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"Un peuple de moutons finit par engendrer un gouvernement de loups."

Dix petits nègres_A.Christie

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Depuis que je suis toute petite je me prépare à une vie d'aventure où chaque jour serais semé d'embuche, même si j'ai un travail stable je m'attendais à ce qu'il y a une petite surprise chaque jour... des joies, des peurs, des amitiés et des amours qui se nouent...

Mais là ma vie est désespérèrent vide. La berceuse qui me berce le matin c'est le Ting du micro onde et le tintement de la cuillère au fond du bol. L'enfance ne nous prépare pas à ça, on est les rois des cours de récré, le meilleur dragueur, un bon blagueur, qu'on soit populaire ou pas chaque jour on rit un peu, on arrache un petit bout de ciel en souvenir... Mais le ciel aujourd'hui nous reprends ce qu'on lui avait volé, il nous reprends les souvenirs et les sourires.

C'est triste comme chaque jours ressemble au précédent et étonnant comme il est également similaire au suivant. Il n'y a que mes insomnies qui diffèrent. Chaque soir je réfléchis à comment mourir. Très amusant.

Se tirer une balle.

Se pendre.

Avaler des médicaments.

S'enfoncer un couteau de cuisine dans le poignet.

Sauter du haut d'une falaise.

Sauter du toit.

Chaque soir le moyen diffère.

Et j'avoue que ça me soulage. Ça me soulage tellement. Penser qu'un jour je quitterais la boucle ignoble de la routine. Même mourir ne me fait plus peur. N'est ce pas horrible ? Vouloir s'échapper, s'en aller chaque jour sans jamais y parvenir. Moi je peux plus le vivre, c'est trop dur. Je voudrait revenir à mon enfance, revenir aux cours de CP, aux mots invariables, revenir aux été rieurs, aux conneries, aux blagues nulles et aux hivers glacés...

Pensée de ce soir : Avaler du dissolvant.

Et pourquoi je ne le ferais pas ? 

C'est la première fois que je pense à ça. Ca me fait peur.

Je peux pas m'empêcher d'aller jusqu'à la salle de bain et d'attraper un bouteille de dissolvant.

Ma respiration s'accélère, j'enlève le bouchon, mon geste est tremblant, mais d'une certaine façon il est sûr de lui, j'approche le goulot de mes lèvres et...

Je bois.

c'est tellement facile. Plus que je ne l'aurais cru. Pour moi la mort était longue, un interminable rituel pour être abandonner par la vie, pour moi c'était douloureux, on réfléchissais plus que ça mais en réalité c'est comme boire un verre d'eau et s'écrouler, morte.

Ma gorge commence à me bruler.

Je me recroqueville dans un coin et j'attends.

Mort, je t'attends.