Bats toi !

Chapitre 1- Trois ans

Coup de poing direct
Trois ans...
Crochet du droit
Trois ans que je l'ai détruite...
Uppercut
Je l'ai perdu...

Le public m'acclame. J'ai gagné. J'ai commencé la boxe il y a deux ans, pour l'oublier. Mais vu qu'elle s'obstinait à rester dans ma tête, j'ai commencé les combats illégaux et mon coach de boxe n'en sait strictement rien.
J'ai essayé de l'oublier... Je n'ai pas réussie. Ses yeux restent gravé dans ma mémoire, ses caresse restent collé à ma peau et son sourire ainsi que son rire... Je ne pourrais jamais les oublier... il résonne dans ma tête à chaque seconde.
Lorsque, le soir très tard, je m'endort, je la voie, je la sent.

Je sors du ring après que le présentateur ai crié le nom du vainqueur: le mien.
Si je m'efforce de gagner, c'est pour elle. J'ai l'impression que, si je les bat tous, elle reviendra et me pardonnera. Malheureusement je sais que c'est impossible, qu'elle ne reviendra pas et qu'encore moins elle ne me pardonnera. Pourtant je veux y croire car c'est grâce à se rêve, grâce à cette illusion que je me fais, que j'arrive encore à vivre et à me regarder dans le miroir.

Lorsque j'arrive dans les vestiaires, j'enlève avec fureur mes gants, et les balance dans un coin. Je m'assois ensuite sur le banc et me prend la tête dans les mains. Repensé à elle m'a fait remonter toute ma colère envers moi-même.
Lorsque la porte s'ouvre, je ne lève même pas les yeux pour savoir qui c'est. Sûrement encore une de ses filles qui ne cherche qu'à satisfaire leur propre plaisir.

- Ça va pas mec ?

Je relève la tête à l'entente de la voie de mon meilleur ami.

- T'inquiète Grey, ça va... ça va super... lui répondis-je.
- Arrête de mentir. Tu pense encore à elle c'est ça ?

Je détourne le regard.

- Faut qu'tu l'oublie.
- Pourquoi je ferais ça ? le fusillais-je du regard.
- Pourquoi ? Ouvre les yeux ! Elle a s'en doute refait sa putain d'vie de pauv'fille ailleurs ! Ça fait trois ans putains ! Trois de putain d'année que tu te morfond dans ton coin ! Trois ans que tu baise plus ! Elle le méritais ce qu'on lui a fait ! Elle n'ai qu'une pauv'conne qui ne mérite que de ce faire humilier ! C'est une pute comme toute les autres filles à qui ont à fait le coup !

Je ne supporte pas quand il l'insulte. Le pire c'est qu'il le sait.

- Ne dit pas ça d'elle ! m'écriai-je en me levant. C'était une fille en or ! Elle ne méritait pas les horreurs qu'on lui a fait ! Le pire dans tous ça..., continuait-je à voix basse et en me rassayant, c'est qu'elle m'aimait... qu'elle a continué de m'aimer... et que... et que moi aussi, je l'aimait.

Une larme s'échappe de ma joue. Grey s'agenouille en face de moi.

- Désolé mec... mais essaie quand même de l'oublier... on sait jamais...
- Je peux pas... Je l'aime...

Grey tapote sa main droite sur mon épaule gauche avant de se lever et s'en aller.
Grey est mon meilleur pote depuis le collège. On a fait les quatre cent coups ensemble, ainsi que le coups de trop.
Je savait que je ne devais pas, que elle, elle étais spéciale. Mais je l'ai fait. J'ai détruit l'amitié qui c'était fait entre elle et moi. J'ai bafoué son honneur, ces chances de vivre une vie "normale". J'étais aveuglé par la popularité.

Je me rhabille lentement. Il est tard. Les combats de boxe illégaux se font tard dans la nuit.
Lorsque je sort du souterrain, des filles trop maquillées et avec des tenues qui ne cache absolument rien, sûrement des prostituées, viennent me coller.

- Tu sais que t'es beau toi ? dit l'une.
- A croquer, dit l'autre.
- Tu fais quelle que chose ce soir ? reprend la première.
- On pourrait très bien s'occuper de toi.

Je les pousse d'un bras et les regardé d'un regard noir.

- Lâchez moi.

Puis je part sans me retourner.
Lorsque j'arrive à mon appartement je m'affale sur mon lit et pense à elle...

Lucy...