ont accepté ?" demanda Dominique.

"Nous le saurons bientôt. Allons-y," dit Naïja, se préparant à traverser le lac.

"Hein !?" s'exclama Dominique, surprise.

"Nous allons nager jusqu'à l'autre rive," annonça Naïja.

"Mais on ne sait même pas ce qui se trouve dans ce lac, Naïja," fit remarquer Dominique, préoccupée.

"Écoute, Dominique, tu peux m'attendre ici, d'accord ? Je peux le faire seule," proposa Naïja.

Non," répondit Dominique fermement, "je viens avec toi."

"Es-tu sûre ?" insista Naïja.

"Oui," répondit Dominique.

"D'accord, allons-y," déclara Naïja.