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Trois semaines se sont écoulées et les vacances ont enfin pointé leur nez. Deux semaines de vacances ou premières révisions à faire pour les plus courageux. Coline n'est pas courageuse, elle veut glander.

Très bonne nouvelle : elle peut remarcher. Plus de béquilles même si elle s'y était à peu près habituée. Mauvaise nouvelle : trois fois plus de chances de retomber vu qu'elle passe sa vie avec Isidore et Angèle.

Angèle et Isidore ne se parlent pas tant que ça. Quand Coline veut parler à Isi', Angèle décale avec ses autres amis. Et vice versa. Quant à Selim, elle lui sourit de temps en temps, même si sa promesse de rester amis se dégrade jour après jour, à force de l'éviter pour ne pas ouvrir des plaies au fond d'elle. Ils s'assoient à côté quand ils ont physique, rien de plus.

Pour ces vacances, Coline veut courir, marcher, faire des choses qu'elle n'avait pas pu faire pendant ces deux mois maudits. Là, avec ses chevilles en bonne santé, elle peut enfin sortir de chez elle sans galérer.

— Tu fais quoi ? demande Coco' en appel avec Isidore.

Le blond est entouré de personnes. Ça s'entend rien qu'en appel.

— Je suis avec Anatole et la bande chez moi. Tu veux venir ?

La blonde grimace.

— Hum... Ça dépend de... un, si vous fumez tous et de deux, si tu vas pas ignorer tes potes si je suis là.

Dit comme ça, ça peut paraître très prétentieux. Mais Coline ne ment pas. La semaine dernière, des filles de ES sont venues la voir exprès pour se plaindre du fait qu'Isidore les ignorait à cause d'elle. Pour éviter tous soucis, Coline essaye de moins en moins coller le blond. Même si leur collage habituel est super mutuel.

— Bon. Je te conseille de pas te pointer alors. Parce que je vais tirer et en plus, je vais pas pouvoir ne pas les ignorer quand t'es dans les parages bolosse.

C'est à peu près mignon, si on ne compte pas le fait que la consommation de cannabis du blond n'a fait qu'augmenter depuis qu'il traîne un peu tout le temps avec Anatole.

— Je te vois ce soir ? questionne Isi'.

Coline fait la moue.

— Si t'es pas trop foncedé.

— Écoute Coline... Je...

— Je te ferai la morale plus tard.

Et elle raccroche, grincheuse avec le soleil bronzant son nez et son front.

Ces derniers temps, elle ne va pas se mentir : supporter Isidore devient plus compliqué que prévu. Il passe tous ses après-midis à fumer. Le blond tire au moins une fois par jour avec ses potes et sa tronche se dégrade de manière évidente. Même si la blonde lui fait la morale, il ne peut s'empêcher de continuer. Comme une sorte de « rituel » qu'il fait toujours avec ses autres amis.

On la rappelle.

— Quoi ? lance-t-elle exaspérée par l'attitude du blond.

— Me fais pas la gueule s'il te plaît Coco'...

Pour dire la vérité, elle n'arrive jamais à lui faire la gueule plus d'une heure.

— Tu me soûles.

— Tu mens.

— Si, t'es vraiment chiant en ce moment.

Le ton cru de la blonde déstabilise sûrement le blond, qui est étrangement silencieux à l'autre bout du fil. Elle attend qu'il réagisse, qu'il explose ou implore un pardon. Mais le silence persiste et Coline s'impatiente.

— Coliiiiine... Me fait pas la gueule... dit une voix pâteuse lentement.

Il a tiré et Coline décide de raccrocher. C'est tout le temps comme ça en ce moment. L'aprèm, il fait de la merde. Le soir, s'il peut, il l'appelle ou la voit en s'excusant. Et quand ils ne sont qu'à deux, le blond arrive toujours à se faire pardonner. Souvent en la regardant dans les yeux ou en jouant délicatement avec ses cheveux.

OupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant